Tiffany & Co a annoncé le 9 janvier qu’elle inclurait désormais des informations sur le pays d’origine sur à peu près tous ses diamants de plus de 0,18 carat.[:]
Dans le cadre de sa nouvelle initiative Diamond Source, lancée le 9 janvier, un numéro de série Tiffany & Co sera gravé au laser sur chaque diamant, comprenant des informations sur sa provenance et son pays d’origine. Plus tard dans l’année, ces informations seront ajoutées aux rapports de certification internes de la société.
Dans certains cas, ces informations de provenance figureront également sur l’étiquette en vitrine. Le joaillier espère pouvoir proposer davantage d’informations sur les pays producteurs.
Comme De Beers ne trie pas ses diamants en fonction de leur origine, ses pierres seront désignées sous le terme « Botswana sort ». De Beers n’a que récemment inversé sa politique qui interdisait aux participants en aval d’identifier les diamants issus de ses mines.
D’ici 2020, Tiffany espère également ajouter des informations sur le « trajet de fabrication » de ses diamants, en précisant le lieu où ils sont taillés.
Andy Hart, vice-président sénior de Tiffany pour l’approvisionnement de diamants et de bijoux, affirme que le détaillant est en mesure de proposer ces informations car plus de 80 % de ses pierres proviennent de brut qu’il achète directement et transforme ensuite.
Les 20 % restants proviennent de fournisseurs tiers. « Il s’agit de partenaires de confiance avec qui nous travaillons depuis longtemps. Nous collaborons avec eux pour nous assurer de la transparence de leur chaîne d’approvisionnement », explique Andy Hart.
Les seules exceptions au programme seront des diamants achetés par Tiffany avant même que ce programme ait été conçu, et qui seront désignés sous le nom de diamants Tiffany Heritage.
« Pour un très faible pourcentage de nos pierres issues d’une source responsable, nous n’inclurons pas l’origine », explique Andy Hart.
Pour l’heure, la société se contente de déclarer le pays d’origine, et non la mine précise, mais Andy Hart affirme que la société aimerait pouvoir l’indiquer – conjointement à des informations sur l’approvisionnement des métaux précieux et des pierres qu’elle utilise.
« Nous voulons la transparence pour tous les matériaux, affirme-t-il. Nous assurons le suivi de nos métaux précieux dans une large mesure et nous connaissons leur origine depuis longtemps. Je pense qu’il devrait en être de même pour les pierres de couleur. Nous avons déjà bien avancé et nous allons continuer à travailler sur ce dossier. »
Andy Hart affirme que les consommateurs de luxe veulent de plus en plus souvent connaître ce type d’informations.
« Dans l’industrie du luxe, nous rencontrons une nouvelle génération d’acheteurs qui se soucient de l’environnement, de la responsabilité sociale, des droits de l’homme et des pratiques de travail. Ils se soucient de la traçabilité des diamants, affirme-t-il. Nous pensons que l’origine est une donnée cruciale, permettant aux consommateurs de réaliser des achats en toute connaissance de cause. »
Quant aux synthétiques, Andy Hart ne s’est pas montré très enthousiaste.
« Pour Tiffany, les synthétiques ne sont pas un matériau de luxe. Nous n’imaginons pas qu’ils puissent avoir une place chez une marque de luxe. Ils ont un rôle à jouer et ils ont leur place, mais je pense que les consommateurs de luxe continueront de désirer la rareté et l’histoire fascinante des diamants naturels. »