Une correction des prix peu probable cette année

Rob Bates

Le « réajustement » de la flambée des prix des diamants, qui a tant fait parler, ne devrait pas intervenir cette année, d’après un nouveau rapport de Bain & Co., parrainé par le Antwerp World Diamond Centre.

Au lieu de cela, le rapport prévoit le maintien de la solide trajectoire actuelle.

« L’industrie est dans une bien meilleure position financière qu’elle ne l’était lors des précédentes récessions, est-il indiqué. Quant aux stocks de bijoux en diamants et de diamants bruts et taillés, ils sont également parmi les plus bas et les plus équilibrés que l’industrie ait connus ces 10 dernières années. »

Le rapport souligne la solidité particulière du marché diamantaire américain en 2021. Les ventes de bijoux en diamants ont pris 38 % en glissement annuel et 23 % par rapport à 2019. Le texte affirme que la pandémie de Covid-19 a fortement accéléré les projets de commerce électronique, même pour les indépendants, et qu’environ 90 % des détaillants de bijoux disposent désormais de plates-formes en ligne.

Le rapport distingue plusieurs facteurs expliquant ces résultats solides : des programmes de relance économique, un faible taux de chômage, l’essor record du marché boursier, la croissance des revenus de la frange la plus aisée du pays et le déploiement réussi du vaccin.

Les ventes en Chine ont également progressé, mais pas autant qu’aux États-Unis. Le deuxième plus gros marché au monde a constaté une hausse de 19 % des ventes de bijoux en diamants en 2021 et un bond de 6 % par rapport à 2019, année d’avant la Covid-19.

Si les ventes de ces marchés reculent, une « correction » des prix pourrait s’opérer d’ici la fin de l’année – « comme lorsque le marché diamantaire s’est fortement relancé, puis s’est réajusté pour reprendre sa trajectoire historique lors des précédentes récessions », a déclaré le rapport.

Mais malgré les probabilités, cela reste peu plausible, avancent les auteurs. Selon eux, les deux marchés ont constaté un regain de confiance de la part des clients, provenant de « programmes de vaccination réussis, de confinements limités et d’une reprise des déplacements interrégionaux. »

Même si la fin des programmes de relance du gouvernement et des restrictions de déplacement des consommateurs risque de nuire au marché diamantaire, le rapport prévoit toujours un développement plus rapide qu’avant la pandémie. Toutefois, les choses pourraient revenir à la normale d’ici 2023 ou 2024.

Le document consacre moins de place aux diamants synthétiques que les précédents rapports de Bain. Il fait toutefois remarquer que, même si les ventes continuent d’augmenter, les prix baissent toujours : le prix moyen au retail d’un diamant synthétique taillé a reculé de 30 % l’année dernière, un niveau pourtant meilleur que les 35 % de baisse constatés par les analystes en 2020. De plus, le prix de gros moyen des diamants synthétiques était égal à 14 % de celui d’une pierre naturelle comparable, un chiffre en recul de 20 % en 2020.

Le rapport a également montré que, pour la première fois depuis plusieurs années, aucun manque de financement des diamants n’a été relevé.

« Avec davantage de liquidités, les acteurs de la filière intermédiaire sont passés à des ventes en numéraire et se sont moins reposés sur les prêts bancaires, réinvestissant leurs bénéfices dans l’activité », est-il indiqué.

Source JCK Online


Photo © Kendra Pariseault