En majeure partie, les actions associées aux diamants ont chuté en 2018, dans la droite lignée d’un marché boursier international en plein revirement. [:]Les investisseurs étaient tracassés par les tensions commerciales, la demande incertaine des consommateurs et l’impact de la hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine en décembre. L’indice S&P 500 a clôturé l’année en baisse de plus de 6 %, tandis que le Hang Seng de Hong Kong a glissé de 14 %.
Tout n’était pas forcément négatif : certains miniers en diamants ont obtenu de bons résultats et le secteur du retail a connu quelques exceptions. Voici les principales conclusions après une année considérée du point de vue des actions :
1. Les détaillants américains dans le marasme.
La concurrence croissante du commerce électronique et des perspectives moroses en termes de dépenses des consommateurs américains ont rendu la vie difficile aux chaînes de boutiques traditionnelles. Signet a plongé de 44 % en 2018. Le gros des pertes est intervenu en décembre, après des gains décevants au troisième trimestre et une débâcle plus vaste à Wall Street au cours des dernières semaines de l’année. Macy’s (+15 %) a inversé la tendance et rapporté de bons résultats financiers.
2. La guerre commerciale a frappé quasiment tout le monde.
Le litige douanier entre États-Unis et Chine, ayant entraîné une dépréciation du yuan chinois, a écorné les actions de bijoux. Chow Sang Sang (-38 %) a pris la tête des dégringolades. Tiffany & Co (-23 %) a également accusé le coup. La dévaluation de la devise a en effet pesé sur le pouvoir d’achat des touristes chinois à l’étranger.
Les actions de luxe européennes ont généralement perdu du terrain pour les mêmes raisons d’ordre commercial, mais aussi du fait d’une nervosité liée au Brexit et de l’état de l’économie dans la zone euro. L’indice Euro Stoxx 50 a perdu près de 15 %. Des bénéfices décevants et le rachat de montres ont durement frappé Richemont, propriétaire de Cartier, par rapport à un plus haut atteint à la mi-mai. L’action a continué de chuter jusqu’à atteindre une baisse de 29 % sur l’année complète. Swatch Group a reculé de 28 %. Pandora a plongé à la mi-mai après de mauvaises ventes en Chine et ne s’en est jamais remise, enregistrant -61 % sur l’année.
Kering (+13 %), propriétaire de Gucci, a fait mieux que le marché européen après avoir obtenu des ventes positives pour toutes ses marques, dont les bijoux ne constituent qu’une partie relativement faible.
3. Gros diamants, gros bénéfices.
Les meilleurs résultats chez les miniers en diamants reviennent à Gem Diamonds (+54 %), avec une année record pour les extractions de grosses pierres de sa mine Letšeng, qui ont stimulé ses résultats financiers.
Toutefois, la faiblesse sur le marché des petites pierres a enfoncé des miniers comme Stornoway Diamond Corporation (-69 %) et Firestone Diamonds (-66 %).
Au niveau des autres producteurs, ALROSA (+31 %) a satisfait les marchés avec des bénéfices solides, poussés par une amélioration générale des titres russes en 2018, le marché espérant une amélioration des relations avec les États-Unis.
Les miniers diversifiés ont connu une année raisonnable. Anglo American, propriétaire de De Beers, était en hausse de 12 %. Les résultats des actions dans ce secteur sont principalement stimulés par des facteurs tels que le cours des métaux.
4. Rien ne peut être pire que Gitanjali.
L’Indien Gitanjali Gems (-99 %) a perdu la quasi-totalité de sa valeur après que son propriétaire, Mehul Choksi, a été accusé d’une fraude bancaire massive. L’épisode, associé à une économie indienne atone et à la dévaluation de la roupie, a eu un impact fort sur les titres de Mumbai. PC Jeweller (-82 %) et Asian star (-43 %) en ont également fortement pâti.
Mais même ainsi, l’indice Sensex de la bourse de Bombay a pris 6 % sur l’année. Titan Company (+9 %) a dépassé ce résultat. Il s’agit de l’un des joailliers les plus organisés qui gagne des parts de marché, laissant derrière lui ses concurrents plus faibles.