De Beers pilote actuellement ce qu’elle appelle « la première Blockchain diamantaire destinée à couvrir toute la chaîne de valeur ».[:]
L’idée est de « créer un grand-livre public qui soit infalsifiable, immuable et parfaitement fiable et qui suive le parcours d’un diamant tout au long des transactions », a indiqué Bruce Cleaver, le PDG de De Beers, au JCK.
L’originalité de cette initiative tient au fait que De Beers proposera la technologie à l’industrie dans son ensemble plus tard cette année. Et même si c’est bien le minier qui dirige le projet, son objectif est de développer une plate-forme « open source », conjointement avec d’autres acteurs de l’industrie. Celle-ci devrait finalement être gérée par une fondation indépendante.
Vous trouverez ici une explication plus détaillée de Blockchain et de la façon dont la technologie pourrait s’appliquer aux diamants. Dans l’ensemble, Blockchain crée une base de données décentralisée, soutenue par plusieurs ordinateurs. Ainsi, les données sont enregistrées à de multiples endroits, ce qui les rend plus difficiles à falsifier.
La société réfléchit toujours à la façon dont elle entend utiliser la technologie mais elle considère clairement que l’initiative est capable de changer les règles du jeu : c’est une façon de mieux garantir aux consommateurs que les diamants sont naturels et éloignés des conflits.
Bruce Cleaver affirme qu’elle pourrait également rasséréner les banques, en leur permettant de suivre les diamants qu’elles financent. « Elles auront ainsi plus de visibilité sur les personnes à qui elles prêtent », explique-t-il.
Cela pourrait aussi faciliter le suivi des diamants à des fins de sécurité.
« Je pense que ce sera bon pour la chaîne d’approvisionnement, explique-t-il. Celle-ci doit être modernisée. Nous voulons simplifier les procédures. Certaines parties de la filière reposent encore énormément sur des documents papier. »
La marque Forevermark de De Beers assure déjà le suivi de ses diamants dans la chaîne d’approvisionnement. Bruce Cleaver dit ne pas être certain que la technologie sera employée pour l’une des offres exclusives de De Beers.
Toutefois, si c’est le cas, cela pourrait transformer le mode d’action traditionnel de De Beers. La société ne dévoile généralement ni le pays ni la mine d’où sont extraits ses diamants bruts et se contente de les assembler dans des assortiments personnalisés. Bruce Cleaver n’est pas certain que la Blockchain précise le nom d’une mine particulière de De Beers.
« Nous garderons l’esprit ouvert à ce sujet, explique-t-il. Nous voulons créer quelque chose qui soit le plus signifiant possible pour le client. Nous serons donc informés grâce aux avis des consommateurs. »
De Beers n’est pas la seule organisation de l’industrie à envisager ce concept. Une autre société Blockchain, Everledger, s’est spécialisée dans les diamants et travaillerait sur un système de suivi avec le détaillant sur Internet Brilliant Earth. (De Beers fait appel à un autre fournisseur technique, a-t-elle affirmé). Le producteur russe ALROSA a également exprimé un intérêt pour ce concept.
Vous trouverez de plus amples informations sur l’initiative de De Beers ici (en anglais). Et cette offre d’emploi semble également apporter d’autres détails.