Les chiffres de la production mondiale de diamants en 2015 par le KP

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Les participants au Kimberley Process (KP), organisme créé en 2000 à Kimberley, à l’initiative de l’Afrique du Sud, du Botswana et de la Namibie, sont des pays importateurs et producteurs de diamants ayant pour objectif d’éradiquer le négoce de ce que l’on appelle les « diamants du conflit ».[:] Ces diamants sont utilisés pour acheter des armes et financer des organisations terroristes et antigouvernementales. À l’heure actuelle, le KP compte 54 participants, dont l’Union européenne ; celle-ci comportant 28 États-membres, les participants au KP représentent donc 81 pays.

Selon les données publiées par le Kimberley Process, 21 pays ont contribué à la production mondiale de diamants en 2015 (Tableau 1) .

Tableau 1

Production de diamants par pays en 2015

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D’après les données de 2016 du Kimberley Process

L’analyse préliminaire de ces données montre que, malgré une hausse de la production de diamants de 2,10 %, la valeur du brut extrait dans le monde a baissé de 4,24 % en raison d’une chute des prix de 6,21 %. Le prix moyen des diamants s’est établi à 108,96 dollars par carat.

Les diamants les plus chers ont été extraits au Lesotho (931,39 dollars/ct), ainsi qu’en Namibie, au Libéria, en Sierra Leone et en Tanzanie grâce à l’exploitation de champs diamantifères alluviaux et à des méthodes de production artisanales (hors Namibie), lorsque la recherche et l’extraction portent principalement sur des grosses pierres.

Les pays qui produisent du brut à partir de minerai extrait dans de grands gisements évaluent leurs diamants bien au-dessus de la moyenne mondiale. Le prix en Afrique du Sud est de 192,57 dollars/ct. Au Canada, il est de 143,52 dollars/ct, au Botswana (où la De Beers exerce), il est de 143,73 dollars/ct et en Angola, il atteint 131,11 dollars/ct. En Russie, le prix des diamants extraits est légèrement inférieur, à 101,15 dollars/ct, en raison d’une différence dans les techniques de préparation des minerais diamantifères. Les usines de concentration russes utilisent des broyeurs culbuteurs autogènes pour la préparation du minerai afin d’extraire des diamants allant de 50 mm à 0,5 mm de grosseur, tandis que les opérations minières hors Russie font appel à une fragmentation multi-étape qui permet d’obtenir des diamants de plus de 1 mm et de les garder intacts, en particulier les plus grosses pierres (de plus de 20 mm).

Dans les pays qui produisent du brut à bas prix (à 50 dollars/ct ou moins) et où le contrôle de l’État sur la distribution des diamants est limité, le brut est racheté très bon marché par divers intermédiaires, puis revendu bien plus cher. La seule exception concerne l’Australie qui possède des gisements de type à impact produisant principalement de petites pierres.

En 2014, la Namibie a rejoint le groupe des pays producteurs de brut d’une valeur de plus de 1 milliard de dollars et pratiquant la valorisation (opérations de taille) : Angola, Botswana, Canada, Russie et Afrique du Sud (Tableau 2).

Tableau 2

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Le tableau s’appuie sur le Récapitulatif mondial annuel : chiffres de 2013, 2014 et 2015 pour la production, les importations, les exportations et les totaux du KPC

Comme on peut le voir dans les données qui précèdent, les pays procédant à une valorisation montrent l’exemple dans l’industrie mondiale, produisant plus de 70 % des diamants en volume et déjà plus de 90 % en valeur, ce qui montre un niveau d’organisation supérieur de leur commerce diamantaire, avec en toile de fond la progression des industries de la taille.

Dr. Yuri Danilov, directeur du Centre « Expert » d’analyse et d’information à l’université fédérale du Nord-Est Ammosov