Les prix des diamants bruts devraient perdre 5 % cette année en raison d’une faiblesse constante de l’industrie, a prédit Kieron Hodgson, analyste chez Panmure Gordon.[:]
La banque d’investissement a abaissé ses attentes pour le marché. Elle avait précédemment prévu une fluctuation des prix pour 2019 de 0 % à -2 %. Les résultats des sociétés minières au premier semestre étaient conformes à l’avis prudent émis par Kieron Hodgson.
« De gros nuages noirs ont obscurci l’horizon, rendant beaucoup plus menaçantes les perspectives à court terme pour les diamants, et ce plus qu’à toute autre époque de l’année, a écrit l’analyste dans un article de la semaine du 1er juillet. Nous avons fait preuve de prudence et réduit nos prévisions de prix alors que, de son côté, l’industrie envisage une fois de plus de réduire ses volumes de ventes. »
Les ventes des sights et des enchères de De Beers ont chuté au premier semestre en raison d’une baisse des liquidités sur le marché et de la sortie d’un excès de marchandises faisant suite aux récentes faillites, a expliqué Kieron Hodgson. Les revenus issus du brut de De Beers ont perdu 18 %, à 2,38 milliards de dollars au premier semestre 2019, d’après les calculs de Rapaport. Les ventes étaient en recul en glissement annuel pour quatre des cinq sights de De Beers organisés au premier semestre, laissant penser à une « tendance bien ancrée » plutôt qu’à un « sursaut à court terme », a poursuivi l’article.
Kieron Hodgson ne s’attend pas à ce que les ventes de brut s’effondrent comme elles l’ont fait en 2015, lorsqu’une chute de la demande des consommateurs a entraîné un brusque ralentissement du marché. Toutefois, les grandes sociétés minières pourraient freiner leur offre face à la baisse de la demande, répétant ainsi leur initiative d’il y a quatre ans, a-t-il noté.
Les miniers doivent travailler sur six risques principaux qui ont touché l’industrie à chaque vague de baisse des prix des dix dernières années, a-t-il indiqué. Il s’agit entre autres des excès de stocks de brut par rapport à la demande, des difficultés de gestion des stocks et de la disponibilité réduite du financement.
De surcroît, les prix élevés du brut et la solidité du dollar américain face à d’autres devises risquent de léser les marges des fabricants qui achètent du brut, tandis que la guerre commerciale entre États-Unis et Chine pourrait peser sur la demande de retail en Asie. Enfin, l’essor de la production de synthétiques pourrait saper la confiance dans les pierres naturelles, a-t-il ajouté.
Panmure Gordon s’attend à une amélioration à partir de l’année prochaine et prédit la stabilité des prix du brut en 2020, suivie par une hausse de 2 % en 2021.