New York, NY – La population ultra-riche dans le monde est restée stable en 2015. Le nombre de personnes détenant au moins 30 millions de dollars d’actifs nets n’a progressé que de 0,6 % et le total des ultra-riches (Ultra High Net Worth, UHNW) a augmenté de 0,8 %, selon le dernier rapport mondial sur l’ultra-richesse publié le mois dernier par Wealth-X. [:]Pourtant, les ultra-riches contrôlent 12 % des richesses mondiales, ce qui rend leur impact bien supérieur aux chiffres qu’ils représentent (0,004 % de la population).
La plus forte croissance de valeur de l’ultra-richesse a eu lieu en Asie (3,9 %), et cela même en tenant compte du ralentissement de l’économie chinoise. Le continent américain, quant à lui, rassemble toujours le plus fort pourcentage d’ultra-richesse du monde, bien que la croissance dans la région ait atteint un modeste 1,5 % l’année dernière. L’Europe et le Moyen-Orient ont reculé.
New York, Londres et Tokyo restent les capitales de l’ultra-richesse. Une personne sur 10, considérées comme ultra-riches, s’y est installée. En revanche, plusieurs villes asiatiques, de même que Rio de Janeiro et Sao Paulo au Brésil, ont constaté une augmentation nette des ultra-riches en leur sein.
En répartition par genre, le nombre de femmes ultra-riches est resté stable, avec 13 %, mais sa part sur le total des richesses est passée de 14 % à 11 % cette année. L’actif net moyen des femmes ultra-riches est passé de 147 millions de dollars à 126,3 millions de dollars. Le rapport de Wealth-X attribue ce recul à une dépendance plus importante vis-à-vis des richesses héritées et à une imputation plus importante aux liquidités, ce qui pèse sur les rendements dans un environnement aux taux d’intérêt extrêmement faibles. La richesse des hommes a quant à elle progressé de 2,4 %, de 139,8 millions de dollars à 143,1 million de dollars. Selon Wealth-X, cela traduit l’accent plus important mis sur la réussite personnelle et sur une répartition plus risquée des actifs.
Dans toutes les régions, les rangs les plus élevés des ultra-riches sont ceux qui rencontrent le plus de succès : les milliardaires ont vu leurs richesses progresser de 5,4 %, alors qu’ensemble, les autres niveaux ont constaté une réduction de 0,6 %.
Les finances, la banque et l’investissement sont les secteurs où travaillent la plupart des ultra-riches. La fabrication a tout de même pris de l’importance, explique le rapport. Une chose n’a pas changé : dans deux cas sur trois, les richesses sont le fruit de réussites personnelles et non d’héritages. (Ceci dit, les richesses « vieillissent » dans les jeunes économies ; Wealth-X affirme ainsi que le transfert des richesses a provoqué l’émergence d’une catégorie croissante d’ultra-riches de deuxième génération.)
Bien qu’il existe de multiples exemples de membres prestigieux de la génération Y de haute volée qui se sont constitué de formidables richesses, moins de 1 % des ultra-riches du monde ont moins de 30 ans et ils ne contrôlent que 0,3 % de ses richesses. Il n’est pas surprenant, affirme le rapport de Wealth-X, que l’ultra-riche moyen soit un homme marié, en fin de cinquantaine.
Il est intéressant de noter que ce sont les seniors qui disposent du maximum de liquidités : pris ensemble, les ultra-riches ayant la cinquantaine et la soixantaine se sont taillé la part du lion sur ce marché. Ceux ayant plus de 80 ans pesaient individuellement près du double de l’ultra-riche moyen dans le monde, et ils sont sept fois plus riches que ceux qui ont moins de 30 ans.
Aux États-Unis, la population des ultra-riches et les avoirs nets ont légèrement baissé mais ce pays rassemble pourtant le plus grand nombre d’ultra-riches au monde. Près de 70 000 personnes sont incluses dans cette catégorie et près d’un tiers d’entre elles dans le monde sont américaines. C’est plus que les cinq pays suivants réunis. Près d’un quart des avoirs nets aux États-Unis sont détenus par des milliardaires.
On peut donc se demander quelle a été la raison du léger recul des avoirs nets des ultra-riches aux États-Unis. Selon Wealth-X, près d’un cinquième de ces personnes tirent leurs richesses du secteur financier. Or, le secteur financier des S&P 500 a reculé de 3,5 % au cours de l’année car les pertes dans le domaine de l’énergie et les possibilités limitées de hausse des revenus ont pesé sur les prévisions de gains. Mais en ce qui concerne les ultra-riches dans d’autres secteurs, l’année 2015 a été positive : les dépenses discrétionnaires des consommateurs du S&P 500 étaient en hausse de 8,4 %, sa septième augmentation annuelle consécutive. Or, la population américaine des ultra-riches a augmenté de près de 20 % depuis 2011 et leurs richesses ont progressé de plus de 25 % sur la même période.