Le sight de mai de la De Beers a clôturé sur une valeur estimée à 560 millions de dollars, sur fond de stabilité pour le marché du brut. Les sightholders ont affirmé que les prix de certaines boîtes avaient été légèrement ajustés. En moyenne toutefois, les prix et les assortiments étaient sensiblement les mêmes.[:]
« Le marché est stable, mais avec des prix élevés pour le brut. Cela empêche donc toute marge bénéficiaire pour les fabricants, a affirmé un sightholder. Les prix de la De Beers sont élevés dans certaines catégories mais nous n’avons pas beaucoup d’arguments en faveur d’une baisse des tarifs. Les marchandises se vendent et la demande de taillé existe bel et bien. »
Les négociants ont remarqué un ralentissement des échanges de brut sur le marché secondaire. Les boîtes bénéficient d’un premium aux alentours de 5 %, avec des conditions de crédit. Les sightholders ont expliqué que la demande de brut avait baissé après que la De Beers a augmenté ses prix lors du précédent sight de mars-avril, clôturant ainsi un premier trimestre solide. Rapaport estime que les prix du brut ont augmenté de 7 % à 10 % depuis le début de l’année.
Mike Aggett, PDG de H. Goldie & Company, un courtier en diamants pour les sightholders de la De Beers, a qualifié l’humeur lors du sight de plus morose qu’au cours des récents mois. L’industrie entre en effet dans une période traditionnellement plus calme.
David Johnson, responsable des communications du secteur intermédiaire pour la De Beers, estime également que les marchés du brut et du taillé sont entrés dans une saison plus calme. Il a toutefois ajouté que les perspectives restent positives pour le reste de l’année.
Les sightholders affirment que les liquidités se sont raréfiées le mois dernier, avec l’augmentation des prix du brut. Leur capacité à vendre de gros volumes de taillé a aussi été freinée par les retards de certification du Gemological Institute of America (GIA). D’après Mike Aggett, les délais du GIA ont accentué les pressions financières que subissent déjà les fabricants, « ramenant une fois de plus la question des marges au cœur de l’actualité. »
Un autre sightholder a affirmé : « En tant que fabricant, je ne fais aucune marge. Mieux vaut acheter du taillé que de transformer du brut – en particulier quand on voit l’allongement des cycles. »
Les plus gros retards du GIA concernent les marchandises de moins de 1 carat. D’après le site Internet du laboratoire, le taillé de moins de 1 carat, adressé durant la semaine du 12 mai à son établissement de Carlsbad, en Californie, devrait être renvoyé durant la semaine du 15 août. Quant aux marchandises envoyées dans les laboratoires de Mumbai, Hong Kong, Johannesbourg, Bangkok et Gaborone, il faudra plus de quatre mois pour qu’elles soient certifiées.
Pourtant, les sightholders ont fait état d’une demande satisfaisante pour le brut destiné à produire du taillé de 0,20 à 0,70 carat. Elle était plus réduite pour les Rejections, moins onéreuses, et les grosseurs inférieures. « L’impact des [retards du GIA] sur le marché du brut est difficile à évaluer, a expliqué un sightholder. Les liquidités sont limitées et il existe des retards mais le brut qui donnera du taillé de quelques points reste très demandé. »