Le AWDC et Bain & Company ont indiqué dans leur rapport mondial sur les diamants en 2016 que les revenus tirés des diamants bruts avaient baissé de 24 % en 2015. Le segment intermédiaire a en effet écoulé ses cumuls de stocks.[:]
D’après le rapport, les fabricants ont réagi au ralentissement de la demande en réduisant la production, en augmentant les stocks et en baissant les prix du brut.
Les tarifs du brut ont également baissé de 15 % fin 2015 et sont restés globalement stables au premier semestre 2016.
L’industrie diamantaire avait subi un « effet ricochet » après la légère baisse de la demande de bijoux en diamants qui avait débuté en 2014 en Grande Chine.
Le ralentissement a entraîné une chute notable de la demande de brut et de taillé, provoquant ensuite des baisses de prix de 12 % et 23 % respectivement depuis mai 2014, et de 8 % et 15 % respectivement depuis le début 2015.
« L’essor plus faible que prévu de la demande des consommateurs a d’abord nui au taillé. Les détaillants se sont constitué des stocks et ont réduit leurs achats de diamants taillés », ont noté le AWDC et Bain & Company dans leur rapport de 2015.
« Le ralentissement s’est ensuite étendu aux producteurs de brut. Les sociétés du marché intermédiaire ont constitué des stocks et réduit leurs achats de brut, et ce malgré la baisse des prix. »
Il a également été fait remarquer que, comme ces dernières années, l’industrie était confrontée à de grands défis : soutenir la demande de diamants à long terme sur les marchés développés et auprès de la nouvelle génération de consommateurs et stimuler la demande pour d’autres usages que les bijoux et l’utilisation esthétique.
Source: Bain & Company
Toutefois, le AWDC et Bain & Company ont affirmé dans leur dernier rapport, publié en décembre dernier, que l’industrie diamantaire était sur la voie de la reprise.
Les fournisseurs de brut ont annoncé des ventes solides au premier semestre 2016, principalement grâce au réapprovisionnement des tailleurs effectué après la vente de leurs stocks fin 2015.
Les résultats définitifs pour 2016 et début 2017 dépendraient fortement de la capacité des fabricants à adapter leurs stocks à la demande de fin d’année, d’après le rapport.
« Après une baisse d’environ 15 % fin 2015, les prix du brut ont maintenu ce niveau pendant la majeure partie de l’année 2016. »
Ils ont remarqué que, même si ALROSA et la De Beers avaient baissé leur production, les ventes mondiales de brut en glissement annuel avaient progressé de plus de 20 % cette année-là.
« Les perspectives de revenus sur l’année 2016 sont très positives. Elles s’appuient sur les bonnes ventes des grands producteurs lors des derniers sights, à la veille de la saison des fêtes », a indiqué le rapport.
ABN Amro a également indiqué dans son dernier rapport que le marché diamantaire avait passé un cap.
« Au mois de juin, lors de la rédaction de notre dernier numéro des Perspectives du marché diamantaire, des doutes subsistaient quant à savoir si le marché mondial allait s’améliorer. Aujourd’hui, des données récentes dépeignent un tableau bien plus optimiste », a indiqué ABN Amro.
« Les données du marché se sont clairement améliorées dans tous les centres, et plus particulièrement à Anvers, en Israël et en Inde. Ces données sont en phase avec l’amélioration générale du marché mondial qui a aussi filtré dans le marché de niche que sont les diamants. Le ralentissement de l’économie chinoise n’est que modéré et les effets de la campagne anti-corruption chinoise sur la demande de bijoux commencent à s’estomper. »
Le rapport d’ABN Amro a également noté que non seulement les exportations diamantaires d’Anvers vers la Chine s’étaient améliorées, mais que celles vers Hong Kong avaient également atteint un niveau plancher.
« Les données du marché des deux autres grands centres d’échanges, les EAU et Israël, montrent également une amélioration pour le taillé et le brut, a-t-il indiqué. Ceci démontre que le marché diamantaire a franchi un cap et nous prévoyons donc une nouvelle amélioration en 2017.»
Le volume des ventes de la De Beers avait bondi de 29,2 % à la fin juin.
Le groupe avait également enregistré une hausse de 160 % de la valeur des diamants vendus en juillet, à 520 millions de dollars, contre 200 millions de dollars un an auparavant.
Toutefois, une baisse est intervenue lors des dernières ventes de brut, ainsi que l’ont annoncé la De Beers et ALROSA.
La De Beers a retiré 418 millions de dollars de son dixième cycle de vente du brut, alors que la valeur révisée du neuvième cycle de vente de 2016 était de 476 millions de dollars.
Source: De Beers
La dernière vente de brut a été la plus faible de l’année. La plus élevée était celle d’avril, avec 666 millions de dollars.
Bruce Cleaver, directeur exécutif de la De Beers, a affirmé que « la demande de brut à la De Beers n’a pas été décevante ».
La dixième vente a toutefois été supérieure aux 248 millions de dollars perçus un an plus tôt.
« Même si les échanges de brut de faible valeur connaissent un ralentissement temporaire du fait du programme de démonétisation en Inde, la demande pour les autres assortiments de produits continue d’être satisfaisante. Les ventes globales sont restées conformes aux attentes saisonnières », a indiqué Bruce Cleaver.
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Le Russe ALROSA, concurrent de la De Beers, a rapporté des ventes de brut de 245,6 millions de dollars pour novembre, contre 430,8 millions de dollars en octobre.
« L’activité du marché en fin d’année a été touchée par la réforme de la devise en Inde, en novembre, a indiqué Yury Okoemov, vice-président d’ALROSA. L’un des effets a été une baisse temporaire de l’activité des petites et moyennes entreprises de taille indiennes qui a également touché le segment du brut bas-de-gamme de petite grosseur. L’activité sur d’autres segments de marché reste importante. »
Le AWDC et Bain & Company ont noté que les perspectives à long terme pour le marché diamantaire restaient positives et que la demande devrait dépasser l’offre à partir de 2019.
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« Le AWDC et Bain & Company ont noté que les perspectives à long terme pour le marché diamantaire restaient positives et que la demande devrait dépasser l’offre à partir de 2019. »
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« Nous pensons que la demande de brut devrait rebondir après la récente récession et reprendre une trajectoire de croissance à long terme, d’environ 3 % à 4 % par an en moyenne, en se reposant sur les fondamentaux économiques aux États-Unis et la croissance continue de la classe moyenne en Inde et en Chine », ont-ils indiqué dans le rapport.
Toutefois, les actualités en Inde, qui ont eu des répercussions sur les résultats des dernières ventes de brut d’ALROSA et de la De Beers pour l’année, ont effectivement constitué une vraie menace pour les gains enregistrés en 2016.