Le sight a été estimé à 560 millions de dollars et comprenait plusieurs attributions hors programme.[:]
Il faut bien le dire : après les fêtes de Diwali et le premier sight de la nouvelle année indienne, les sightholders ont été déçus par les présentations proposées et l’humeur s’est rapidement dégradée au fil de la semaine.
Bien que la De Beers ait apparemment apporté de petits ajustements à la baisse sur les prix de certaines catégories, principalement dans les qualités supérieures, l’avis général était que les assortiments étaient moins attrayants que le mois dernier et que les prix du brut n’avaient pas été suffisamment ajustés pour refléter les prix actuels du taillé.
Toutefois, le scénario actuel est pour le moins déroutant :
Du point de vue de la De Beers, et à son crédit, la société s’est fermement tenue à sa stratégie tarifaire pendant l’année, appliquant de petits ajustements, quasiment tous les mois. Les dirigeants estiment clairement que les données disponibles suggèrent une demande saisonnière positive partout dans le monde et que les ventes de taillé donneront lieu à des réapprovisionnements au début de l’année prochaine. Ils considèrent donc que les sightholders devraient garder confiance et imaginer une sortie de crise à plus long terme. Il semble également certain que sachant cela, la De Beers n’ajustera pas énormément ses prix à la baisse, comme certains s’y attendaient.
Les sightholders s’entendent pour dire que les marges sur les marchandises fabriquées à partir des boîtes sont au mieux minimes depuis de nombreux mois. Les liquidités restent très limitées, les stocks de taillé sont importants dans les centres et les usines indiennes disposent déjà des attributions de brut d’octobre et de novembre, prêtes à être envoyées en usine, lesquelles rouvriront au cours de la semaine du 10 novembre, sans compter que les prix du taillé ont de nouveau chuté ces dernières semaines. Il n’est donc pas facile d’accepter d’avoir une vision « à long terme », étant donné la situation actuelle et leur expérience de ces derniers mois.
Toutefois, malgré toutes ces préoccupations, les sightholders sont réticents à appuyer leurs assertions en refusant des boîtes (en grande quantité), ce qui ne peut que renforcer, à juste titre, la détermination de la De Beers quant à sa politique, sa stratégie et sa tarification. Nous pensons que les refus ont avoisiné les 40 millions à 50 millions de dollars et qu’ils se sont concentrés sur les catégories de valeur supérieure, plutôt que sur les boîtes indiennes ordinaires et que les « rachats » étaient à peu près à leur niveau normal. Dans ces circonstances, ce niveau de refus est minime et probablement inférieur à celui auquel la De Beers s’était elle-même préparée.
Avec ces nombreux reports, le sight de décembre, traditionnellement réduit, devrait en réalité démarrer de façon assez substantielle. Les sightholders pourraient bien avoir du mal à accepter des sights plus importants s’ils ne constatent pas un certain redémarrage du taillé et une hausse des prix au fil de la saison.
Il est évident que les prix du taillé devront augmenter dans les semaines à venir pour que les stocks de brut soient fabriqués de manière rentable et servent d’appui à un développement durable jusqu’en 2015. Si les prix du taillé ne commencent pas à refléter plus précisément la réalité du brut, la demande de réapprovisionnement, qui arrivera forcément en début d’année prochaine, pourrait bien être dictée par les usines. Elle risque d’être davantage axée sur les matériaux moins chers, gourmands en main-d’œuvre, et ne devrait pas permettre de croissance pour l’avenir. Ce ne serait dans l’intérêt d’aucune des parties prenantes du secteur et le scénario serait très différent de ceux des premiers et deuxièmes trimestres de ces dernières années.
Les premières annonces en provenance des centres de négoce de brut ce mois-ci indiquent que, dans la plupart des cas, les boîtes s’échangent en dessous du tarif, avec des acheteurs prudents, qui craignent que les prix du taillé ne baissent encore. Ce n’est que lorsque l’on jugera que les prix du taillé ont atteint leur plus bas qu’un certain degré de confiance reviendra sur le marché.
Mike Aggett, Directeur général