Alors que les craintes de récession augmentent, les articles de bridal devraient rester un moteur pour les fêtes de fin d’année.
Dans les articles de bridal, les fantaisies allongées figurent toujours parmi les tailles qui se vendent le mieux, mais les rondes appartiennent à une catégorie à part. Bien que les ventes de cette année pourraient être inférieures à celles de 2021, les couples continuent de se fiancer, une réalité qui modère les inquiétudes sur l’économie.
New York : stable et prospère
« Il s’agit d’avoir un stock adéquat, affirme Abe Fastag, vice-président du grossiste Ideal Brilliant Co., situé à New York. Le pourcentage de ventes effectuées à l’issue d’un appel sérieux est plus élevé que jamais, parce que les marchandises sont rares. Les articles de bridal ne font pas exception. »
Selon lui, « les rondes sont toujours demandées. Les tailles fantaisie sont assez prisées parce qu’elles permettent aux clients de créer un look plus unique. » Et si les ovales se vendent bien, il constate malgré tout un fort intérêt pour les belles marquises et, dans une moindre mesure, pour les tailles poire.
D’après son expérience, la pierre centrale fait généralement de 1,25 carat à 1,75 carat, avec des prix allant de 5 000 dollars à 15 000 dollars. La majorité des diamants sont de pureté VS et SI. Les couleurs qu’il vend sont comprises entre D et J.
En outre, bien que le prix des diamants ait augmenté, les hausses ne sont pas comparables aux augmentations de plus de 30 % enregistrées pour d’autres produits de luxe, comme les sacs à main et les chaussures.
De ce point de vue, Abe Fastag estime que l’industrie diamantaire est plus stable. « Si les prix des diamants avaient augmenté de la sorte, nous aurions un problème », affirme-t-il. Il estime d’ailleurs que le marché du bridal restera solide.
« Nous prenons rapidement conscience des évolutions du marché de détail, ajoute-t-il. Nous sommes tous interconnectés maintenant. »
Chicago : poussée vers les tailles poire
« Les ovales sont très tendance, elles sont en vogue depuis presque quatre ans. Pour nous, c’est la nouvelle taille princesse, explique Aaron Goynshor, directeur marketing du grossiste United Gem Ltd. à Chicago. Nous constatons une forte demande pour les tailles radiant allongées, ainsi qu’une demande plus modérée pour les tailles poire. »
Selon lui, l’or jaune figure également parmi les « grandes tendances », surtout pour les bagues de bridal. Dans le commerce de gros, une bague vaut en général de 5 000 dollars à 15 000 dollars lorsque la pierre centrale pèse de 1 à 2 carats. Il signale une bonne demande pour les diamants de 0,80 carat et 0,90 carat, ainsi que pour les pierres plus grosses de 2,50 carats à 3 carats. Les couleurs G, H et « parfois I » figurent parmi les plus populaires. La pureté est rarement inférieure à SI2 ; en général, 80 % des diamants demandés se trouvent entre les catégories SI2 et SI1.
Néanmoins, Aaron Goynshor craint « un concours de circonstances malheureux », à savoir l’augmentation du prix des diamants, une capacité réduite à s’approvisionner en marchandises de base de bonne qualité et la menace d’une récession qui « plane dans tous les esprits. » Il pense que les prix unitaires resteront au même niveau qu’en 2021, mais que la valeur moyenne par unité pourrait baisser. Il considère également que les détaillants des commerces physiques joueront un rôle plus important en raison des services à valeur ajoutée qu’ils proposent.
Les prédictions « pessimistes » selon lesquelles les boutiques de retail sont vouées à disparaître et que toutes les ventes s’effectueront désormais en ligne ne l’inquiètent pas. « De nombreuses bijouteries locales se portent mieux que jamais. Les diamants comptent parmi les rares produits qui ne sont pas « tombés sous le joug d’Amazon » ni entièrement relégués dans le monde virtuel. »
Los Angeles : clientèle pour diamants certifiés par le GIA
« La taille émeraude et la taille ovale sont les plus demandées », affirme Raffi Donikian, propriétaire du grossiste LA Diamond Supply à Los Angeles. La taille radiant complète le podium des produits les plus prisés, tandis que les rondes, malgré leur statut historique de favorites éternelles, ont été « peu performantes. »
En moyenne, Raffi Donikian vend des pierres centrales de 1,50 carat, avec un prix de gros allant de 5 000 dollars à 15 000 dollars. Les consommateurs qui désirent une certification du Gemological Institute of America (GIA) ont « tendance à choisir une couleur à partir du H ». Les pierres G, SI1 constituent « une agréable catégorie de gamme moyenne du système de certification », explique-t-il, bien qu’il reçoive également des demandes pour les couleurs inférieures J à K.
Actuellement, il rencontre des difficultés d’approvisionnement : les tailles premium spécifiques de 1,30 carat, 1,70 carat et 2,50 carats sont disponibles « en quantité très limitée », indique-t-il.
Selon Raffi Donikian, le coût élevé du brut n’est « pas complètement outrancier, il suit plutôt le rythme de l’inflation ou le dépasse peut-être un peu. » Pour lui, c’est « un phénomène auquel nous devons tous nous habituer. »
Il estime que le marché du bridal devrait maintenir ce rythme soutenu, même si la saison des fêtes risque de ne pas être « aussi bonne que celle de l’année dernière ». Il craint une récession en automne qui inquiète les consommateurs.
Confronté à cette pénurie d’approvisionnement, il opte pour l’éthique plutôt que pour la facilité. « Je connais de nombreux négociants qui se plaignent de la pénurie de brut provenant de Russie, mais le phénomène est justifié. J’ai accepté cette situation même si elle pèse sur mon résultat, parce que ce n’est rien comparé aux souffrances endurées par les Ukrainiens. »
Article from the Rapaport Magazine – September 2022. To subscribe click here.