Les grands dirigeants ont exprimé leurs craintes face au franc suisse, au marché gris et aux contrefaçons.[:]
D’après l’étude de Deloitte sur l’industrie horlogère suisse pour 2016, 82 % de ses dirigeants voient l’avenir de leur activité avec morosité.
En 2015, seuls 41 % d’entre eux, soit la moitié, se disaient préoccupés par l’avenir.
Le facteur de risque jugé le plus important est « une demande étrangère médiocre », suivi par la solidité du franc suisse et une faible demande nationale.
Les exportations de montres suisses diminuent depuis 13 mois et la plupart des dirigeants s’attendent à ce que les baisses se poursuivent. Pourtant, 22 % des dirigeants de l’industrie horlogère ont précisé que les États-Unis pourraient être un marché de croissance, alors qu’ils n’étaient que 13 % en 2015. Certains prévoient que ce pays deviendra bientôt le principal marché à l’exportation pour les montres.
Pour la première fois depuis que l’étude a débuté en 2012, les contrefaçons ont été classées parmi les cinq principaux risques perçus. D’après l’étude, les ventes en ligne facilitent la distribution de montres contrefaites.
Le marché gris devient également un problème important : plus de 50 % des dirigeants (une augmentation de 18 % par rapport à l’année dernière) considèrent qu’il y a un risque important d’atteinte à la réputation.
Quant aux ventes en ligne, elles deviennent un mode de commercialisation de plus en plus important pour les montres. La moitié des dirigeants interrogés prévoient de mettre davantage l’accent sur les revendeurs en ligne au cours de l’année à venir, contre 19 % l’année dernière. Par ailleurs, ils sont 25 % de plus à affirmer que les boutiques en ligne vont devenir leur canal de vente le plus important.
Autre changement mettant en avant l’importance du support numérique, les réseaux sociaux sont désormais cités comme l’élément le plus important de la stratégie marketing d’une société, suivis par les blogs.
Le rapport note qu’au quatrième trimestre 2015, le nombre de montres connectées expédiées a dépassé le nombre de montres suisses, bien que ces dernières restent en première position en termes de valeur. Toutefois, malgré le développement des ventes de montres connectées, on « ne sait pas encore » si elles représentent une menace pour la Suisse, indique le rapport, faisant remarquer que la baisse actuelle des exportations était aggravée par un recul des ventes à Hong Kong et en Chine et par la solidité du franc suisse. Les montres connectées ont été classées comme le quatrième risque perçu, selon l’étude.