Edito du 3 juin 2021 – Vous l’aurez sûrement noté, nous avions sciemment omis de relayer les échanges opposant Pandora et certaines parties prenantes de l’industrie des diamants naturels.
Conformément à notre ligne éditoriale, nous ne voulions pas prendre le risque d’alimenter un débat contre-productif. Si nous avons donc, aujourd’hui, décidé de publier les articles de Lenore Fedow et de Rob Bates sur le sujet dans la Lettre du 3 juin, c’est parce qu’ils nous livrent une analyse dépassionnée et cohérente de la situation et nous poussent à regarder un peu plus loin. Et parce que nous comprenons leur point de vue…
Il est clair qu’essayer de récupérer des parts de marché en dénigrant un supposé concurrent n’est jamais une bonne idée. Il en va de même des messages portés par une stratégie de communication. Les assertions de toute entreprise doivent être justifiées, il en va de sa responsabilité et de son avenir. Évidemment, les mots sont faciles à manipuler. Mais que dire alors des valeurs ainsi véhiculées et de l’image globale de la ou des industries représentées.
Je me suis interrogée sur ce que donnait, pour les francophones, le débat sur les diamants naturels et synthétiques. J’ai donc regardé ce que l’on obtenait avec une recherche Google « Pandora + diamants synthétiques ». Et j’ai lu les articles qui remontent en 1ère et 2éme page*, supposant que nul lecteur ne ressentirait le besoin de chercher plus loin… C’est inquiétant. Voire consternant. Le discours ambiant (et quasi aucun article n’est documenté ou ne cite ses sources, même ceux de grands groupes de presse) s’empare des lieux communs sur les diamants naturels, les diamants du sang et l’impact de l’extraction minière, et prend pour argent comptant le discours « éthique » et agressif porté par certains producteurs de diamants synthétiques. Le ver est dans la pomme, quelle tristesse… Quant aux joailliers qui vendent des pièces serties de diamants synthétiques, leur discours m’a semblé plus recherché (je sais qu’ils nous lisent et sont bien informés) et tourné vers les propriétés des diamants synthétiques même si certaines formulations sont parfois ambiguës. Mais je vous laisse en juger, c’est justement tout le propos.
Ce qui m’inquiète, c’est que l’information justifiée et non agressive sur les deux parties existe. Ici, chez Rubel & Ménasché, nous n’entendons pas nous en prendre aux diamants synthétiques. Quand nous avons lancé ce site web et sa partie informative il y a 9 ans, c’était justement pour relayer une information de qualité et faire entendre différents points de vue. Nous n’avons pas ménagé les grands miniers par exemple. Nous voulions diffuser une information la plus honnête possible sur l’industrie des diamants naturels. Alors certes, nous nous adressons en priorité à un public professionnel et averti. Les consommateurs eux lisent la presse généraliste bien plus que la presse spécialisée. Ils ne connaissent pas nos institutions et représentants donc le discours, très codifié, ne résonne pas en eux. Et je constate que, pour bien informer sur ce que sont les diamants naturels – et synthétiques –, nous avons encore, beaucoup de travail. Je pense, comme mes confrères journalistes, qu’à ce jeu-là, l’industrie des diamants synthétiques risque de perdre autant que la nôtre…
Nous allons cependant continuer à défendre des diamants beaux et « de qualité ». Des diamants porteurs de joie et de sens, d’expliquer comment ils sont produits, comment avancer vers une industrie plus durable, dans le respect de l’homme, de l’environnement et de notre planète. Non l’industrie des diamants naturels n’est pas parfaite. Eh bien, nous tendrons à nous améliorer encore, à progresser toujours pour soutenir et porter la vraie et belle histoire des diamants… Et je ne doute pas que, tous ensemble, nous y arriverons.
Source Rubel & Ménasché
* Je ne veux citer personne, peu importe finalement (ce serait trop fastidieux par ailleurs de relayer tous ces articles.) Mais je garde les sources à disposition si besoin de plus de précisions.