Les effets pourraient porter sur le prix de l’or et des montres et même toucher Signet et Tiffany. [:]
Le monde a toujours du mal à réaliser ce que signifient le vote du Brexit du 23 juin et ses conséquences futures. Mais voici cinq effets possibles sur l’industrie, fréquemment cités par les analystes et les observateurs.
Il pourrait nuire à toute l’économie américaine. Pour les lecteurs du JCK, voici peut-être l’effet immédiat le plus effrayant :
« Le vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne pourrait avoir des répercussions économiques importantes », a indiqué Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale américaine, au Congrès, pendant la semaine du 20 juin. Un Brexit « entraînerait une période d’incertitude » et alimenterait la volatilité sur les marchés mondiaux. « Cela aurait des effets négatifs sur les conditions financières et l’économie américaine. »
L’or serait plus cher. Alors que les incertitudes grandissent partout dans le monde, l’or est une fois de plus considéré comme une valeur refuge. Le 24 juin, son prix au comptant a atteint un plus haut depuis deux ans, avec 1 328 dollars l’once. Un gestionnaire d’investissement a déjà révisé son objectif de prix à 1 400 dollars l’once.
« Le pic des cours de l’or montre clairement que la panique s’est emparée des marchés financiers », a déclaré Adrian Ash, responsable de recherche chez BullionVault, à MarketWatch.
Les montres risquent de coûter plus cher. Le vote du Brexit a également fait grimper le prix d’une autre valeur refuge traditionnelle, le franc suisse, incitant les responsables de la banque nationale à intervenir.
Pourtant, comme lors de l’augmentation du franc suisse l’année dernière, ceci pourrait stimuler le prix de certaines montres suisses, ou grignoter davantage les marges des horlogers. La Fédération de l’industrie horlogère suisse a officiellement qualifié le vote de « mauvaise nouvelle ».
C’est la tempête, le déluge pour Signet. Signet est déjà confrontée à des défis considérables, du moins en ce qui concerne le cours de son action. Maintenant, pour couronner le tout, la société doit faire face à d’autres préoccupations, étant donné son exposition considérable au Royaume-Uni. Selon Cowen & Co., sa division britannique a représenté 11,3 % de ses revenus et 8,5 % de ses bénéfices l’année dernière.
Le rapport de Cowen affirme que la décision de quitter l’UE « pourrait entraîner une période d’incertitudes prolongée qui limiterait très probablement la demande des consommateurs au Royaume-Uni, créant des turbulences dans la croissance des revenus de Signet dans ce pays », mais il fait remarquer que la division britannique de Signet est l’une de celles qui a généré les meilleurs résultats ces derniers temps.
L’action de Signet était de nouveau en baisse le 24 juin, mais c’était également le cas du reste du marché.
La nouvelle pourrait aussi être mauvaise pour Tiffany.
Chez Tiffany, 40 % des ventes européennes de la marque proviennent du Royaume-Uni, ce qui représente environ 200 millions de dollars, pour des revenus totaux qui s’élèvent à 4,1 milliards de dollars…
Dans son dernier dépôt de formulaire 10-K, Tiffany a lancé un avertissement : « un affaiblissement continu des devises étrangères face au dollar américain obligerait la société à augmenter ses prix de détail afin de maintenir l’homogénéité de sa structure tarifaire dans le monde. »
De nouvelles hausses du dollar américain pourraient nuire à la fréquentation touristique, ce qui aurait un effet négatif sur les ventes américaines de Tiffany, qui dépendent largement des dépenses des touristes.
Vous trouverez ici d’autres réflexions sur les conséquences possibles pour le marché du luxe et ici la réaction du marché britannique.