Moins d’un mois après la faillite de de GRISOGONO en Suisse, le pays où la société a son siège social, la division américaine a fait de même.
Dans une procédure au titre du chapitre 7 du droit américain, lancée le 10 février auprès du tribunal des faillites pour le District Sud de New York, la marque a répertorié ses actifs, pour un montant estimé entre 1 million et 10 millions de dollars, et son passif, entre 10 millions et 50 millions de dollars.
À l’heure où nous rédigions, l’avocat représentant de GRISOGONO sur cette procédure n’a pas répondu à la demande d’informations de National Jeweler.
de GRISOGONO disposait d’une boutique à New York, sur Madison Avenue, dans le quartier de Manhattan. Des détaillants comme Saks Fifth Avenue, Westime et London Jewelers proposaient également la marque aux États-Unis, d’après son site Internet.
de GRISOGONO USA appartient à 100 % à sa société-mère, le joaillier de luxe réputé pour ses créations de haute joaillerie, une clientèle constituée de célébrités et ses fêtes aux nombreuses vedettes pendant le festival de Cannes.
La marque a déposé un dossier de faillite en Suisse fin janvier, après son échec à trouver un repreneur.
« Sans soutien financier de la part des actionnaires actuels et en l’absence d’un nouvel investisseur, la société ne peut malheureusement pas poursuivre ses activités », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié à l’époque.
La procédure de faillite a été lancée juste après la diffusion d’une enquête baptisée « Luando Leaks », alléguant que de GRISOGONO était impliquée dans un système de blanchiment d’argent.
L’enquête a abouti à des allégations selon lesquelles Isabel dos Santos – la fille milliardaire de José Eduardo dos Santos, ancien président angolais –, son mari Sindika Dokolo et leurs intermédiaires auraient bâti un empire constitué de plus de 400 sociétés et filiales afin de blanchir les fonds.
Il a ainsi été allégué que Sindika Dokolo se serait associé à Sodiam, la société diamantaire de l’État angolais, pour prendre une participation dans de GRISOGONO, puis injecter dans la marque des millions de dollars provenant du gouvernement.
Isabel dos Santos et Sindika Dokolo ont été désignés comme suspects dans une enquête pour corruption par le procureur angolais. Un tribunal angolais a gelé les actifs de la fille de l’ancien président.
Tous deux ont nié à plusieurs reprises avoir tiré de quelconques bénéfices de leurs liens politiques.
Photo © De Grisogono.