Le Gem & Jewellery Export Promotion Council (GJEPC) indien fête ses 50 ans en accueillant les dirigeants de l’industrie diamantaire. Rapaport News retrace l’actualité de la conférence de deux jours qui a abordé des sujets comme l’extraction minière, la fabrication, le marketing et la politique.[:]
Litige entre le marché et les miniers sur les programmes marketing
Le marketing des diamants n’engendrera de bénéfices pour les producteurs de brut et n’aidera la filière intermédiaire que s’il fait avancer plus efficacement les marchandises vers l’aval, a avancé Rajiv Mehta, PDG du fabricant Dimexon Diamonds, installé en Inde.
« Je ne pense pas que le marketing puisse résoudre nos problèmes de rentabilité », a indiqué Rajiv Mehta dans un atelier sur l’extraction minière.
Jim Pounds, vice-président exécutif de Dominion Diamond Corporation, pense qu’un meilleur marketing aurait un effet positif sur tout le secteur. Chaim Even-Zohar, analyste de l’industrie, a, lui, affirmé que les spécialistes du marketing des diamants devaient accélérer le rythme de façon significative.
« Si vous voyez une publicité Swarovski, c’est effrayant. Elles sont très intelligentes, a-t-il indiqué. Et quand vous voyez certaines vidéos publicitaires des producteurs de diamants synthétiques… si nous devions les diffuser aujourd’hui, tout le monde sortirait d’ici pour aller acheter des synthétiques. »
Paul Rowley, vice-président exécutif des ventes internationales aux sightholders de la De Beers, a affirmé que la De Beers avait investi dans sa marque Forevermark, dans l’espoir que cela ait un effet positif sur l’image de toute l’industrie.
« Mais nous avons réalisé que l’industrie avait besoin de plus. C’est pourquoi la société investit dans la Diamond Producers Association », a expliqué Paul Rowley.
Andrey Polyakov descend les synthétiques « sans valeur »
Andrey Polyakov, vice-président d’ALROSA et président du World Diamond Council, a rejeté l’idée que les diamants synthétiques affichaient la même valeur que les diamants naturels. Toute la valeur des diamants tient à leur âge et à leur histoire, a-t-il affirmé, ajoutant que les synthétiques n’avaient pas d’histoire géologique.
« Leurs producteurs ne peuvent même pas prétendre que ce sont des clones de quelque chose de valeur, a asséné Andrey Polyakov. Ce sont effectivement des clones, mais de quelque chose n’ayant aucune valeur. »
Un dirigeant de la De Beers exhorte à travailler sur la confiance des consommateurs
Paul Rowley, vice-président exécutif des ventes internationales aux sightholders de la De Beers, a souligné la nécessité d’améliorer la confiance des consommateurs en augmentant la transparence dans toute la filière diamantaire. L’industrie doit comprendre le consommateur et s’engager à fournir des informations pour répondre à ses besoins précis, a-t-il affirmé.
Il a défendu la De Beers contre ceux qui prétendent qu’elle limite la rentabilité de la filière intermédiaire, notant que l’époque était difficile pour toute l’industrie.
Un analyste s’adresse à l’Inde : ramenez la rentabilité
Chaim Even-Zohar, analyste de l’industrie, a soutenu que la politique de prix et de production de la De Beers avait limité les marges bénéficiaires des fabricants et des négociants. Il a appelé le marché indien à faire passer l’Inde au premier plan et à raffermir sa position dans les négociations avec les miniers, le but étant de rétablir les marges.
« Vous disposez d’un pouvoir énorme. Utilisez-le pour faire revenir la rentabilité », a-t-il lancé à son public.
Le ministre des Mines appelle à une nouvelle stratégie
Piyush Goyal, le ministre indien de l’Énergie, du Charbon, des Énergies renouvelables et des Mines, a assuré à son homologue zimbabwéen, Walter Chidakwa, que l’Inde travaillerait pendant l’année à garantir la sécurité des peuples africains. L’Inde n’imaginerait jamais exploiter l’Afrique mais par contre, elle travaillera pour s’y associer, a-t-il expliqué.
Piyush Goyal a également exprimé son souhait de modifier l’environnement actuel, dans lequel les miniers craignent de travailler en Inde. « L’Inde prévoit de changer les règles du jeu à ce sujet, a affirmé Piyush Goyal. Nous allons explorer toute l’ampleur de ce pays grâce à un processus de soumissionnement transparent et honnête. Les bénéfices iront aux populations pauvres de la nation. Nous n’allons pas expliquer que nous avons manqué de diamants au XVIIIe siècle mais nous dirons qu’en Inde, les diamants sont éternels. »
Vice-président du GJEPC : le marché indien doit assainir sa réglementation
Russell Mehta, le vice-président du GJEPC et PDG de Rosy Blue India, a pointé l’absence de marges bénéficiaires importantes dans le secteur de la fabrication et averti que la volatilité était devenue la nouvelle norme. Il a également prévu que les diamants synthétiques rogneraient une part du marché des diamants naturels. Russell Mehta a souligné que l’industrie allait devoir adopter la transparence et s’aligner sur l’initiative de Narendra Modi, le premier ministre indien, envers une économie plus propre et exempte de corruption.
Le Zimbabwe presse l’Inde d’aider l’Afrique
Walter Chidakwa, le ministre des Mines et du Développement minier du Zimbabwe, a souligné que l’industrie devait aller plus loin pour s’assurer que l’Afrique parvienne à tirer profit de ses ressources. Il a appelé l’Inde à soutenir des initiatives sur le continent noir. Tout comme la Belgique avait apporté ses compétences et son soutien financier au marché indien, l’Inde devrait en faire de même pour l’industrie diamantaire africaine, a indiqué le ministre.