PGI : le platine plus durable que l’or blanc

Rob Bates

La guerre ne se limite plus aux diamants naturels contre diamants synthétiques. Une nouvelle faille s’ouvre dans l’industrie, le platine prenant le pas sur l’or blanc.

La Platinum Guild International (PGI) a récemment commandé une étude visant à tester la durabilité et la résistance à l’usure d’alliages constitués d’or blanc par rapport à ceux constitués de platine – et s’est vanté du fait que le platine arrivait en première position pour les deux critères.

Le document de l’étude, intitulé Wear Resistance of Platinum and Gold Alloys: A Comparative Study (Résistance à l’usure des alliages de platine et d’or : une étude comparative), a montré les points suivants :

  • Dans les tests d’abrasion – qui reproduisent une abrasion dure (usure brute) et douce (usure légère) – l’or a perdu de son poids de métal, contrairement au platine.
  • Dans les tests de corrosion, les échantillons d’or blanc ont montré un changement de couleur important, tandis que le platine n’a affiché que peu ou pas de corrosion.

Le document a également montré qu’une dureté supérieure, mesurée en Vickers, n’entraînait pas de perte de masse ou de volume, quel que soit le métal.

L’étude, menée par le laboratoire allemand Research Institute for Precious Metals and Metals Chemistry (fem), associé à TechForm Advanced Casting Technology, a testé deux alliages de platine (950 PtRu, 950 PtIr) et quatre alliages d’or (14k AuNi, 18k AuNi, 14k AuPd et 18k AuPd).

D’après Kevin Reilly, vice-président de la PGI, les résultats montrent que le platine est le sertissage « le plus sûr » pour les diamants et les pierres.

« Nous disposions de tous les faits empiriques et de nos connaissances institutionnelles, montrant que le platine affiche une résistance supérieure à l’usure et ne perd pas de métal lorsqu’il s’use, explique Kevin Reilly. Nous voulions rassembler toutes ces connaissances institutionnelles et les étayer à l’aide d’une recherche scientifique effective. Cela n’avait jamais été testé, en tout cas pas à cette échelle. »

En réaction, Trevor Keel, consultant au World Gold Council, a affirmé par e-mail : « Les alliages d’or blanc et les alliages de platine présentent tous deux des avantages et des inconvénients lorsqu’ils sont utilisés dans des bijoux. L’industrie sait depuis longtemps que le platine affiche généralement de meilleures propriétés de résistance à l’usure que les alliages d’or blanc, ce qui est confirmé par la recherche engagée par la PGI. »

« Notons que cette étude montre une chose : les alliages d’or blanc comme ceux de platine donnent des résultats exceptionnels lorsqu’ils sont utilisés pour des bijoux, comme le prouvent les pertes infimes enregistrées lors des cycles de test prolongés. »

Bien que les recherches sponsorisées soulèvent toujours des questions, Kevin Reilly affirme : « Nous avons notamment choisi un laboratoire comme fem car nous savons que les résultats seront totalement objectifs. Toutes les données sont disponibles et peuvent être consultées par le public. »

Et même si beaucoup n’apprécient pas les attaques que se lancent les différents produits, Kevin Reilly avance que ces tests ont pour objectif d’informer.

« Nous n’avons pas pour intention d’engendrer de la négativité. Nous voulons informer. Beaucoup de fausses informations circulent et il existe également un grand besoin d’éducation. De nombreux bijoutiers n’ont jamais eu l’occasion de travailler avec du platine et pourraient ne pas être avertis de toutes les caractéristiques techniques de ce métal. Il s’agit donc d’une nouvelle occasion pour nous de partager des informations avec l’industrie et d’apporter des données objectives basées sur nos connaissances de ses propriétés uniques. »

Source JCK Online


Photo © Platinum Guild International.