Philippe Mellier, le PDG de la De Beers, se dit pleinement confiant dans le fait que sa société-mère, Anglo American, ne souhaite pas vendre le vétéran des producteurs de diamants.[:]
Lors d’une conférence de presse à Tel Aviv, Philippe Mellier s’est référé à l’annonce de Rio Tinto selon laquelle la société conserverait ses actifs en diamants, à l’issue d’un examen interne de plus d’un an et de spéculations médiatiques quant à l’identité des acheteurs potentiels. Il a alors affirmé que la De Beers n’évoluait « pas dans ce type de contexte ».
Selon lui, cette industrie a de l’importance pour Anglo American. « Dès le premier jour, le nouveau PDG, Mark Cutifani, a affirmé que les diamants restent un cœur de métier pour la société. »
Accompagné de la vice-présidente exécutive de la De Beers pour les ventes mondiales aux sightholders, Varda Shine, il a rappelé qu’un nouveau président de la société devrait être désigné lors d’une réunion du conseil d’administration en juillet.
Philippe Mellier et Varda Shine ont emmené une délégation en Israël. Elle était composée entre autres de Mahiar Borhanjoo, directeur général de la DTC pour les ventes et services à la clientèle, et des représentants de la DTC Botswana et de la DTC Namibie. Varda Shine a rappelé l’importance pour les représentants d’Afrique australe de bien comprendre la nature de l’activité mondiale. Israël pourrait également apporter des enseignements technologiques, notamment à l’occasion d’une visite à Sarin Technologies.
Suite à des rencontres avec des sightholders, Philippe Mellier a déclaré avoir ressenti un certain état d’esprit ; selon lui, le salon JCK de Las Vegas a été meilleur qu’en 2012. En outre, des rapports, bien que partiels et incomplets, ont indiqué que le salon de Hong Kong de cette semaine avait également eu des résultats satisfaisants. D’après ses dires, cette année a mieux commencé que la précédente.
Abordant le sujet des diamants de synthèse, Philippe Mellier a révélé que la De Beers achevait ses travaux sur une machine de dépistage automatique des diamants de mêlée. Il a expliqué que les gros diamants sont naturellement sélectionnés pour leur valeur, mais que les diamants de synthèse, plus petits, ont plus de facilité à pénétrer le marché du diamant naturel.
Interrogé sur le vide créé par la décision de la De Beers de mettre un terme au marketing générique, Philippe Mellier s’est expliqué. Il a affirmé que la société se ferait une joie de participer à une campagne mondiale de promotion générique. Cependant, malgré ses appels à l’industrie pour se réunir et engendrer une telle dynamique, les professionnels n’ont pas montré beaucoup d’intérêt. Ils étaient pourtant tout à fait satisfaits que la De Beers règle les coûts d’une telle opération.
Selon lui, la situation est liée au fait que la De Beers n’est plus le « gardien » de l’industrie. « Nous sommes, en valeur, le plus grand vendeur de brut. Nous représentons plus d’un tiers de la production mondiale, mais nous n’avons plus la force écrasante que nous avons connue. »
La société doit publier, le mois prochain, ses résultats financiers pour le premier semestre de cette année, y compris les chiffres de production. Philippe Mellier a expliqué qu’il ne pouvait pas s’exprimer à propos de données financières spécifiques, mais que la production en 2013 devrait être similaire à celle de 2012.
Évoquant la marque Forevermark de la société, il a déclaré qu’elle est distribuée dans 1 000 points de vente à travers le monde, dont 350 aux États-Unis.
Parallèlement, Varda Shine a déclaré que la société travaillait au transfert de ses activités au Botswana. L’opération devrait être achevée au mois de septembre ou octobre. Le premier sight devrait avoir lieu à Gaborone en novembre.
Auteur Albert Robinson