Jeudi 16 juin, l’UFBJOP, l’Union française de la bijouterie, de la joaillerie, de l’orfèvrerie, des pierres et des perles, organisait une table ronde sur le thème : « La RSE au cœur de la filière de la bijouterie joaillerie – Comment engager, financer et réussir sa transition écologique ? »
Rubel & Ménasché y participait, en la personne de Morgane Winterholer, directrice du Business Development, qui échangeait sur l’expérience RSE de R&M et rappelait les étapes de l’élaboration du rapport que notre Maison a publié en mars 2022. À ses côtés pour débattre, Cédric Gaubert, directeur général de Cambour, Timothée Elkihel, co-fondateur de R-3 Impact, et Philippe Kunter, directeur du développement durable et de la RSE chez BPI France. Une table ronde riche en informations pratiques et conseils éclairés !
Suite au lancement de son « club RSE » en février 2022, l’UFBJOP a inauguré, jeudi 16 juin, une première rencontre sur ce thème d’actualité, rassemblant des acteurs de la bijouterie joaillerie, de la RSE et de la finance.
Parmi les objectifs, tant du club que de la table ronde du 16 juin : conduire et accompagner les entreprises françaises du secteur dans leurs projets concrets, encourager et engager à la préservation des ressources, travailler sur la résilience, favoriser l’inclusion, l’égalité et la justice sociale en accord avec les ODD de l’ONU…
Un plan filière est d’ailleurs prévu, décliné en quatre axes et symbolisé par quatre lettres :
S : la sensibilisation (conférences et table rondes avec des experts du développement durable*) ;
F : la formation (création d’un cursus adapté avec la haute école de joaillerie pour proposer un « 360° » sur la RSE aux entreprises de la filière) ;
F : le financement (quelles ressources pour répondre aux enjeux de croissance et de RSE) ;
A : l’action (démarches concrètes à mettre en place et lancement du plan filière).
Deux responsables d’entreprises, en la personne de Morgane Winterholer et celle de Cédric Gaubert, directeur général de Cambour, joaillier, bijoutier et sertisseur, étaient donc appelés à débattre, ce jeudi 16 juin, avec deux experts de la RSE, Timothée Elkihel, co-fondateur de R-3 Impact, et Philippe Kunter, directeur du développement durable et de la RSE chez BPI France. Au menu, des informations concrètes, des pistes pour se lancer, des bonnes idées, des conseils pratiques et des témoignages documentés.
En voici un condensé, résumé ici pour vous, à la manière d’une entrée en matière ou d’une boîte à outil RSE, ainsi que les conseils de Rubel & Ménasché, basés sur la publication du rapport RSE de notre Maison, en mars 2022.
– Ne pas avoir peur de mettre en place une stratégie en matière de RSE
Parce que oui, souvent – encore ! – les TPE et PME ont peur ! Et ce tous secteurs confondus. Il est pourtant aujourd’hui nécessaire, pour qui entend durer dans le temps, « d’entreprendre sans détruire », pour reprendre les termes employés par Timothée Elkihel. Vous pouvez ainsi vous référer aux principes de l’économie circulaire, (= impacter le moins possible la planète), positionner votre entreprise en prenant systématiquement en compte les enjeux climatiques (lisez les Accords de Paris qui peuvent vous servir de base de réflexion), tout comme le bien-être et la santé de hommes et de la planète.
Cette stratégie RSE, qu’il faut expliquer dans l’entreprise et à vos salariés, aura aussi le net avantage d’améliorer l’engagement de vos salariés au sein de votre entreprise, leur implication et leur identification à vos valeurs. Elle contribue à un bien-être physique et psychologique très concret (actions RH), mais aussi à un bien-vivre professionnel (prise en compte des enjeux environnementaux dans le quotidien) et permet d’améliorer l’impact social de votre activité (inclusion, impact des embauches diversifiées sur la dynamique entrepreneuriale, etc.) Acheter local par exemple est une action concrète de soutien du territoire, de préservation de la planète et avec un impact sociétal fort.
Pour Philippe Kunter, de BPI France, il ne faut pas avoir peur de la « chape de plomb » des textes de loi européens et, surtout, « aller de l’avant ». « Ce que les grandes entreprises ont fait, les petites peuvent le faire » et doivent le faire. Le tissu entrepreneurial français est effectivement composé essentiellement de petites entreprises. Selon ce dernier « 20% des entreprises françaises seulement auraient à ce jour mis en place un plan d’action prenant en compte les enjeux climatiques et la RSE », or « il faut maintenant réfléchir à vitesse accélérée, car les acteurs financiers se sont saisis du sujet et ont intégré le choc réglementaire ! » Et c’est bel et bien dans la stratégie de l’entreprise que ces plans d’action doivent trouver leur place, car ils permettront d’avoir accès plus facilement à des financements venant soutenir les projets de l’entreprise, voire seront une condition sine qua non.
La Loi PACTE, promulguée en 2019, prévoit notamment que les entreprises prennent en compte les enjeux RSE dans leur gestion… Elle propose d’ailleurs, pour qui veut aller plus loin, un statut « d’entreprise à mission », à savoir d’inclure dans la raison d’être de l’entreprise une mission sociale ou environnementale (pour en savoir plus, rendez-vous sur la page dédiée du site du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.)
– Faire le bilan de l’existant
Comme l’a expliqué Morgane Winterholer, de Rubel & Ménasché, tout commence par un constat. « Nous avons lancé notre démarche en faisant le point : sur qui nous étions, sur les actions RSE déjà engagées, etc. Nous avons acté et formalisé ceci, pour, ensuite, pouvoir envisager d’aller plus loin. De là ont découlé nos quatre piliers, déclinés en objectifs. »
Cédric Gaubert, directeur général de Cambour, résume la démarche de sa société en ces termes : « Il s’est agit pour nous de répondre aux besoins de nos clients et d’être en phase avec nos convictions. Nous sommes partis des ODD de l’ONU et nous avons essayé de voir comment nous pouvions les adapter. »
La réflexion part effectivement toujours de l’existant et d’un constat « froid » sur le fonctionnement de l’entreprise et ses pratiques opérationnelles. Cambour a décidé de « refaire » un bilan carbone (l’entreprise en avait déjà fait un 10 ans auparavant), a réfléchi a sa gestion RH et environnementale ou s’est interrogé par exemple sur l’ergonomie de ses postes de travail, sa place dans son écosystème, sa production actuelle et son impact sur les ressources…
À chaque entreprise ensuite, au cours de sa réflexion, de voir où elle en est et si elle doit faire évoluer son modèle d’activité. Mais, rassurez-vous, selon les intervenants : une entreprise qui n’a « rien fait » en matière de RSE, cela n’existe plus de nos jours ! Vous aurez tôt fait de constater que vous avez déjà mis en place des actions intéressantes.
– Mettre en place un groupe de travail ou une équipe dédiés
Cela semble évident, et pourtant. Si on comprend la facilité pour un grand groupe de mettre en place une équipe dédiée, c’est une démarche que toute petite entreprise se doit d’intégrer. C’est à peu près la seule façon de voir ses projets RSE se concrétiser et se pérenniser dans le temps. Il faut dégager du temps à un responsable du projet (10 à 15% de son temps par exemple), prévoir un groupe de travail constitué de représentants de toutes les fonctions de l’entreprise pour bien comprendre les enjeux auxquels tous font face et mieux mobiliser l’ensemble de l’équipe. Cette démarche doit donc être bien comprise et prise en compte par la gouvernance de l’entreprise.
Chez Rubel & Ménasché, le travail a été collectif, tous les membres de l’entreprise à leur façon y ont été intégrés et un groupe de travail a été formé pour chaque étape. « Pour progresser tant en matière de RSE que dans nos domaines d’expertise, nous avons décidé d’embaucher des personnes venant d’univers différents, raconte Morgane Winterholer. Cela nous a permis de nous challenger et de progresser. Aujourd’hui, nous avons même créé un comité de traçabilité sur le même principe que notre groupe de travail RSE ; c’est un enjeu fondamental pour l’industrie du diamant. Nous analysons nos flux en interne, chez nos fournisseurs. Nous avons aussi, pour que les actions RSE durent, formé toutes nos équipes, même au sein des fonctions support, sur toute la chaîne de valeur du diamant. »
– Développer un plan d’action en phase avec son activité
Chez Rubel & Ménasché par exemple, parmi les actions développées, la Maison a décidé de s’attacher à faire en sorte que tous ses partenaires soient certifiés RJC et à soutenir concrètement les communautés locales de l’industrie du diamant (un engagement porteur de sens pour les salariés !) « Nous avons mis en place de nombreuses actions, des petites, comme le tri, ou des plus grandes, comme effectuer notre bilan carbone, ce qui n’est pas simple dans notre domaine, car cela nous impose de remonter jusqu’à la mine, poursuit Morgane Winterholer. Ce qui en ressort, c’est que toutes ces actions font sens et valent la peine ! »
À chacun de choisir ses combats en définissant par exemple ses 10 enjeux clés, déterminés avec ses partenaires et parties prenantes. Il ne faut pas hésiter à prendre conseil et à se faire aider et accompagner de spécialistes qui pourront amener des solutions concrètes.
Enfin, chaque entreprise déclinera son plan d’action au regard de ses engagements, qu’elle traduira en objectifs chiffrés et qu’elle panifiera selon un agenda clair et précis, sans oublier de budgétiser le coût économique de son plan d’action RSE et de prévoir son financement !
Pour conclure, documenter ses actions, les formaliser et les publier dans le cadre d’un rapport RSE annuel, est également aussi indispensable que pratique.
Pour en savoir plus sur les engagements de Rubel & Ménasché en matière de RSE, c’est ici ! Pour lire le rapport RSE de Rubel & Ménasché pour une industrie du diamant transparente et traçable, rendez-vous ici. Et, pour information, voici le lien vers la page pratique de BPI France avec accès à ses guides conseils en matière de RSE (enjeux clientèle, enjeux fournisseurs et concurrents, enjeux stratégiques, enjeux d’exploitation et enjeux salariés). Pour aller plus loin, vous trouverez des ressources sur les sites de l’Ademe, sur les-aides.fr, auprès de votre OPCO et des institutions publiques…
Source Rubel & Ménasché
* À noter, la journée du 19 octobre, à l’occasion de Précieuses confluences, le rendez-vous professionnel annuel de l’UFBJOP qui se tiendra les 18 et 19 octobre prochains, sera consacrée à des rencontres avec des professionnels de la RSE.