Les récentes avancées de la Federal Trade Commission (FTC) américaine, comme les courriers qu’elle a adressés à certaines sociétés, les exhortant à respecter l’édition révisée de ses Guides de joaillerie, ainsi que les explications de Robert Frisby, avocat de la FTC, publiées sur le site Internet de l’organisation, ont été largement comprises comme un changement des règles du jeu dans la promotion des articles en diamants naturels et synthétiques sur le marché.[:]
Dans un entretien avec Rough & Polished, Ronnie VanderLinden, président de l’International Diamond Manufacturers Association (IDMA), a donné son avis sur la situation en matière de publicité.
Les récents courriers envoyés par la Federal Trade Commission à huit sociétés, les exhortant à renoncer aux énoncés trompeurs dans leurs publicités pour les synthétiques, semblent entraîner une vague de répression après une période libre de toute censure, ne trouvez-vous pas ?
Il s’agit d’un avertissement, pas vraiment d’une « répression », sur le fait qu’une partie de leur marketing sur les synthétiques enfreint les Guides de joaillerie de la FTC. Si elles n’en changent pas, cela risque de mener à une « répression ».
L’édition révisée des Guides de joaillerie publiée par la FTC en juillet dernier a d’abord été interprétée par certains acteurs du marché comme étant complaisante envers les synthétiques, laissant toute liberté en matière de publicité. Qu’est-ce qui les a poussés à penser de cette façon, selon vous ?
« Certains » n’ont pas totalement compris les modifications ou les ont comprises mais ont décidé de les ignorer. De nombreuses associations américaines, dont la DMIA, le JVC, JA, etc. avaient envoyé des messages à leurs adhérents respectifs, pour expliquer les nouveautés. Le JVC a effectué un remarquable travail de revue et d’explication des changements à destination de l’industrie. Pour être clair, les Guides de la FTC ont été révisés, contrairement aux lois les régissant.
Dans ses courriers, la FTC a déconseillé d’utiliser des prétentions « écologiques » et « durables ». À votre avis, quelle serait la bonne façon d’étayer ces prétentions dans les publicités ?
Les sociétés doivent s’assurer de pouvoir étayer les « prétentions écologiques » et « durables » par « des faits concrets, susceptibles de satisfaire toutes les interprétations raisonnables de ces prétentions. » La FTC dispose de directives relatives aux prétentions écologiques qui s’appliquent à une plus vaste série d’industries.
Les termes « diamants synthétiques » ou « de laboratoire » semblent obsolètes et en retard par rapport à l’industrie qui les produit, puisqu’ils proviennent généralement, non pas de laboratoires, mais de grosses usines utilisant des machines industrielles lourdes, comme des presses cubiques. Qu’en pensez-vous ?
Je laisserai le débat terminologique aux soins de la FTC.
Ne pensez-vous pas qu’une telle description est elle aussi trompeuse pour les clients en un sens et qu’elle devrait évoluer pour mieux traduire la réalité ?
Ce que nous voudrions et ce que les agences des gouvernements décident (ici la FTC) ne sont pas toujours en phase.
Ces derniers temps, on a beaucoup dit que les fabricants étaient de plus en plus enclins à utiliser de petits synthétiques, pour des raisons de coûts, en remplacement des diamants naturels, ce qui en fait un catalyseur apte à gommer les limites actuelles entre les deux catégories. Imaginez-vous cela comme un scénario possible ?
Je pense que la différenciation des produits restera à la charge de leurs vendeurs respectifs. Quoi qu’il arrive, il est obligatoire de procéder à une déclaration précise et complète.
Que pensez-vous de la guerre intestine actuelle entre les tenants des synthétiques et les partisans des diamants naturels ? Aura-t-elle une fin un jour et qui sera le gagnant ?
Y a-t-il vraiment une guerre intestine ? Une destruction de masse mutuelle ne servira à personne.