L’hiver est terminé et le printemps apporte son lot de floraisons. C’est à nouveau l’époque de la croissance, des nouveaux départs et de nombreux changements. La semaine dernière, la DTC a organisé à Londres le dernier sight de la période contractuelle échue. La liste des nouveaux sightholders a été publiée et, avec elle, un changement de lieux imminent s’annonce. La plupart des sightholders de la liste sont les mêmes qu’avant : ils seront de retour en mai pour le premier sight de la nouvelle période contractuelle de trois ans. Pour certains toutefois, le sight de mars était le dernier. Ils devront désormais s’habituer à une nouvelle réalité : acheter la plupart de leurs marchandises ailleurs. Ils pourraient aussi être confrontés à la difficile situation d’un approvisionnement moins régulier. Pour eux, le printemps marque également un nouveau départ.[:]
Chaim Even-Zohar, analyste de l’industrie, vient de publier son Pipeline annuel (nous l’afficherons sur IDEX Online très bientôt). Cette importante documentation sur l’économie de l’industrie diamantaire comprend une nouvelle catégorie : le taillé recyclé. Pour la première fois, les marchandises que les consommateurs eux-mêmes ont mis sur le marché ont atteint un tel niveau que Chaim Even-Zohar les a qualifiées de « mine de diamants des consommateurs ». Ces marchandises sont estimées à 1 milliard de dollars.
À la différence d’une mine qui produit du brut dans les coins les plus reculés du monde, celle-ci produit du taillé au cœur même de l’Amérique. Les « miniers » sont pour la plupart des prêteurs sur gages. Ainsi, sans surprise, lors du JCK Las Vegas l’année dernière, beaucoup se sont faufilés à la Pawn Expo pour acheter des diamants à des prix beaucoup plus bas et cela est un vrai secret de polichinelle.
Aujourd’hui, le secret est éventé et au moins 16 sociétés diamantaires et sociétés affiliées figurent parmi les exposants à la Pawn Expo, y compris GIA et le sightholder de la DTC Stuller, qui est un parrain cette année, à l’instar de deux autres sociétés diamantaires. C’est tout à fait nouveau. Mais cela va-t-il durer ? Si l’économie s’améliore, cette « mine » ralentira, mais elle ne disparaîtra pas.
Les négociants en diamants du monde entier forment de grands et petits groupes d’achat ad hoc et partagent des informations sur Facebook pour améliorer l’efficacité de l’activité. C’est une façon intelligente d’exploiter les médias sociaux et ces initiatives devraient se multiplier à l’avenir.
Quatre mines de diamants ont été mises en vente l’hiver dernier. On peut donc s’attendre à voir débarquer quelques nouveaux propriétaires surprenants, et à constater une fragmentation croissante des stocks de brut.
Il existe une multitude d’initiatives qui injecteront de l’argent frais dans le secteur des diamants, les grossistes de taillé étant les plus susceptibles d’en bénéficier. Il s’agit de fonds en diamants et d’autres formes d’investissement dans les diamants qui sont en cours d’examen, d’étude, de recherche et de concrétisation. Certains d’entre eux pourraient même démarrer leurs opérations dans l’année à venir.
Autre nouveauté, très rafraîchissante celle-là, l’appétit croissant pour des données de qualité. L’intérêt pour des données impartiales et objectives grandit et, avec lui, un certain degré de transparence dans le secteur. C’est à la fois louable et courageux.
Le changement n’est pas facile mais il est inévitable : il s’agit d’une machine au mouvement perpétuel et imparable qui nous porte vers l’avant.
Voici donc un nouveau printemps et avec lui la poursuite du changement ; puissions-nous savoir comment suivre le mouvement et les bénéfices qui en découleront. Joyeuses fêtes de Pessah et bon week-end pascal.