Mardi, nous annoncions que les prix du taillé avaient reculé en glissement annuel pour le quatrième mois consécutif. Cette tendance a démarré il y a plus d’un an, les prix ayant commencé à afficher un taux de croissance en baisse constante, qui a plongé dans le rouge. Les prix ont sombré après un sommet atteint en juillet 2012. Ils ne sont pas parvenus à se reprendre au fil des mois ; leur croissance a été réduite, ils ont parfois baissé ou ont affiché une évolution nulle.[:]
Si l’on décortique cette tendance, on note que certains articles ont constamment dépassé les autres l’année dernière. Ainsi, même dans les moments les plus difficiles, certains diamants continuent de briller.
Fidèles à leur réputation royale, les tailles princesse ont réagi avec calme et modestie. Après la crise de 2008, alors que les prix de la plupart des rondes dégringolaient pendant toute une année, et parfois plus (les 5 carats ont pataugé pendant 18 mois avant de toucher le fond, perdant entre-temps plus de 29 % de leur prix), les princesses de 1 carat ont reculé pendant huit mois seulement, ne cédant que 8,6 % de leur prix.
Les rondes ont atteint un nouveau sommet en juillet et août 2011, mais les princesses de 1 et 2 carats ont lentement reculé, pour culminer tout récemment, en septembre, affichant un gain de près de 28 %.
Même si les rondes de 1 carat ont perdu 1,2 % en octobre par rapport à septembre, les princesses de 1 carat ont reculé de tout juste 0,3 %. L’année dernière, les rondes de 1 carat ont chuté de 10,5 %, tandis que les tailles princesse de 1 carat ont grimpé de 14,7 %, un retour séduisant supérieur à celui de l’or (4,9 %), du platine (6,8 %) et même du S&P 500 (12,7 %).
Les rondes de 1 carat sont des articles communs. En valeur, elles représentent 15,6 % des marchandises proposées sur les marchés mondiaux de gros cette année. À titre de comparaison, les princesses de 1 carat ne constituent que 1,9 % du marché à ce jour en 2012.
Le récent renouveau des tailles princesse est un acte de bravoure. L’érosion de leurs prix a amené les fabricants à tailler en rondes le brut destiné à des princesses (et autres fantaisies). Ce qu’elles ont perdu en rendement, elles l’ont regagné au niveau du prix total. Toutefois, les consommateurs n’ont pas manqué d’y voir une opportunité. Une taille princesse de 1 carat se vend, en moyenne, à environ 33 % à 44 % de moins qu’une ronde de la même couleur et de la même pureté. Cet écart de valeur d’un tiers n’est pas négligeable ; dans un marché en difficulté, les rondes sont confrontées à une demande modérée et à des acheteurs conscients des prix ; lorsqu’ils se décident finalement à acheter des bijoux en diamants, ils se tournent vers les princesses.
La taille princesse de 1 carat la plus populaire est la VS1, en particulier en FGH. Plusieurs centaines de milliers d’exemplaires ont circulé et continuent de circuler dans la filière cette année.
Je ne souhaite pas émettre d’hypothèses. Dans un marché mondial incertain, face à une population américaine profondément divisée (et notamment parce que la moitié du pays estime que son dirigeant pour les quatre prochaines années n’est pas à sa place), à un changement de cap en Chine et à un nombre trop faible de diamantaires pour assurer la promotion des bijoux en diamants sur les marchés émergents, parfois les consommateurs nous surprennent et parfois pas. Mais une chose est sûre, les princesses ont échappé à une pression oppressante. Désormais de nouveau en vogue, elles attirent toute l’attention qu’elles méritent.