Les ventes solides de diamants synthétiques dans le secteur du bridal ne devraient pas inquiéter l’industrie des diamants naturels outre mesure, a avancé Bruce Cleaver, co-président de De Beers, lors d’une conférence en Israël, au cours de la semaine du 27 mars.
L’essor de la demande de diamants synthétiques ces dernières années s’est accompagné d’une hausse de l’offre et d’une baisse rapide des prix et des coûts de production, a expliqué le dirigeant lundi 27 mars. Par ailleurs, le segment dispose d’une base comparative plutôt basse, tandis que les ventes de bijoux globales se sont aussi renforcées, a-t-il fait remarquer.
De ce fait, les secteurs des diamants naturels et synthétiques continueront de suivre sur des chemins séparés, à mesure que la production de diamants synthétiques va augmenter, a-t-il estimé.
Bruce Cleaver s’adressait à un public de l’Israel Diamond Conference qui s’est tenue à l’Israel Diamond Exchange (IDE), à Ramat Gan, dans le cadre de la Semaine internationale des diamants. Il a endossé le rôle de co-président de De Beers en février, après avoir été PDG du minier pendant six ans, avant qu’Al Cook lui succède.
« Il est évident que le bridal a été touché et les chiffres montrent que d’importants volumes de transactions concernent des diamants synthétiques, a déclaré Bruce Cleaver dans un entretien sur scène avec l’analyste des diamants Edahn Golan, à l’occasion de cet événement. En premier lieu, cela ne concerne que l’Amérique qui n’est pas l’unique marché. Deuxièmement, même si le bridal est très important – et je n’insinue en aucun cas qu’il ne l’est pas –, il ne représente qu’environ 26 % ou 27 % du total de la demande de bijoux. »
Selon lui, « les ventes de bagues de fiançailles en diamants synthétiques ne n’impactent absolument pas le marché », et il a ajouté que ce produit pouvait même aider à attirer de nouveaux consommateurs vers le secteur des bijoux dans son ensemble.
« Il pourrait s’agir d’une façon d’accueillir de nouveaux consommateurs dans le monde des diamants naturels, qui pourraient décider un jour de monter en gamme avec des pierres naturelles, a-t-il affirmé. Ces personnes ne se seraient peut-être autrement jamais approchées de ces diamants. »
Bruce Cleaver a comparé les diamants synthétiques aux téléviseurs à écran plat, dont les prix sont descendus en flèche avec l’amélioration de la technologie. Il a également cité l’exemple des montres de luxe suisses qui sont parvenues à travailler de concert avec les montres connectées, tout en enregistrant une croissance record.
Les pierres synthétiques s’affirment comme « une catégorie distincte et à part, ayant une proposition de valeur totalement différente de celle des diamants naturels, a-t-il ajouté. Compte tenu de la hausse prévue de l’offre de diamants synthétiques d’environ 70 % cette année, qui s’appuie sur la hausse de 100 % constatée ces trois dernières années, ces trajectoires et cette bifurcation devraient continuer à accélérer. »
De Beers produit des diamants synthétiques pour un usage industriel depuis de nombreuses années par l’intermédiaire de sa structure Element Six, installée au Royaume-Uni. En 2018, elle a lancé une gamme de bijoux de mode en diamants synthétiques sous la marque Lightbox.
Bruce Cleaver a insisté sur le fait qu’aucune de ces structures ne protégeait contre une baisse de l’offre des diamants naturels. En réalité, les modèles laissent penser que les mines de diamants continueront de produire d’importants volumes au cours des 25 prochaines années, a-t-il affirmé.
« N’oublions pas non plus que la technologie joue aussi un rôle dans le monde de l’extraction minière, a souligné Bruce Cleaver. Je suis assez convaincu qu’avec l’amélioration de nos modes de fonctionnement, nous trouverons de nouvelles façons d’extraire les diamants de la kimberlite, qui ne sont actuellement pas rentables mais le deviendront à terme. »
L’International Diamond Week a laissé la place à l’Israel International Diamond Exhibition et au World Diamond Congress, qui ont tous deux commencé mardi 28 mars et se terminent jeudi 30 mars.