En mars 1981, suite à une longue période d’inflation pour le diamant, Thomson McKinnon Asset Management Inc. lançait la Diamond Investment Trust, l’une de ses fiducies destinées à investir dans les diamants. Pour rappeler les faits, les prix des diamants ont dépassé un pic, puis ralenti, pour finalement aboutir à un effondrement total de la fiducie. À son lancement, les actions se négociaient à 994 dollars mais, les investisseurs ayant eu vent de la baisse rapide des prix, les titres ont perdu de l’attrait, cédant quelque 43 %, à 565 millions de dollars sept mois plus tard.[:]
Un an plus tôt, en 1980, les D/FL de 1 carat se vendaient 50 000 dollars. En 1985, ils s’échangeaient entre 8 000 et 12 000 dollars chez les grossistes, dans ce que l’on considère jusqu’à ce jour comme l’un des pires accidents de l’histoire des prix des diamants.
Les grossistes repensent toujours avec horreur à la forte baisse des prix des années 80. Certains y ont laissé des sommes considérables, la valeur de leur stock, acheté à prix d’or, ayant fortement diminué.
Comme on le voit dans cet exemple, les stocks ont parfois perdu près de 80 % en valeur. Résultat, un grand nombre de faillites et la chute de plusieurs très grandes entreprises, entraînant avec elles l’industrie dans un chaos formidable.
Bien qu’elle ait été créée après que les prix ont commencé à baisser (mais avant le grand effondrement), pour beaucoup dans le secteur, la Thomson McKinnon Diamond Investment Trust reste associée dans les esprits à la chute vertigineuse des prix ; bon nombre d’entre eux sont donc opposés aujourd’hui à la création de fonds en diamants.
S’agissait-il d’un avertissement précoce ? La Thomson McKinnon Diamond Investment Trust est-elle l’ultime rempart contre l’investissement dans les diamants ? Pas nécessairement. Tout d’abord, le calendrier de la fiducie a été catastrophique. Même si les prix reculent actuellement, les baisses n’ont rien à voir avec la chute libre du milieu des années 80. En outre, l’effondrement des prix dans les années 80 a fait suite à une forte hausse. Les baisses (et hausses) actuelles sont bien plus modérées.
Il faut se rappeler qu’aucune des opportunités d’investissement proposées aujourd’hui ne s’appuie sur un marché à terme, d’où un impact forcément moindre sur les prix à long terme.
Enfin, Thomson McKinnon Inc. subissait probablement un certain nombre de problèmes non liés aux diamants, et qui ont finalement conduit à sa disgrâce.
Il y a là une leçon à retenir : même si les diamants constituaient une opportunité d’investissement très séduisante lorsque les prix flambaient, le marché connaîtra toujours des hauts et des bas, qui ne devraient pas dissuader les efforts actuels. Ils ne peuvent que profiter à l’industrie dans son ensemble.
Nouveaux déroulements (1): travaillez en $, pas en % !
Notre chronique de la semaine dernière a suscité de nombreuses réactions, confirmant que les tarifs sont hors de propos. Le consensus veut que les fantaisies soient l’objet d’une demande stable et de qualité et que les prix augmentent (la plate-forme d’échanges d’IDEX Online le confirme). Cependant, la question va bien au-delà de la précision des prix déclarés… ou de son absence.
Plusieurs sociétés, telles que Saraff, à Anvers, commencent à appliquer des changements sur leurs marchés locaux, appelant au boycott.
Naftali Holzer, directeur chez IDRP, s’interrogeait sur les raisons pour lesquelles le tarif en vigueur ne changeait que rarement. « Des changements fréquents lui feraient perdre toute pertinence et les négociants passeraient (consciemment ou non) à des échanges basés sur les montants plutôt que sur les pourcentages », écrit-il. « Nous restons accrochés aux rabais en pourcentage, a ajouté un autre lecteur (qui a demandé à conserver l’anonymat) et nous ne connaissons même pas le prix en dollars de nos propres marchandises. C’est de la folie. »
Sur le marché, le consensus est tel que le système des rabais est devenu obsolète. « Tant que nous nous basons sur les remises en pourcentage, nous restons un « public captif », explique un autre initié, et c’est EXACTEMENT le but. Le marché est devenu accro à ce système, ce qui l’oblige à travailler avec les tarifs. »
Le plus triste, c’est qu’il s’agit d’un cercle vicieux et d’un phénomène réservé à l’industrie du diamant. En outre, le système freine le développement de ce secteur à de nombreux égards. Nous vous invitons donc à vous libérer de ce système de rabais ; pensez plutôt en dollars.
: Diamants de laboratoire
Suite à l’article du GIA de la semaine dernière, qui précisait que de nouveaux diamants de laboratoire non déclarés avaient été découverts vendredi, cette fois-ci à Hong-Kong, nous avons annoncé que le marché indien s’organise désormais pour lutter contre cette tendance dangereuse.