Selon les propres termes d’un géologue chevronné, les gisements de diamants sont comme des pigeons. Lorsque l’on en trouve un, on en trouve généralement toute une nuée.[:]
Telle est la logique qui sous-tend la nouvelle vague de développement minier et de jalonnement de claims (secteurs de prospection) au craton de Slave, dans les Territoires du Nord-Ouest. Les Territoires du Nord-Ouest abritent également certaines des mines de diamants les plus riches au monde, à commencer par Ekati et Diavik, mais aussi Snap Lake, toutes situées dans le couloir central du craton de Slave.
Vient ensuite le projet diamantaire de Gahcho Kue, au sud-est des mines abondantes d’Ekati et de Diavik. Lorsqu’elle démarrera sa production en 2016, Gahcho Kue devrait devenir l’une des mines de diamants les plus importantes et les plus riches au monde. Ce projet de 700 millions de dollars devrait abriter une possible réserve minérale combinée de 55,5 millions de carats contenus, selon les estimations. La De Beers Canada détient 51 % de Gahcho Kue et exploite le projet minier. Mountain Province Diamonds, qui a découvert la ressource diamantifère, en possède 49 %.
Près de Gahcho Kue, se trouve le projet de Kennady North, avec quatre cheminées confirmées. La société indique que deux d’entre elles ont donné des échantillons dont la teneur par tonne était de deux à trois fois supérieure à celle de Gahcho Kue.
Dans un faible rayon autour de Gahcho Kue, figurent des projets dirigés par ceux qui ont réussi lors de la première ruée canadienne vers les diamants, dans les années 90 : Randy Turner, PDG de Canterra Minerals, Buddy Doyle, directeur de l’exploration et vice-président de Margaret Lake et Patrick Evans, président et PDG de Kennady Diamonds.
Randy Turner a découvert la mine de diamants de Snap Lake. Patrick Evans dirigeait SouthernEra Resources lorsque la société a réalisé une grande part de ses recherches géologiques fondamentales dans le craton de Slave, il y a 20 ans. Buddy Doyle dirigeait l’équipe qui a découvert Diavik. Il a également participé à l’exploration de l’un des deux terrains dans la région acquise cette année par Prima Diamond Corp.
Quand on parle d’exploration des minéraux, la « closeology » – la proximité avec une ressource minérale – peut avoir beaucoup de sens ou très peu. Quand il s’agit d’un gisement d’or, cela n’a généralement pas d’importance. Quand il s’agit de diamants, la situation est toute différente.
« Le meilleur endroit pour rechercher un gisement à forte teneur en diamants se situe près d’un gisement déjà identifié », explique le Docteur Roger Morton, professeur émérite au département de la Terre et des Sciences atmosphériques de l’université d’Alberta.
Prima Diamond Corp. – arrivée relativement récemment dans le monde de l’exploration diamantaire – s’est classée première dans la course à l’acquisition pour la propriété de Munn Lake, au nord de Gahcho Kue. Sa propriété de Godspeed Lake, adjacente à Gahcho Kue, au sud, n’a été que très peu explorée.
« Les diamants se comportent généralement comme des pigeons. On les trouve par nuées », affirme le Dr. Morton, qui explique que Gahcho Kue a été l’étincelle qui a suscité de l’intérêt pour la région. « Dans la région de Munn Lake, par exemple, on trouve de la kimberlite, la roche qui contient les diamants. »
L’intérêt pour le craton sud de Slave a été ravivé cet été, lorsque les estimations de tonnage du couloir de kimberlite Kelvin-Faraday de Kennady ont augmenté de 30 %, passant à 10 millions de tonnes.
Grâce à ses deux actifs, Prima a tout ce qu’il faut pour profiter de l’excitation ambiante. Les 14 000 hectares de Munn Lake se situent à 40 km au nord-ouest de Gahcho Kue et à 40 km à l’est de la mine de diamants de Snap Lake. Le site a fait l’objet d’une exploration de 6 millions de dollars, qui a permis de découvrir, il y a plus de dix ans, de la kimberlite diamantifère, ainsi que de gros blocs de kimberlite, reposant à la surface, certains allant jusqu’à 25 mètres de diamètre.
SouthernEra Resources, qui a dirigé l’équipe d’exploration, a signalé 226 diamants dans un échantillon de 581 kg, contenant 62 macro-diamants.
La propriété accueille également quatre autres trains minéraux, signes de kimberlite, dont les sources de kimberlite doivent encore être identifiées, selon la société.
Jody Dahrouge, le président de Dahrouge Geological Consulting, a jalonné les terrains pour Prima.
« Notre première analyse de la kimberlite de Munn Lake indique qu’il s’agit d’un filon rocheux, large de quelques mètres, identique à la mine de Snap Lake, explique Jody Dahrouge. Il y a également quelques blocs rocheux reposant dans l’aval glaciaire, de 25 mètres de diamètre. Comment peut-on faire entrer un bloc rocheux large de 25 mètres dans un corps large de 2 mètres ? Cela semble indiquer qu’il existe une source de kimberlite plus grosse que celle déjà identifiée du filon couche de Munn Lake. Elle pourrait provenir d’une zone d’élargissement, comme il pourrait s’agir d’une cheminée située ailleurs. »
Jody Dahrouge remarque qu’à Godspeed, « de larges bandes de la propriété n’ont jamais été testées, en particulier dans la moitié sud. Quant à la moitié nord, à savoir la zone la plus proche de Gahcho Kue, l’échantillonnage a été vraiment très limité. Il s’agit donc d’un joyau inexploré, prêt à révéler ses richesses, au beau milieu d’un amas de kimberlite, nous avons beaucoup de chance. »
« L’exploration diamantaire est très liée à la « closeology » et nous nous trouvons dans un environnement fascinant, explique Robert Bick, le président et PDG de Prima. Non seulement Gahcho Kue représente une ressource diamantaire d’envergure internationale, mais la zone dispose aussi, dans un rayon de 100 kilomètres, de kimberlites diamantifères. »
Robert Bick a fait remarquer que le marché des diamants, à la différence de celui de l’or ou d’autres matières métalliques de base, demeure solide. Dans l’ensemble, la production a chuté de 26 % par rapport à 2005. La nouvelle classe moyenne aisée qui émerge en Chine, en Inde et en Indonésie favorise la croissance de la demande en glissement annuel, qui a connu une progression annuelle composée de 5,1 %.
Prima dispose d’un avantage sur SouthernEra : la société a su exploiter les progrès technologiques réalisés depuis 15 ans en matière de levés géologiques. Godspeed est considéré comme un excellent candidat à une exploration réalisée à l’aide de levés gravimétriques aéroportés.
Les études de gradiométrie gravimétrique aéroportée confirmeraient et produiraient des objectifs pour de futurs forages, à la fois dans Munn et dans Godspeed Lake.
Neil McCallum, géologue projet chez Dahrouge, qualifie l’opportunité de « simple » et « accessible » pour Prima.
« La « closeology » est un aspect important pour Godspeed, étant donné sa proximité avec Gahcho Kue, explique Neil McCallum. Et à Munn Lake, nous disposons par ailleurs de kimberlites et de blocs rocheux diamantifères, ainsi que d’objectifs de très bel aspect, qui s’appuient sur des échantillonnages indicatifs. Prima possède les bons produits immobiliers, dans une région productive. Il s’agit vraiment d’une zone idéale pour la prospection. »