De Beers vient de prolonger les contrats de ses sightholders d’un an, afin de tenir compte de ce que la société qualifie « d’incertitudes » sur le marché.
Les contrats des sightholders actuels de De Beers, qui ont démarré en 2021, étaient initialement programmés jusqu’à la fin de 2023. Ils ont désormais été prolongés jusqu’au 31 décembre 2024, a indiqué au JCK David Johnson, porte-parole du minier.
« La prorogation a pour but d’intégrer dans l’équation l’environnement externe incertain provoqué par la situation géopolitique mondiale et les difficultés macro-économiques associées, explique David Johnson. Comme les fois précédentes, nous cherchons simplement à nous montrer flexibles pour aider nos clients au cours des périodes d’incertitude. »
La réaction des sightholders a été globalement positive. Précédemment, certains avaient trouvé la procédure de candidature aux sights – et la crainte concomitante d’être rayés de la liste – plutôt fastidieuse et stressante.
Pourtant, comme il est assez fréquent que l’activité diamantaire connaisse des périodes d’incertitude, certains imaginent qu’un autre facteur pourrait être en jeu cette fois-ci, en lien avec une autre prolongation de contrat.
En juillet, De Beers et le Botswana – le plus gros producteur du portefeuille de De Beers – ont prolongé leur accord actuel d’un an. C’est la troisième fois que l’accord connaît une prorogation. Avec une échéance initiale en 2021, le contrat est maintenant applicable jusqu’en juin 2023. Le texte définitif, attendu depuis longtemps, n’a pas encore été finalisé.
Certains considèrent que De Beers ne pourra établir ni ses contrats ni ses listes de sightholders tant qu’elle ne saura pas avec certitude l’issue de l’accord avec le Botswana – et la quantité de brut qu’elle obtiendra de ses mines.
Les accords de sightholders de De Beers stipulent, en termes très vagues, la quantité de brut à laquelle les clients peuvent s’attendre. Ces conditions sont difficiles à déterminer si De Beers ne connaît pas exactement la quantité de brut à laquelle elle aura accès.
Le nouveau contrat du Botswana peut également comporter des exigences supplémentaires concernant la valorisation – en particulier à propos de la taille des grosses pierres. Cet aspect pourrait également avoir des conséquences sur les contrats conclus entre De Beers et ses sightholders.
La plupart des observateurs considèrent que De Beers et le Botswana finiront par formaliser un nouvel accord, probablement avant que Bruce Cleaver ne quitte son poste de PDG de De Beers au début de l’année prochaine. (Après cela, Bruce Cleaver deviendra coprésident du conseil de la société.) Le Botswana a clairement indiqué vouloir rester un associé de De Beers. Pourtant, avec ces négociations interminables, beaucoup de choses restent en suspens dans l’attente de la signature formelle d’un nouvel accord.