On s’y perd, non ? Il semblerait que tout ce marketing à destination de la génération Y et que le fait de classer les jeunes consommateurs hipsters, fans des technologies, dans une catégorie spéciale (et exaltée) ne soit pas si intéressant que les publicitaires nous l’ont fait croire. [:]Non pas que la génération Y ne mérite pas que l’on s’intéresse à son portefeuille – il est tout à fait digne d’intérêt – mais ils se montrent capricieux dans leurs dépenses et il y aurait encore beaucoup d’autres catégories de personnes à cibler.
Telle est la conclusion d’un rapport de recherche récemment publié par Forrester Research. À ce stade, je me dois d’être honnête et de dire qu’à près de 500 dollars, je n’ai pas lu le rapport complet (nous pourrions peut-être lancer une campagne de financement participatif pour me permettre d’obtenir les fonds suffisants). Toutefois, l’introduction du dossier donne une idée intéressante du contenu du rapport.
Les principales conclusions de son auteur, Sucharita Mulpuru, semblent être que les détaillants doivent cesser d’être « obnubilés » par la génération Y et se tourner plutôt vers les générations précédentes, qui ont un meilleur pouvoir d’achat. Oui, cela semble évident. Il est plus logique de cibler les personnes qui disposent d’un véritable revenu disponible – pourquoi pas des baby-boomers ayant remboursé leur prêt immobilier, qui travaillent encore et qui passent leurs loisirs à dilapider l’héritage de leurs enfants.
Les recherches de Sucharita Mulpuru déboulonnent également trois mythes supposés connus qui, selon elle, alimentent l’obsession des détaillants pour la génération Y.
Tout d’abord, indique le rapport, la génération Y est fondamentalement différente des autres générations en raison de son exposition à la technologie. Certes, ils y sont exposés mais la technologie n’est pas l’apanage de ceux qui sont nés après 1980. En outre, indique Sucharita Mulpuru, « chaque génération de ces dernières décennies a connu un changement extraordinaire pendant sa jeunesse. »
Le second mythe déboulonné par la recherche concerne le fait que la génération Y affiche des goûts et des habitudes très différents, raison pour laquelle les publicitaires et les marques ont du mal à les attirer. Des appels ne cessent d’être envoyés à l’industrie de la joaillerie : la génération Y ne veut pas ce qu’avaient leurs parents, vous devez leur offrir quelque chose de nouveau et de « différent ». Mais peut-être n’est-ce pas tout à fait vrai. Selon Sucharita Mulpuru, la génération Y n’est pas instable, elle est plutôt bloquée financièrement et se montre donc sobre.
Bien que bon nombre de membres de la génération Y aient un emploi bien payé (l’exposition précoce à la technologie est un bon tremplin pour travailler dans ce secteur), tout le monde ne gagne pas des sommes folles. La génération Y est arrivée, pour sa majorité, dans une économie difficile et sur un marché du travail âpre.
Ce qui nous amène au troisième mythe : la génération Y fonce tout droit vers une catastrophe économique car ils sont plus endettés que quiconque. D’après Sucharita Mulpuru, cela n’est pas entièrement vrai car les jeunes d’aujourd’hui « prennent de grandes décisions de vie qui auront généralement un effet sur leurs revenus à un âge plus avancé », mais ils n’ont pas nécessairement les revenus disponibles que les détaillants imaginent.
L’idée la plus importante de Sucharita Mulpuru est peut-être qu’il n’existe pas de « client pour la vie ». C’est certainement vrai et peut-être que, au lieu de cibler un type de client par rapport à un autre, ce qui semble le plus populaire à faire, vous devriez chouchouter les clients que vous avez, peu importe qu’ils viennent de la génération X, que ce soient des baby-boomers ou même la si convoitée génération Y.
Passez un merveilleux week-end.