Le programme d’école itinérante de l’Initiative diamant et développement (DDII) a permis que 110 enfants des communautés minières reculées de République démocratique du Congo soient récompensés devant leurs amis et leur famille pour leur réussite au programme d’enseignement primaire de rattrapage et aux examens d’État.[:]
L’objectif du programme est d’offrir l’accès à des cours de rattrapage pour les enfants des communautés d’extraction de diamants. Ils évitent ainsi de travailler dans les mines et peuvent réintégrer le système scolaire formel, a indiqué la DDII dans un communiqué. Le programme, qui se déroule sur deux ans, permet d’acquérir des aptitudes en alphabétisation et en calcul et des connaissances générales de niveau scolaire dans l’objectif de passer l’examen national.
La DDII gère quatre écoles itinérantes contenant six classes, pour un total de 121 élèves. Les écoles sont parrainées par Brilliant Earth (une école dans le Kasaï Occidental), le Diamond Empowerment Fund (une école dans le Kasaï Occidental) et Signet Jewelers (deux écoles dans le Kasaï Oriental).
Malgré une préparation intensive aux examens, l’organisation ne s’attendait pas à un taux de réussite de 100 %. Pourtant, tous les enfants qui ont passé les examens ont réussi. Les 11 élèves restants n’ont pas pu se présenter pour des questions de sécurité locale ou de mobilité familiale.
Mpoyi Nsanza figure parmi les diplômés. Elle a quitté l’école à l’âge de 10 ans lorsque sa famille a déménagé dans la communauté minière de Tshifumba. Comme il n’y avait pas d’école dans le village, elle a suivi son père dans la mine de diamants pour travailler. Deux ans plus tard, elle été choisie pour entrer à l’école itinérante.
« Au début du programme, j’ai eu du mal à m’adapter car il y avait beaucoup de travail mais j’étais motivée par les repas qui étaient proposés deux fois par jour. Et puis, j’avais peur du travail minier car c’était bien plus difficile que d’aller à l’école. » Après 18 mois de formation de rattrapage, Mpoyi Nsanza a passé les examens d’État et a obtenu les meilleurs résultats chez les filles. Aujourd’hui, elle affirme avoir deux souhaits : devenir ingénieur minier et que l’enseignement soit proposé à tous les autres enfants de sa communauté.
Dorothée Gizenga, la directrice exécutive de la DDII, fait écho à ce discours. « La DDII a répondu à un besoin urgent mais n’a pas les ressources nécessaires pour satisfaire tous les besoins de scolarisation des communautés minières artisanales. Tous les enfants, de l’âge de l’école élémentaire et secondaire, devraient être scolarisés. »
Ainsi, en plus d’accompagner le groupe actuel de diplômés du primaire jusqu’à la fin de l’école secondaire, la DDII travaille pour embarquer des partenaires locaux et internationaux et recherche l’implication des gouvernements locaux et nationaux afin d’offrir un enseignement de base à tous les enfants des communautés minières.
Omer Lukamba, le chef traditionnel de Tshifumba, affirme : « Nous avons été heureux lorsque la DDII est arrivée dans notre village pour proposer un enseignement de rattrapage car il n’y avait pas d’école ici. Avec ces résultats, nous sommes encore plus satisfaits car nos enfants font notre fierté. »