Les plus grandes mines de diamants confrontées aux difficultés de 2020 et aux promesses de 2021

Anastasia Smolnikova

L’année 2020 et sa pandémie ont été extrêmement difficiles pour l’industrie diamantaire internationale en général et pour les secteurs du brut et du taillé en particulier.

Au cours de l’année, de nombreuses mines ont été obligées de suspendre leurs opérations pour des raisons liées à la pandémie de Covid-19 : flambées de l’épidémie dans les mines, confinements nationaux et baisse de la demande de brut sur le marché international. La fermeture de la mine Argyle en Australie en novembre 2020, due à l’épuisement de ses réserves, a été une autre étape importante dans l’industrie. Argyle était en effet l’une des mines les plus importantes et les plus productives au monde. L’Australie a ainsi quitté la liste plutôt restreinte des pays producteurs, sur laquelle seuls demeurent la Russie, le Canada, le Botswana, l’Afrique du Sud, l’Angola et la RDC.

La présente étude porte sur les mines de diamants en service dans le monde, eu égard à leur activité en 2020 et 2021, leur niveau de production, leur état actuel et leurs perspectives de développement.

Botswana 

Jwaneng (appartient à De Beers qui fait partie d’Anglo American)

Pour les neuf premiers mois de 2021, la production à Jwaneng, la plus grande mine au monde, a dépassé le niveau d’avant la pandémie, établi à 10,2 millions de carats [4]. Lors de la même période en 2018 et 2019, la mine affichait à peu près les mêmes chiffres, soit environ 9,1 millions de carats [3]. À l’occasion de la « crise » de 2020, un peu plus de 6 millions de carats de brut seulement ont été extraits à Jwaneng, principalement en raison du confinement national du Botswana, du 2 avril au 18 mai, ainsi qu’à la transformation programmée d’un minerai de grade inférieur (due à un marché diamantaire médiocre). Ensuite, en 2021, les usines de valorisation de la mine ont fonctionné sans relâche, recevant du minerai de grade supérieur, ce qui a augmenté la production de 68 %.

D’après le plan minier approuvé en 2020, les réserves probables et une partie des ressources présumées du gisement de Jwaneng devant être extraites à l’aide d’un procédé à ciel ouvert (en tenant compte des projets d’expansion de Cut-8 et Cut-9) permettront de faire tourner la mine jusqu’en 2036 [2]. À l’avenir, l’extraction devrait devenir souterraine, offrant 20 années supplémentaires d’exploitation. La transition pourrait avoir lieu dès 2023, avec capacité complète, d’environ 9 millions de carats, prévue d’ici 2034 [22].

Orapa, Letlhakane, Damtshaa (appartiennent à De Beers qui fait partie d’Anglo American)

Les données de production issues de ces trois mines gérées par Debswana (qui fait partie de De Beers) – Orapa, Letlhakane et Damtshaa – sont agrégées. Pour les trois premiers trimestres 2021, elles ont produit 6,9 millions de carats, en hausse de 11 % par rapport à la même période en 2020 mais en baisse de 20 % et 16 % par rapport respectivement aux neuf premiers mois de 2018 et 2019. En effet, la mine Damtshaa a été placée en entretien et maintenance pour une durée de trois ans en novembre 2020 : la qualité des diamants extraits était inférieure à celle d’autres mines de Debswana et l’extraction n’était plus rentable au vu de la situation du marché international du brut [23]. L’une des possibilités consisterait à vendre la mine [20]. En outre, en novembre 2020, Debswana a annoncé la fermeture de son usine de valorisation n° 1 à la mine Orapa qui fonctionne depuis 1972, en raison de la détérioration de son équipement [28].

D’après son plan minier, ses réserves probables et une partie de ses ressources présumées, Orapa devrait être en service jusqu’en 2036 et le gisement Letlhakane fonctionner jusqu’en 2044. À Orapa, les vastes ressources indiquées sont estimées à 286,5 millions de carats pour l’extraction à puits ouvert et à 128,1 millions de carats pour les résidus [2]. Cela devrait permettre de poursuivre l’extraction pendant au moins 30 ans supplémentaires.

Karowe (Lucara Diamond)

Bien que la mine Karowe au Botswana, basée sur la cheminée de kimberlite AK-6, ne soit pas une grande mine de diamants en termes de production (environ 350 000 à 400 000 carats de brut par an), il ne fait aucun doute qu’elle mérite notre attention. Au cours des sept dernières années, cinq des dix plus gros diamants bruts au monde ont été extraits de cette mine, dont trois pierres de plus de 1 000 carats.

Au 1er semestre 2021, la production de la mine a baissé de 6 % par rapport au 1er semestre 2020, passant de 192 700 carats à 181 300 carats [9]. Sur la même période, les revenus du gérant de Karowe, Lucara Diamond, ont été multipliés par 2,4, en raison d’une hausse du prix de vente moyen du brut, passant de 268 dollars/carat à 618 dollars/carat. Au total, la société prévoit d’obtenir de 340 000 à 370 000 carats de diamants en 2021 et des revenus de 180 millions à 210 millions de dollars (au premier semestre, ils étaient de 99,4 millions de dollars).

En septembre 2021, le conseil d’administration de Lucara a approuvé un projet d’expansion, d’une valeur de 220 millions de dollars, pour la mine souterraine Karowe [8], qui prolongera son existence jusqu’en 2040. La mine souterraine devrait entrer en service d’ici 2026. Jusque-là, l’extraction devrait continuer dans le puits ouvert [10].

Afrique du Sud

Venetia (appartient à De Beers qui fait partie d’Anglo American)

La mine Venetia, la plus grande d’Afrique du Sud, est installée sur une série de cheminées de kimberlite. Elle a produit un peu plus de 4 millions de carats de brut lors des trois premiers trimestres de 2021, soit 62 % de plus qu’au cours de la même période en 2020 [4]. Ce chiffre dépasse aussi considérablement celui des neuf premiers mois de 2018 et 2019, respectivement de 22,5 % et 63 %. De Beers attribue la hausse de la production en 2021 à la transformation prévue d’un minerai de grade supérieur et à de meilleures performances à l’usine de valorisation. De plus, un confinement national de 21 jours avait été organisé en Afrique du Sud en 2020 (du 26 mars au 16 avril).

Le transfert de production, des cheminées de kimberlite de Venetia à l’extraction souterraine, qui vise à prolonger l’exploitation jusqu’en 2045, débutera en 2023. À cette date, les réserves de l’extraction à ciel ouvert seront quasiment épuisées. Les travaux sont en cours et l’intégralité du projet est estimée à 2,1 milliards de dollars [1].

Cullinan (Petra Diamonds)

Cullinan, l’une des mines souterraines les plus célèbres au monde, située sur la cheminée de kimberlite Cullinan, a produit 1,9 million de carats au cours de l’exercice fiscal 2021 (du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021), soit 19 % de plus qu’au cours de l’exercice fiscal 2020 [16]. Lors de l’exercice fiscal 2021, un nombre record de diamants bruts « exceptionnels » y ont été extraits [17] :

  • En septembre 2020, Petra Diamonds a annoncé avoir extrait cinq diamants bruts bleus de grande qualité et de pureté supérieure, allant de 9,61 carats à 25,75 carats (au total 85,6 carats), baptisés Letlapa Tala Collection. La collection s’est vendue 40,4 millions de dollars.
  • En janvier 2021, un diamant brut blanc de 299,3 carats de type IIa a été découvert. Il a été vendu en mars 2021 pour 12,8 millions de dollars.
  • En avril 2021, un diamant brut bleu de 39,34 carats, de type IIb, a été extrait, puis vendu pour 1 million de dollars/carat (soit 40,2 millions de dollars), un prix record pour Petra Diamonds.

Au cours de l’exercice fiscal 2022 (en juillet 2021), Petra Diamonds a extrait un nouveau diamant « exceptionnel » de la mine Cullinan. Ce diamant brut blanc pesait quasiment 343 carats.

En date du 30 juin 2021, les ressources indiquées de Cullinan représentaient 132,6 millions de carats, dont des réserves probables de près de 15 millions de carats. Par ailleurs, ses ressources présumées ont été estimées à 17,2 millions de carats [18]. Le plan actuel de la mine a été développé jusqu’en 2030 mais les ressources de diamants bruts prolongeront son activité pendant au moins 50 ans supplémentaires.

Petra Diamonds met en place une série de mesures visant à améliorer la productivité de la mine. Entre autres choses, la société a acheté d’autres appareils à rayons X Burevestnik (fabriqués chez le Russe Burevestnik, une filiale d’ALROSA), afin d’améliorer les capacités de l’usine de valorisation.

Finsch (Petra Diamonds)

L’autre mine souterraine de Petra Diamonds, qui opère sur la cheminée de kimberlite Finsch, a constaté une baisse de sa production au cours de l’exercice fiscal 2021 et extrait 1,2 million de carats de brut, tandis qu’au cours de l’exercice fiscal 2020, la société avait extrait 1,6 million de carats (en baisse de 23 %). Le fait est dû à la transformation d’un minerai de grade moyen inférieur (0,53 carat/tonne, contre 0,59 carat/tonne) et, en partie, aux fortes pluies du début 2021. Dans le même temps, les ventes de brut ont pris 19 % (de 1,3 million de carats à 1,6 million de carats) au cours de l’exercice fiscal 2021 grâce à une amélioration de la situation sur le marché diamantaire [19].

En date du 30 juin 2021, les ressources indiquées et présumées de la mine représentaient 37,7 millions de carats, dont des réserves probables de 14,8 millions de carats de diamants. Le plan minier a été approuvé jusqu’en 2030 mais, d’après la société, la durée de vie de la mine pourrait être prolongée de 25 ans supplémentaires [19].

Angola

Catoca (Sociedade Mineira de Catoca)

À la mine Catoca, la plus grande d’Angola et l’une des plus importantes au monde, la cheminée de kimberlite du même nom a produit 6,5 millions de carats en 2020, près de 13 % de moins qu’en 2019 [7]. Les objectifs de production pour 2020 ont été délibérément abaissés en raison de la pandémie de Covid-19 et des efforts pour limiter la propagation du coronavirus. L’une des usines de valorisation a notamment été fermée en septembre 2020. Les données sur la production de diamants à la mine Catoca pour 2021 ne sont pas connues. Toutefois, on sait qu’au premier semestre, Sociedade Mineira de Catoca a vendu 2,9 millions de carats de brut pour un montant de 280 millions de dollars, soit 81 % de plus qu’au cours de la même période en 2020 [27]. Le rapport annuel de la société de 2020 prévoit une amélioration de la situation grâce au programme vaccinal lancé en Angola en 2021.

Canada

Diavik (Rio Tinto)

La mine Diavik au Canada a connu des changements majeurs en 2021. En novembre, Rio Tinto a annoncé en être devenu le propriétaire unique, après avoir racheté une part de 40 % à Dominion Diamond Mines [26].

En 2020, la mine Diavik a produit 6,2 millions de carats de diamants, soit 7,5 % de moins qu’en 2019. Au premier semestre 2021, elle a produit environ 3,2 millions de carats, dont 1,9 million de carats sont revenus à Rio Tinto, un chiffre en hausse de 2 % par rapport à la même période en 2020 [24]. D’après les résultats du premier semestre 2021, Rio Tinto prévoyait d’extraire environ 3 millions à 3,8 millions de carats de brut à la mine Diavik chaque année. Or, à l’époque, la part de la société dans cet actif n’était que de 60 %. Par conséquent, en 2021, la mine peut produire de 5 millions à 6,3 millions de carats de diamants.

Dans les trois prochaines années, Diavik produira probablement 5,5 millions de carats par an, puisque Rio Tinto envisage de fermer la mine en 2025 et que ses ressources indiquées et présumées, en tenant compte des réserves prouvées et probables au 31 décembre 2020, s’élevaient à 22,35 millions de carats [25].

Ekati (Arctic Canadian Diamond Company)

Ekati est une autre mine canadienne, précédemment détenue par Dominion Diamond Mines, société aujourd’hui en faillite. Elle a été rachetée par Arctic Canadian Diamond Company en février 2021 [5]. En mars 2020, la mine a été mise en entretien et maintenance en raison de la pandémie de Covid-19. Les projets initiaux consistaient à relancer ses opérations en novembre 2020 mais, du fait des problèmes de Dominion Diamond, la suspension a duré plus longtemps. La reprise de la production n’a été annoncée qu’en janvier 2021. L’annonce précisait que tous les travailleurs ne pourraient revenir à la mine que fin février [6]. En mars 2021, Arctic Canadian a annoncé un projet pour atteindre une production d’environ 4,5 millions de carats cette année et 5 millions de carats d’ici 2022. La société prévoit de gérer la mine jusqu’en 2028 [21].

Gahcho Kué (De Beers – 51 %, Mountain Province Diamonds – 49 %)

La suspension des opérations due à l’épidémie de Covid-19 s’est également produite à la mine Gahcho Kué mais en 2021, et uniquement pendant trois semaines, du 6 au 26 février [13]. Lors des 9 premiers mois de 2021, la mine a produit 4,7 millions de carats, en baisse de 5,5 % par rapport à la même période en 2020 et en recul de 2,6 % par rapport aux neuf premiers mois de 2019 [14, 15]. Au total, il est prévu de produire de 6,3 millions à 6,5 millions de carats en 2021 [12], soit une hausse de 2 % à 5 % par rapport à l’année précédente (6,2 millions de carats). En outre, début 2021, Mountain Province n’a pas voulu publier ses prévisions de production pour 2021 en raison des incertitudes liées à la Covid-19.

Au 31 décembre 2020, les réserves probables du gisement Gahcho Kué étaient estimées à 46,2 millions de carats, ce qui permettra de poursuivre l’extraction jusqu’à la mi-2028 (sur la base d’une production de 6,2 millions de carats par an). Les ressources indiquées et présumées, estimées à 21,8 millions de carats [11], permettront de prolonger l’extraction jusqu’en 2030.

Russie

Cheminée de Yubileynaya (ALROSA, Aikhal MPP)

Le minerai de la cheminée Yubileynaya extrait par le puits ouvert est la plus vaste source de brut en Russie (plus de 20 % de la production d’ALROSA en 2020). En 2020, la mine a produit 6,2 millions de carats, en recul d’un million de carats (14 %) par rapport à 2019 [30]. Étant donné la faiblesse du marché mondial, due à la pandémie de Covid-19, les projets de production ont été revus à la baisse. Lors des 9 premiers mois de 2021, la production de la mine a également baissé par rapport à la même période de 2020, en recul de 21 % (de 5,7 millions de carats à 4,5 millions de carats) en raison d’une baisse du grade moyen du minerai [32].

Au 1er janvier 2020, les réserves de diamants (catégories A + B + C1 + C2) de la cheminée Yubileynaya étaient de 117,7 millions de carats [33], permettant de faire fonctionner la mine jusqu’en 2039, avec une production d’environ 6,2 millions de carats par an.

Cheminée d’Udachnaya (ALROSA, Udachninsky MPP)

La cheminée de kimberlite d’Udachnaya fait l’objet d’une extraction souterraine. En 2020, la production a augmenté d’un million de carats (passant de 3,1 millions de carats à 4,1 millions de carats [30]) dans le cadre du projet visant à atteindre la pleine capacité de production de la mine souterraine, malgré les longues suspensions de l’usine de valorisation n° 12 en 2020 [29]. Lors des trois premiers trimestres de 2021, l’extraction de diamants à la mine était de 2,8 millions de carats, en hausse de 65 % par rapport à la même période en 2020 (1,7 million de carats), grâce à la reprise de l’activité à l’usine de valorisation.

Quant aux réserves de diamants, les plus importantes de Russie sont celles de la cheminée Udachnaya. Au 1er janvier 2020, elles étaient estimées à 202,9 millions de carats (catégories A + B + C1 + C2) [33].

Cheminée Internatsionalnaya (ALROSA, Mirninsky MPP)

La cheminée Internatsionalnaya est également une mine souterraine. En 2020, 1,8 million de carats y ont été produits, en recul de 18 % par rapport à 2019 [30]. En 2021, la production a continué de baisser. Lors des 9 premiers mois de l’année, elle a perdu 0,5 million de carats, en baisse de 55 % par rapport à la même période en 2020. La situation n’est toutefois pas due à la pandémie de Covid-19 mais au transfert de l’usine de valorisation n° 3, qui traite la kimberlite de la cheminée Internatsionalnaya, vers un mode de fonctionnement saisonnier impliquant une suspension entre le 1er avril et le 30 septembre [32].

Les réserves de la cheminée sont de 46,1 millions de carats dans les catégories A + B + C1 + C2 [33].

Cheminée Aikhal (ALROSA, Aikhalsky MPP)

Du 15 mai au 1er octobre 2020, une suspension programmée des opérations a été menée à la mine souterraine Aikhal, dans le cadre des mesures de lutte contre la crise mises en place par ALROSA face à la baisse de la demande mondiale en lien avec la pandémie de Covid-19. La production de la cheminée a donc perdu 38,5 % en 2020 par rapport à 2019, à 1,6 million de carats [30]. En 2021, l’opération s’est déroulée de façon ordinaire. Au cours des 9 premiers mois, 1,7 million de carats ont été extraits, en hausse de 31 % par rapport à la même période en 2020 et plus encore que sur l’année entière.

Les réserves de la mine sont assez élevées. Début 2020, elles étaient estimées à 64,4 millions de carats dans les catégories A + B + C1 + C2 [33].

Cheminées Nyurbinskaya et Botuobinskaya (ALROSA, Nyurbinsky MPP)

La production des cheminées Nyurbinskaya et Botuobinskaya, qui utilise le procédé du puits ouvert, a également beaucoup baissé en 2020 par rapport à 2019, en recul respectivement de 12 % (à 2,9 millions de carats) et de 60 % (à 2,2 millions de carats). Au troisième trimestre 2020, le minerai de ces cheminées n’était pas transformé à l’usine de valorisation de Nyurbinsky MPP, en raison des décisions visant à réduire la production. À la place, l’usine recevait les sables des gisements alluviaux Nyurbinskoye et Botuobinskoye [31].

En 2021, la production des gisements primaires a augmenté. Lors des trois premiers trimestres, 3,2 millions de carats ont été produits à la cheminée Nyurbinskaya (6 % de plus qu’à la même période en 2020) et 3,2 millions de carats ont aussi été extraits à la cheminée Botuobinskaya (un chiffre multiplié par 2,5) [32].

Le 1er janvier 2020, les réserves des cheminées dans les catégories A + B + C1 + C2 étaient estimées à 30,3 millions de carats à la cheminée Nyurbinskaya et à 90,6 millions de carats à la cheminée Botuobinskaya [33].

Groupe de gisements ayant pris le nom de M. V. Lomonosov (Severalmaz (fait partie du groupe ALROSA), Lomonosov LPP)

Actuellement, deux gisements du groupe Lomonosov sont exploités : les cheminées Arkhangelskaya et Karpinsky-1 (il en existe six au total). En 2020, l’activité a été suspendue dans les deux cheminées, dans le cadre des mesures contre la crise, du 13 mai au 1er septembre à la cheminée Arkhangelskaya et du 13 mai au 21 octobre à la cheminée Karpinsky-1. Bien entendu, la production s’en est ressentie par rapport aux résultats de 2019, en recul de 24 % à la cheminée Arkhangelskaya (-1,6 million de carats) et en baisse de 43 % à la cheminée Karpinsky-1 (-1,2 million de carats).

Au cours des 9 premiers mois de 2021, 1,2 million de carats ont été extraits de la cheminée Arkhangelskaya (en recul de 18 % par rapport à la même période en 2020) et 1,4 million de carats ont été tirés de la cheminée Karpinsky-1 (en hausse de 14 %) [31, 32]. Dans le même temps, la production totale des deux cheminées pour les trois trimestres de 2021 est restée identique à celui de la même période en 2020.

Lorsque les réserves des cheminées seront épuisées (pour un total de 64,7 millions de carats dans les catégories A + B + C1 [33]), Severalmaz commencera à développer les champs restants du groupe M. V. Lomonosov.

En dehors des cheminées Aikhal, Arkhangelskaya et Karpinsky-1, en 2020, ALROSA a suspendu ses opérations au gisement Verkhne-Munskoye, à la cheminée Zarnitsa et à la cheminée Zarya. Ces mines sont les moins importantes des actifs de la société, puisque leur minerai est caractérisé par un grade moyen et une valeur des diamants relativement faibles.

Cheminée Grib (AGD DIAMONDS JSC)

AGD DIAMONDS JSC, la seule société diamantaire russe indépendante d’ALROSA Group, développe la cheminée Vladimir Grib, dans la province d’Arkhangelsk, à l’aide du procédé du puits ouvert. En 2020, la société a produit 4,1 millions de carats, soit 18% de moins qu’en 2019. En 2021, AGD DIAMONDS a accéléré la production à la mine. De plus, l’année en cours s’est révélée riche en gros diamants. Au total, cinq pierres de ce type ont été récupérées, chacune de plus de 50 carats, dont un diamant unique de 118,05 carats, extrait en octobre 2021.

En septembre 2021, Grib Diamonds (une division commerciale d’AGD DIAMONDS JSC) a organisé des enchères fructueuses, ayant permis une hausse des prix moyens de 5 % à 7 % (à 82 dollars/carat).

Au 1er janvier 2020, les réserves de diamants de la cheminée, dans les catégories A + B + C1 + C2, représentaient 63,2 millions de carats [33], ce qui suffit à garantir une production constante pendant encore plus de 12 ans.

En général, on peut noter qu’en 2021, dans la plupart des grandes mines, la production a repris le niveau d’avant la pandémie ou s’en est rapprochée. Dans les mines où ce n’était pas le cas, la baisse de production n’était plus due aux restrictions liées à la Covid-19 mais à d’autres motifs. Toutefois, il est encore trop tôt pour relâcher ses efforts car la Covid-19 est un virus imprévisible et personne ne sait l’impact qu’il aura sur l’industrie diamantaire en 2022.

Anastasia Smolnikova, analyste, Institute of Natural Monopolies Problems

Source Rough&Polished


Photos © De Beers, Lucara Diamond Corp., Petra Diamonds, Sociedade Mineira de Catoca, Rio tinto, Arctic Canadian Diamond Company, DR.