Lucara Diamond Corp pourrait procéder à la scission de sa plate-forme de ventes numériques et obtenir une nouvelle mine au Botswana, a précisé sa PDG Eira Thomas dans un entretien récent.
Clara Diamond Solutions utilise un algorithme pour mettre en correspondance des clients avec la pierre brute précise dont ils ont besoin, en fonction de leurs exigences relatives à la taille. Le minier installé au Canada a acquis cette structure en 2018 et l’a développée pour en faire une entreprise plus importante, en ciblant d’autres producteurs de brut. Plus tôt cette année, un fournisseur tiers anonyme a mené un essai sur la plate-forme, tandis que des discussions se poursuivent avec d’autres fournisseurs potentiels.
« Nous allons devoir observer la façon dont nos actionnaires évaluent finalement ces deux entreprises (l’opération d’extraction et la plate-forme commerciale) et il est possible, à l’avenir, que nous finissions par scinder Clara », a expliqué Eira Thomas le 30 septembre dans un entretien vidéo en ligne avec le groupe Young Diamantaires.
« Notre objectif est de la commercialiser et de prouver qu’elle fonctionne. À plus long terme, je pense que pour inciter d’autres producteurs à vendre par l’intermédiaire de Clara, il serait probablement logique de créer un système indépendant qui n’appartienne pas à une société minière. »
Eira Thomas n’a pas précisé comment ni quand cela pourrait se produire. Lucara « est et reste 100 % engagée envers Clara », a ajouté un porte-parole de la société mardi 12 octobre dans un communiqué adressé à Rapaport News.
« À mesure que Clara va croître et se développer, nous pourrons déterminer le moment approprié, offrant les plus grands bénéfices pour Clara et pour les actionnaires de Lucara », a fait remarquer le porte-parole.
S’appuyer sur les acteurs intermédiaires
Parallèlement, l’industrie minière est confrontée à un manque de « sociétés diamantaires de niveau intermédiaire dans lesquelles investir », a poursuivi Eira Thomas, faisant référence à la séparation entre de grandes sociétés comme De Beers et ALROSA d’une part et toute une série de petits miniers d’autre part.
« Nous pensons donc qu’un regroupement serait bénéfique et nous espérons fortement pouvoir travailler sur cet axe dans les années à venir », a affirmé la dirigeante.
Les commentaires d’Eira Thomas font suite à l’acceptation récente d’un projet d’expansion de Karowe, la seule mine de Lucara, lequel devrait prolonger la durée de vie de ce gisement lucratif du Botswana sur environ 15 ans, jusqu’en 2040.
Après avoir assuré ce projet, « nous allons nous tourner vers d’autres actifs que nous pourrions ajouter à notre portefeuille, a-t-elle annoncé. Nous adorons le Botswana et nous aimerions beaucoup posséder une autre mine dans ce pays. Nous allons donc continuer à travailler aussi sur cet aspect. »
Eira Thomas n’a pas précisé si elle souhaitait acheter une mine ou en découvrir une au moyen de la prospection. Rares sont les sites d’extraction de diamants à grande échelle disponibles à l’heure actuelle, étant donné la rareté de sources rentables. En juillet, De Beers avait annoncé qu’elle envisageait de vendre sa mine Damtshaa au Botswana, après avoir interrompu la production dans le cadre de conditions de marché difficiles.
« Nous continuerons de surveiller les actifs qui pourraient ajouter de la valeur à notre portefeuille actuel, a expliqué le porte-parole de Lucara. Le Botswana est un pays formidable dans lequel travailler, un pays avec lequel nous avons noué de fortes relations. Dès lors, nous continuerons également à nous intéresser à ce sujet. »
Eira Thomas s’entretenait avec des membres de l’organisation Young Diamantaires, lancée par la World Federation of Diamond Bourses (WFDB) en 2016 afin de promouvoir la nouvelle génération de membres de l’industrie.