Pour être honnêtes… sur les diamants russes

Marianne Riou

Chers lecteurs,

Ce qui ressort d’une crise, c’est que nous nous retrouvons face à nos limites. Face à ce que nous avons accompli et face à nos besoins. Face au chemin qui nous reste à parcourir également…

Et, à nouveau, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la crise mondiale qui en découle, l’industrie du diamant se retrouve face à ses propres limites.

Alors aujourd’hui, chez Rubel & Ménasché, nous vous livrons très honnêtement notre point de vue.

Est-ce que la question de l’origine des diamants importe ? Oui.

Faut-il déplacer le débat et se réfugier derrière le fait que les diamants extraits en Russie sont taillés ailleurs ? En seraient-ils moins russes ? En quoi un tel argument est-il réellement tenable face au consommateur ?
Nous avons fait de la transparence et de la traçabilité des arguments de vente et de poids pour faire grandir la confiance du consommateur dans notre industrie et notre « produit ». Nous avons fait le choix de défendre des valeurs éthiques et d’être toujours plus responsables.

Depuis le début de la guerre, nous avons tous bien sûr ouvert nos parapluies, conscients des enjeux et des implications pour nos entreprises et notre vie quotidienne. Par amitié et respect pour nos partenaires aussi. Mais nous voici confrontés aux limites de ce monde interconnecté où les échanges économiques sont mondiaux. Ces échanges visaient aussi à garantir une paix… que les dirigeants russes ont fait voler en éclats. Très simplement.

Est-il important que le consommateur sache que 30 % environ des diamants que l’industrie des diamants et des bijoux peut sertir sur la pièce de joaillerie qu’il envisage d’acheter viennent de Russie ? Oui.

Est-ce qu’il risque pour autant de refuser de l’acheter même en étant parfaitement informé des emplois impactés ? Certainement. Ou du moins dans les pays occidentaux.

Mais ce n’est pas à nous de décider pour le consommateur. Informer au plus juste – et encore mieux autant que possible ! – et lui laisser le choix est plus judicieux.

À chacun de décider s’il veut continuer à vendre ou acheter des diamants russes.

Aux organismes représentatifs du secteur de nous représenter, d’affirmer un point de vue, de nous donner les informations légales et d’ouvrir la voie en nous aidant, tous, à faire front et face à cette situation en restant libres et conscients de nos choix ! Que nous soyons unis ou désunis, peu importe sans doute, non ?

Mais être justes, droits dans nos bottes et honnêtes face à nous-mêmes, nos partenaires et les consommateurs, c’est inestimable si nous voulons encore nous targuer d’être une industrie « responsable »…

Prenez soin de vous.

Bonne lecture et belle semaine

PS : après avoir fini d’écrire cet édito, je viens de lire l’article de Rob Bates, With Russia, Industry Must Prove It Learned The “Blood Diamond” Lesson, qui traite du même sujet et que nous n’aurons pas le temps de traduire d’ici l’envoi de cette newsletter. Je vous encourage donc à le lire, il complètera parfaitement celui d’Avi Krawitz qui ouvre cette Lettre et vous donnera du grain à moudre…

PS : depuis que j’ai écrit cet édito hier, l’actualité a beaucoup bougé. Nous voulions exprimer tout notre soutien à notre amie Iris…

Source Rubel & Ménasché


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