Certains se demandent si le marché du brut ralentit, alors même que les ventes de bijoux en diamants aux consommateurs restent solides.
Les deux plus grands miniers de l’industrie ont récemment enregistré des baisses de leurs ventes en glissement annuel, signe, selon certains, que le marché du brut, récemment chauffé à blanc, pourrait être en train de ralentir.
Au cours du neuvième cycle de ventes de l’année (du 8 au 23 novembre), De Beers Group a vendu 430 millions de dollars de brut, en recul de 7 % en glissement annuel – sa première baisse en glissement annuel en 2021 – et de 13 % par rapport aux 492 millions de dollars du cycle précédent.
Bruce Cleaver, le PDG de De Beers, a attribué cette contraction aux fermetures des usines de taille en Inde, à l’occasion des fêtes de Diwali (du 2 au 6 novembre). De Beers a également fait remarquer que les usines en Inde avaient choisi de raccourcir les vacances de Diwali en 2020 afin de profiter de la reprise du marché.
Selon lui, le ralentissement pourrait se poursuivre lors du cycle 10, le dernier de l’année, en raison de la fermeture des usines d’Afrique du Sud pour Noël.
Toutefois, dans une publication sur LinkedIn, Edahn Golan, analyste de l’industrie, s’est demandé si le ralentissement du cycle 10 de De Beers était le signe d’un fléchissement du marché du brut, et non d’un décrochage lié à Diwali.
D’après Bruce Cleaver, De Beers s’attend à « des conditions positives » pour l’industrie au début de l’année prochaine, après ce qui devrait être une bonne saison des fêtes pour les ventes de bijoux en diamants.
Depuis le début de l’année, le total des ventes de brut de De Beers a atteint 4,48 milliards de dollars, en progression de 89 % par rapport aux 2,36 milliards de dollars de la même période l’année dernière. Il faut toutefois noter que De Beers avait annulé un cycle en 2020 en raison de la pandémie.
En comparaison avec la même date en 2019 (3,6 milliards de dollars), les ventes de De Beers sont en hausse de 24 %.
En octobre, le total des ventes de diamants d’ALROSA a totalisé 308 millions de dollars (293 millions de dollars de brut et 15 millions de dollars de taillé), une légère baisse par rapport aux 310 millions de dollars de ventes de diamants en octobre 2020. Il s’agit du deuxième mois consécutif où le minier a enregistré une baisse de ses ventes mensuelles en glissement annuel.
En octobre, les ventes d’ALROSA étaient toutefois en hausse de 3 % par rapport au total de septembre, établi à 298 millions de dollars.
Depuis le début de l’année, le minier a vendu 3,58 milliards de dollars de brut et de taillé, 89 % de plus qu’à la même période l’année dernière.
Evgeny Agureev, PDG adjoint, a déclaré que la demande de bijoux continue d’augmenter d’un pourcentage à deux chiffres sur les grands marchés, une tendance que les détaillants comme les tailleurs constatent toujours en fin d’année, même si le brut reste peu disponible en raison de baisses de la production de diamants.
ALROSA a déclaré vouloir corriger ce déséquilibre, tout en se préoccupant de la bonne santé de la filière intermédiaire.
« Puisque la demande de bijoux en diamants naturels par les consommateurs reste forte, ALROSA souhaite rétablir progressivement l’équilibre entre offre et demande, malgré les possibilités limitées d’augmenter la production, a-t-il déclaré. Dans le même temps, nous nous sommes engagés envers une politique consistant à ne vendre du brut que face à une demande effective. »