Les mesures répressives du gouvernement chinois sur la consommation ostentatoire freinent la demande de diamants dans le pays. La situation a également des répercussions sur le reste du marché mondial, a déclaré Martin Rapaport, président du groupe Rapaport, à des diamantaires réunis à Los Angeles au cours de la semaine du 30 septembre.
Martin Rapaport était l’orateur vedette de la rencontre du Diamond Club West Coast. À cette occasion, il a abordé des sujets tels que la concurrence des diamants synthétiques, le changement d’équilibre entre les puissances politiques mondiales et l’importance du diamant en tant que symbole pour le consommateur.
La demande de diamants a reculé de 50 %, a-t-il signalé. Outre le resserrement du marché chinois – qu’il a qualifié de « terminé, kaput » –, d’autres facteurs perturbent les prix des diamants, comme la politique américaine et les retombées de la Covid-19. Toutefois, « le plus gros problème pour la demande mondiale de diamants naturels est celui des diamants synthétiques », a-t-il assuré.
Malgré leur attrait à court terme, Martin Rapaport estime que les diamants synthétiques finiront par « emprunter la voie du zircon cubique. Ils feront comme la moissanite. » Nous assisterons à « une division des marchés », avec « d’un côté les personnes qui n’ont pas assez de moyens, qui profiteront des bijoux en diamants synthétiques […], et qui auront peut-être cette aspiration : un jour, je m’offrirai un vrai diamant. »
Cela sera également possible grâce à l’arrivée imminente des héritages, a-t-il ajouté. À mesure que les générations vont disparaître et léguer des biens – et des bijoux –, pour un montant d’environ 72 000 milliards de dollars aux générations Y et Z, l’industrie du diamant va bénéficier d’occasions pour acheter et vendre des marchandises.
Le marketing n’est pas le seul aspect important, a-t-il souligné. « Il faut tenir compte des composantes psychologiques et affectives qui entrent en jeu lorsqu’une personne achète et offre un diamant à quelqu’un. Il s’agit du véritable enjeu de l’activité. »
Voici quelques autres points soulevés par Martin Rapaport dans son discours :
- Avec la disparition progressive du marché chinois, Dubaï devient « le nouveau Hong Kong » pour le commerce des diamants.
- Les taxes à l’importation en Inde provoquent un déséquilibre commercial avec les États-Unis. « Afin d’importer des diamants sur le deuxième plus gros marché au monde, qui est l’Inde, vous devez régler une taxe de 7,5 %, a expliqué Martin Rapaport. Les Indiens qui vendent des marchandises en Amérique n’ont pas à payer d’impôts, il n’y pas de société, rien… Que disent les dirigeants de l’industrie à ce sujet ? »
- Le faible prix des diamants synthétiques a fait baisser la valeur des diamants naturels dans l’esprit des consommateurs. Pour la restaurer, il faudra stimuler l’image des diamants naturels auprès de ceux qui ont les moyens d’en acheter et de les apprécier – « des personnes authentiques, de l’argent réel et de véritables diamants ».
Photo : Martin Rapaport (The Jewelers 24 Karat Club de Caroline du Sud)