Dans le cadre de l’International Diamond Week Israel, un atelier d’experts a parlé de traçabilité et de provenance dans la chaîne d’approvisionnement de la fabrication et du retail. Le modérateur du groupe était Avi Krawitz, analyste et rédacteur-en-chef senior chez Rapaport.
Parmi les participants, figuraient également Ernie Blom, président de la WFDB, Ofir Gur, responsable de l’administration des diamants et des bijoux au ministère israélien de l’Économie et de l’Industrie, David Bloch, PDG de Sarine, Alexey Tikhonov, responsable des projets stratégiques chez ALROSA et Emanuel Namdar, associé chez Andre Messika Diamonds (Namibie).
Les sujets évoqués portaient notamment sur les crédits. Sur ce point, Ofir Gur a souligné l’importance pour Israël de travailler sur la traçabilité et les technologies financières, en particulier du fait des difficultés que rencontre l’industrie pour obtenir des crédits suffisants. Selon lui, certaines sociétés en Israël associent traçabilité et crédit ; des progrès dans ce domaine aideront à convaincre les banques d’accorder des prêts.
David Block a affirmé que toute l’industrie aurait avantage à s’unir derrière un système de traçabilité unique. Même s’il présente le produit Diamond Journey de Sarine comme la solution à ce problème, il a admis qu’il existe aujourd’hui de nombreuses options différentes. Il espère d’ailleurs que tous ces outils finiront par être intégrés dans un système universel.
Alexey Tikhonov a quant à lui fait remarquer que l’approche d’ALROSA consistait à aller là où se trouve la demande. Il a expliqué qu’ALROSA est une société n’ayant pas de lien avec les conflits et qui protège l’environnement mais qu’elle va plus loin encore et met en place une technologie de traçage afin de répondre à la demande du marché.
Efraim Namdar a déclaré qu’au cours des 20 dernières années, l’industrie de la fabrication avait davantage progressé que d’autres secteurs du luxe pour répondre à ce besoin de traçabilité. Il a toutefois reconnu qu’il fallait en faire plus. Il a également rappelé qu’à la différence des montres suisses ou des voitures allemandes, par exemple, l’industrie diamantaire n’a jamais exploité le concept « d’origine » pour différentier son produit.
Il a également ajouté que son engagement envers la traçabilité était bien plus qu’un challenge, c’était aussi un gros sacrifice puisqu’il n’achèterait plus que le brut disposant d’une solide preuve d’origine. « Toutefois, a-t-il ajouté, je considère cela non seulement comme un challenge, mais aussi comme une opportunité. »
Abordant des sujets plus vastes, Ernie Blom a affirmé que, même si les gens ont confiance dans l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement, tous les membres de la WFDB doivent s’y consacrer. « La WFDB a pris la décision de parvenir à la transparence de la chaîne d’approvisionnement mais il faudra beaucoup de temps pour tout mettre en place, a-t-il expliqué. Nous y arriverons, mais pas tout de suite. Nous ne pouvons donc pas le laisser croire aux consommateurs. Il va falloir consulter les membres des 29 bourses. Chacun doit pouvoir retracer l’origine des diamants qu’il vend. Nous allons y travailler mais nous n’y sommes pas encore. »
D’après les organisateurs du salon, l’IDWI de cette année a été le plus vaste et le plus réussi depuis sa création.