Bâle – L’institut suisse de gemmologie SSEF, basé à Bâle, est le dernier laboratoire à avoir créé une machine capable de distinguer les mêlés créés en laboratoire de ceux extraits des mines.[:]
Le SSEF a annoncé que sa machine ASDI (Automated Diamond Spectral Inspection ou inspection spectrale automatisée des diamants) pouvait analyser une grande quantité de mêlés en un temps restreint.
L’ASDI, en instance de brevet, est capable d’analyser des rondes d’un diamètre de 1 à 3,8 millimètres et de trier en moyenne 4 000 pierres par heure, poursuit le SSEF. Pour chaque diamant authentifié, la machine relève 14 mesures de haute précision, tant pour la grosseur que pour les proportions, en seulement 18 microsecondes.
La machine peut identifier les diamants synthétiques incolores, conçus à haute pression et haute température (HPHT) ou par dépôt chimique en phase vapeur (CVD), ainsi que les diamants incolores traités par HPHT. Un seul opérateur suffit pour lancer une série de contrôles. L’ASDI fonctionne ensuite de manière autonome.
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« La menace de diamants synthétiques mélangés à des lots de mêlés à l’insu de tous est un problème à prendre au sérieux », a commenté Jean-Pierre Chalain, directeur du département diamantaire du SSEF.
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« La mission du SSEF consiste en partie à protéger les industries joaillière et horlogère. L’arrivée de l’ASDI apporte une solution industrielle sûre, fiable et particulièrement efficace au secteur. La machine permet d’authentifier des mêlés de peu de valeur individuelle, grâce à des méthodes de pointe, le tout pour un prix unitaire des plus compétitifs. »
Selon le SSEF, deux des plus importants diamantaires suisses ont d’ores et déjà commandé l’ASDI, tout comme deux entreprises joaillières et horlogères suisses. Fin février, la machine avait déjà permis à l’entreprise de tester près de 400 000 diamants soumis à inspection par les négociants suisses.
L’ASDI rejoint donc le dispositif de détection automatisée des mêlés de la De Beers, qui examine les diamants entre un point et 0,20 carat et les répartit automatiquement dans des bacs, en fonction de ses conclusions, ainsi que l’appareil de détection des diamants synthétiques présenté en janvier par le GIA au rang des appareils récemment proposés au secteur pour détecter les diamants de laboratoire.
L’appareil du GIA n’est toutefois pas uniquement destiné aux mêlées. Il teste les diamants, entre un point et 10 carats, et n’est pas automatisé : un opérateur doit introduire chaque pierre dans la machine.