Les ventes de biens de luxe personnel reculeront de 23 % cette année, la première baisse depuis 2009, et ne devraient pas repartir avant au moins deux ans, d’après Bain & Company.
Le total des ventes de la catégorie tombera à 217 milliards d’euros (257,47 milliards de dollars) en 2020, la pandémie de coronavirus ayant fait fermer des boutiques dans le monde entier, a prévu Bain mercredi 18 novembre dans son rapport sur le luxe international. Il s’agit de la baisse annuelle la plus brusque que Bain ait enregistrée, d’après la société de conseil, qui a publié l’étude en collaboration avec le comité de marques de luxe italien Altagamma.
Les incertitudes relatives au virus continueront de peser sur les ventes de biens de luxe jusqu’à la fin de l’année et leur ampleur dépendra d’une éventuelle nouvelle fermeture des boutiques, au cas où le nombre de cas augmenterait. Le luxe ne se rétablira pas totalement avant la fin 2022 ou le premier semestre 2023, a prévu Bain.
« Des incertitudes planeront sur l’industrie pendant les mois à venir, a noté Bain. Après le deuxième trimestre, qui a été le pire jamais vécu dans ce secteur, le troisième trimestre a montré des signes de reprise. L’issue la plus probable est une chute de 10 % en glissement annuel au quatrième trimestre et dépendra fortement de l’évolution de la Covid-19 et des restrictions supplémentaires que les gouvernements pourraient mettre en place. »
L’un des secteurs les plus performants dans la catégorie du luxe personnel a été celui des bijoux, puisque les consommateurs chinois aisés ont continué à acheter. Il a également été soutenu par une hausse des ventes en ligne. Toutefois, les ventes devraient malgré tout chuter de 15 %, à 18 milliards d’euros (21,29 milliards de dollars) sur l’année.
Les achats d’articles de luxe personnel en ligne ont « grimpé en flèche » en 2020, avec un rythme de croissance sur l’année équivalant à celui obtenu en cinq ans habituellement, a expliqué Bain. Les ventes en ligne vont quasiment doubler, à 49 milliards d’euros (57,94 milliards de dollars), a prévu Bain, et devraient représenter un tiers de la part de marché totale d’ici 2025.
La reprise dans les Amériques est plus rapide que prévu grâce à l’aide du gouvernement, et ce malgré les confinements et les incertitudes politiques, a indiqué Bain. Les achats de luxe dans la région devraient reculer de 27 %, à 62 milliards d’euros (73,32 milliards de dollars), d’après Bain. La Chine continentale a été la seule région qui devrait connaître une hausse pendant l’année, progressant de 45 % selon les estimations, à 44 milliards d’euros (52,03 milliards de dollars), puisque la consommation locale a augmenté. D’ici 2025, les consommateurs chinois représenteront près de 50 % des acheteurs de luxe dans le monde, a assuré Bain.
Photo © Chaumet High Jewelry Perspectives 2020.
