Si vous avez eu l’occasion de vous rendre dans une boutique Tiffany & Co. peu après le Nouvel An, vous avez peut-être remarqué des nouveautés dans les vitrines où le joaillier expose ses bagues de fiançailles.[:]
On y trouve désormais une carte sur laquelle 10 épingles sont posées sur des pays, du Canada à l’Australie, avec au-dessus une plaque indiquant : « Afin de respecter notre engagement d’approvisionnement responsable, nous fournissons désormais des informations de provenance pour tous les diamants nouvellement extraits et enregistrés individuellement que nous sertissons, ce qui représente une étape majeure pour la transparence des diamants. »
La plaque et la carte, toutes deux parsemées de touches de bleu Tiffany, bien entendu, font partie de ce que le joaillier appelle « L’initiative sur la source des diamants », déployée partout dans le monde en janvier.
Aujourd’hui, lorsque les clients entrent dans n’importe laquelle des plus de 300 boutiques de Tiffany, les commerciaux peuvent indiquer le pays d’origine de la plupart des diamants « enregistrés individuellement ». Il s’agit de pierres d’au moins 0,18 carat, gravées au laser avec l’inscription « T&Co. » et un numéro de série unique.
Il existe bien sûr quelques exceptions.
Les diamants provenant de De Beers, qui ne classe pas sa production en fonction de ses différentes mines en Afrique australe et au Canada, seront étiquetés « Trié au Botswana » (Botswana sort). D’après Tiffany, la plupart des pierres ont été extraites au Botswana et certaines proviennent de mines en Namibie, en Afrique du Sud et au Canada.
Pour les diamants ayant précédé le déploiement du programme, Tiffany a affirmé qu’elle confirmerait aux clients l’origine responsable des pierres.
Tiffany a commencé à communiquer sur l’origine des diamants dans ses boutiques le 9 janvier, même si elle aurait pu lancer cette démarche il y a des années.
Andy Hart, vice-président sénior de Tiffany pour les bijoux en diamants et l’approvisionnement, a indiqué que Michael Kowalski, ancien président du conseil et PDG, avait mis Tiffany sur la voie d’une charte sur l’origine des diamants à la fin des années 90.
En 2002, Tiffany a créé Laurelton Diamonds, son agence d’approvisionnement en brut et un sightholder de De Beers, mais également un client d’ALROSA et du minier canadien Dominion Diamond.
En 2003, la société a démarré la gravure au laser de ses diamants, avec des numéros de série uniques, enregistrés dans une base de données contenant des informations sur le trajet de chaque pierre, entre la mine et la boutique.
Alors, pourquoi attendre jusqu’à maintenant pour communiquer à ses clients des informations sur l’origine ?
« Pendant longtemps, nous pensions que nous agissions ainsi parce que c’était juste et que c’était bon pour la société et bon pour l’industrie, a expliqué Andy Hart. Je pense que nos clients méritent de savoir ce qui se passe en coulisses. »
L’initiative intervient alors que Tiffany tente d’attirer les jeunes consommateurs, soucieux de connaître l’origine de tout ce qu’ils achètent, des laitues aux leggings. Cependant, Andy Hart a réfuté l’idée qu’il s’agissait d’une réponse à l’arrivée et à la visibilité croissantes des synthétiques, souvent commercialisés comme un choix plus responsable sur le plan social et environnemental.
« Il nous a semblé que le moment était bien choisi, dans l’histoire de Tiffany, pour informer nos clients, a-t-il affirmé. Nous croyons vraiment à la rareté et au côté extraordinaire des diamants. Les diamants fabriqués en laboratoire ont une grande utilité dans des contextes particuliers et vont peut-être gagner en importance dans l’industrie de la joaillerie. »
Or, a affirmé Andy Hart, Tiffany n’utilisera pas ces pierres pour ses bijoux.
« Les diamants naturels offrent des opportunités à des personnes vivant dans les pays où ils existent à l’état de ressources naturelles, comme le Botswana. Nous croyons à l’opportunité d’avoir un impact positif sur ces communautés locales, et nous y parvenons. »