D’après les avertissements de deux banques d’investissement, les prix du brut continueront à stagner cette année car les difficultés du marché, apparues au second semestre l’année dernière, devraient perdurer.
[:]Les prix devraient chuter de 1 % à 2 % au premier semestre 2019, avant de se reprendre pour finir l’année en stagnation, a expliqué l’analyste Kieron Hodgson, du cabinet londonien Panmure Gordon, lors de la semaine du 22 mars. Les prix ont augmenté de 2 % l’année dernière grâce à un premier semestre solide mais le marché a ralenti au second semestre. En outre, la hausse de production minière de ces deux dernières années a créé une situation d’offre supérieure à la demande, en particulier dans les petites catégories, a-t-il noté.
L’humeur est morose dans la filière intermédiaire du fait des faibles marges et liquidités, de prêts bancaires serrés, d’une faible demande de taillé et de stocks élevés, a expliqué la banque allemande Berenberg dans un rapport mardi 23 mars. L’indice RapNet (RAPI™) pour le taillé de 1 carat a perdu 2,6 % au second semestre 2018 tandis que le RAPI pour les pierres de 0,30 carat a plongé de 9,9 %. L’indice des 1 carat a glissé de 0,4 % depuis le 1er janvier.
Parallèlement, la production de brut a atteint un pic depuis que trois nouvelles mines – Gahcho Kué et Renard au Canada et Liqhobong au Lesotho – sont entrées en service en 2016 et début 2017. La production mondiale a progressé entre 1 % et 2 %, à 153 millions de carats en 2018. Elle augmentera légèrement jusqu’à 154 millions de carats cette année, a estimé Kieron Hodgson. Les miniers détiennent actuellement de plus gros volumes de brut de faible valeur, a-t-il ajouté.
L’agence londonienne de Berenberg a confirmé les prévisions pessimistes, prédisant des prix du brut stables pour cette année et l’année prochaine. La baisse de l’offre liée aux fermetures de mines dans les années à venir – comme le gisement Argyle en Australie, qui devrait être épuisé en 2020 – ne feront pas remonter les prix du brut avant 2021 ou 2022, ont écrit les analystes de Berenberg Richard Hatch, Laurent Kimman et Michael Stoner mardi 23 mars.
« Entre aujourd’hui et cette période, sauf choc venant impacter l’offre, les perspectives d’une hausse importante du brut devraient être limitées », ont-ils prévu.
D’après les deux banques, comme la production baissera à partir de l’année prochaine, les prix du brut devraient augmenter. Panmure Gordon considère que les prix prendront 2 % en 2020 et 2021, tandis que Berenberg prévoit de la stabilité jusqu’en 2020, une hausse de 0,75 % en 2021 et une croissance de 2 % en 2022.