Tiffany & Co a rapporté des résultats inférieurs aux attentes pour son premier trimestre 2019 (clos le 30 avril) : les chiffres composés, le chiffre d’affaires et les gains ont tous diminué. Les ventes nettes mondiales ont perdu 3 % au cours du trimestre, à 1 milliard de dollars, tandis que les chiffres composés ont reculé de 5 %. [:]
À taux de change constant, les ventes nettes étaient égales à celles de l’année dernière mais les chiffres composés ont perdu 2 %. Les gains nets ont atteint 125 millions de dollars, 12 % de moins que les 142 millions de dollars de l’année précédente.
Lors d’une téléconférence suivant la publication des résultats financiers, Alessandro Bogliolo, président-directeur général, a déclaré que les résultats de la société avaient été lésés par la brusque diminution des arrivées de touristes chinois aux États-Unis. Il a affirmé que la société avait pourtant été encouragée par les fortes ventes locales, en particulier en Chine continentale.
Ces résultats aux États-Unis ont été « positifs mais nous avons constaté une certaine prudence chez les consommateurs américains, a-t-il indiqué. Cette prudence est liée à plusieurs facteurs. Nous avons tout d’abord constaté que les chiffres de la confiance des consommateurs au premier trimestre sont assez bas par rapport à il y a un an, lorsqu’elle était extrêmement élevée. Nous avons également vu que de grandes marques de l’industrie des cosmétiques et de la mode et des grands magasins américains avaient annoncé de faibles ventes au premier trimestre… L’humeur est positive mais la prudence règne. »
Alessandro Bogliolo a semblé préféré évoquer la série d’initiatives engagées par la société pour redynamiser la marque. Il a fait remarquer que de nouveaux produits devaient être annoncés d’ici la fin de l’année bien que, pour l’instant, elle se concentre sur des gammes bien établies comme Tiffany T. La société se prépare également à relooker sa boutique flagship de New York et espère qu’elle sera temporairement utilisable d’ici la fin de l’année.
Selon lui, l’enquête menée par la marque auprès des consommateurs a montré « une hausse de l’importance et du caractère distinctif de notre marque aux États-Unis et nous avons enregistré une très forte hausse du pouvoir de la marque Tiffany en Chine». Il a expliqué que les communications de la société, ciblées sur les jeunes, avec par exemple Lady Gaga portant le Tiffany Diamond aux Oscars, avaient renforcé l’engagement du public sur les réseaux sociaux.
Il a souligné que Tiffany est toujours considérée comme une marque de luxe et qu’elle a assisté à « une hausse de la valeur moyenne des transactions et à de très bons résultats dans les catégories de l’or et autres articles précieux. »
Tiffany a également revisité ses sites Internet et, pour la première fois, permet aux consommateurs américains d’acheter des bagues de fiançailles en diamants en ligne.
Bien que la société ait déjà vendu certaines bagues de fiançailles en ligne, Alessandro Bogliolo a affirmé que le véritable objectif de cette démarche était d’offrir davantage d’informations aux clients qui font des recherches avant d’acheter et veulent connaître les prix. Cela devrait aboutir à « de meilleures ventes finales dans nos boutiques ».
Lors de la téléconférence, Mark Erceg, le directeur financier, a affirmé que la société était légèrement affectée par la hausse des droits de douane de la Chine sur les bijoux importés des États-Unis, venant en représailles des tarifs douaniers imposés par le président Trump sur les marchandises chinoises.
Tiffany a toutefois décidé de ne pas « fortement augmenter ses prix de retail en Chine à l’heure actuelle, a affirmé M. Erceg. Nous sommes déterminés à soutenir et protéger convenablement notre activité en Chine continentale face à nos principaux concurrents, qui n’ont pas à affronter la hausse des prix à l’importation en Chine. »
Alessandro Bogliolo a affirmé que Tiffany n’avait reçu aucun avis négatif de la part des consommateurs chinois en lien avec le fait qu’il s’agisse d’une marque américaine.
Le conseil d’administration de Tiffany a également annoncé des dividendes trimestriels réguliers de 0,58 dollar par action, soit une hausse de 5 % du taux trimestriel.
La téléconférence était la dernière de Mark Aaron, vice-président des relations avec les investisseurs de longue date de Tiffany. Il a pris ce poste lorsque la société est entrée en bourse en 1987. Son départ tient au choix de Tiffany de regrouper ses services de relations avec les investisseurs et de trésorerie, a-t-il indiqué
Jason Wong, trésorier de la société, reprendra le poste des relations avec les investisseurs le 1er août.