Comme beaucoup s’y attendaient, la présentation du sight de février a été similaire à celle du mois précédent. [:]Les ajustements de prix étaient ciblés et mineurs, et ne concernaient que quelques boîtes. Le sight semble avoir été évalué à 630 millions de dollars.
Réagissant à un marché du brut toujours très délicat, la De Beers a offert aux sightholders la possibilité de reporter une fois de plus jusqu’à 25 % de leur ITO. Cependant, ce mois-ci, elle a vendu une quantité limitée de brut hors programme dans des catégories faisant l’objet d’une demande spécifique. Les sightholders ont moins profité de cette offre de report qu’en janvier.
Il faut remarquer que l’humeur des sightholders est légèrement remontée après le sight. Malgré tout, cela tient plutôt à l’absence de nouvelle dégradation du marché général le mois dernier, associée à une légère embellie de la demande de brut, qu’à une véritable amélioration des boîtes, et surtout de leur rentabilité, qui a été jugée globalement égale à celle du mois précédent. Quelques boîtes +4 gr, donnant du VS et supérieur, auraient eu une composition légèrement améliorée. Quant aux gammes inférieures, elles sont restées inchangées.
Le fait que l’industrie soit confrontée à des conditions commerciales difficiles depuis huit mois environ devrait toutefois nous faire relativiser cette légère correction. L’industrie reste dans une position très délicate. Les sightholders sont tout à fait conscients que les difficultés ne sont pas terminées.
Une combinaison entre le recul de la production de taillé en Inde depuis Diwali (en 2014) et un comportement responsable de la part des grands producteurs en termes de niveaux de ventes ces derniers mois a été la seule chose qui ait permis de stabiliser les prix du taillé. La situation a également entraîné des pénuries de certaines catégories de taillé, amenant une légère amélioration de la demande. Elle reste toutefois bien inférieure aux niveaux attendus pour cette époque de l’année et la disparité constante entre les prix du brut et du taillé demeure un motif majeur de préoccupations. De nombreux sightholders considèrent que seules les actions réglementaires ont permis d’alléger les nouvelles baisses des prix du taillé.
Bien que les attentes soient relativement modestes, l’industrie devra désormais patienter jusqu’à la fin des ventes du Nouvel An chinois et du salon de Hong Kong pour évaluer le niveau de la demande. Beaucoup pressentent que des chiffres décevants pourraient faire peser de nouvelles pressions à la baisse sur les prix du brut.
Les stocks de brut restent limités dans les centres. Cela expliquerait que le nombre de boîtes refusées ait été relativement restreint par rapport aux deux derniers sights. Les gammes à moindre prix restent appréciées pour garantir la production des usines, tandis que les 4 gr à 8 gr semblent moins demandés du fait d’un ralentissement des ventes de taillé.
À l’issue de la semaine du sight, la De Beers a satisfait certaines demandes de « marchandises supplémentaires », écoulant ainsi de nombreuses boîtes refusées auprès d’autres sightholders.
Le sight de mars, le dernier du contrat en cours, sera important. Au vu des reports, il devrait de nouveau être assez volumineux. Les sightholders espèrent de nouveaux indices d’une demande imminente de réapprovisionnement en provenance des marchés, ce qui atténuerait les autres points noirs dans l’industrie.
Plusieurs sightholders ont rappelé qu’avec la perspective de difficultés économiques constantes dans la quasi-totalité des centres de consommation, l’industrie ne devrait connaître aucun tournant positif majeur avant au moins le milieu de l’année. En attendant, reste à espérer que les niveaux de production modérés et des stocks contrôlés engendrent des pénuries de taillé et renouvellent la demande de détail, ramenant confiance dans l’industrie et équilibre entre brut et taillé.
Mike Aggett, Directeur général
Source H. Goldie and Company Limited