La prise de pouvoir par le président récemment élu du Diamond Dealers Club (DDC) de New York, Reuven Kaufman, n’a pas été une mince affaire. Un endettement lourd, la baisse des adhésions et un sentiment général de futilité constituent le décor du DDC, mais Reuven Kaufman, l’un des membres du conseil d’administration du club, a estimé que le changement était possible.[:]
« Nous allons bientôt faire faillite » : telle a été la mise en garde qui lui a été adressée par l’un des membres alors qu’il envisageait de reprendre la présidence. Ce sentiment reflétait la mauvaise ambiance au sein du DDC. « Mais j’y ai cru », dit-il.
Pour compliquer encore les choses, le dernier président a démissionné suite à des allégations d’inconduite, ce qui a fortement contribué à dégrader l’ambiance générale.
Cependant, plus que toute autre chose, le DDC est confronté à des dettes importantes et croissantes. Malgré tous les aspects négatifs, Reuven Kaufman a décidé de tenter sa chance.
Sa stratégie a consisté à mêler des décisions en matière d’immobilier, des réductions salariales et des réductions d’effectif, associées à une volonté de faire preuve de fierté et d’augmenter le nombre de transactions.
La réduction du nombre de bureaux ou leur élimination pure et simple, effectuée en collaboration avec les propriétaires des immeubles, a constitué une première étape. Ainsi, le président du DDC n’a plus de bureau. « Je peux rencontrer les gens dans mon bureau personnel, il n’est pas nécessaire d’avoir un bureau [de direction] », a-t-il expliqué. La baisse des coûts de location a contribué à réduire les dépenses.
« Chaque centime compte », déclare Reuven Kaufman. « J’étudie toutes les dépenses et je passe en revue les livres comptables chaque semaine. Nous avons maintenant une trésorerie positive. »
Dans une autre tentative pour renforcer le DDC de l’intérieur, le club travaille sur les prestations de soins de santé et les régimes d’assurance de ses membres. Cette évolution devrait être appliquée au cours de l’été ; elle est considérée comme une étape importante pour lutter contre la baisse des adhésions.
« Les adhésions ont diminué à cause des changements que nous avons apportés à notre façon de procéder », affirme Reuven Kaufman, faisant allusion en particulier à l’évolution du rôle central des activités à la Bourse de New York. Revers de la médaille, les membres ont estimé que le DDC ne remplissait plus son rôle traditionnel de créateur d’activité, au sein d’un bureau de change.
Pour y remédier, Reuven Kaufman a lancé une série d’activités. Les acheteurs, explique-t-il, ont estimé que les négociants du DDC ne constituaient qu’une assistance, un intermédiaire, beaucoup préférant les contourner et acheter directement en Inde ou en Israël, avec la conviction d’obtenir de meilleurs prix à l’étranger.
En réponse, il présente la Market Week. « Venez à New York, emmenez votre femme, allez voir un spectacle, dînez dans un bon restaurant et pendant que vous y êtes, venez voir ce que nous proposons », a lancé Reuven Kaufman dans une envolée patriotique. « C’est l’occasion de montrer que New York est un centre d’échange viable. »
La première Market Week est prévue pour le mois de septembre. L’objectif est d’en organiser plusieurs par an. Les négociants, certains issus de groupes d’achat, seront invités au DDC pour rencontrer des acheteurs, voir les marchandises et, espérons-le, trouver des avantages à faire affaire sur place.