Le sight de juin de la De Beers a été estimé à 540 millions de dollars. Cela traduit un sentiment de prudence dans les centres de taille. La récente dépréciation de la roupie a en effet pesé sur le marché indien et sur les liquidités globales.[:]
« Nous avons perçu une amélioration de l’humeur lors du sight, suite au salon JCK de Las Vegas, a déclaré Nigel Simson, responsable de la valorisation à la De Beers. Or, la roupie a chuté au début du sight. Les sightholders ont alors connu de nouvelles difficultés de liquidités. »
La roupie a atteint un plus bas, à 58,98 INR pour un dollar, le mardi 11 juin, au cours de la semaine du sight, avant de se reprendre légèrement pour s’échanger à 57,9 INR cette semaine, soit une baisse de 6 % depuis le début de l’année. Les investisseurs continuent de s’inquiéter du déficit du compte courant qui se creuse dans le pays. La Reserve Bank of India a averti aujourd’hui contre un risque de hausse de l’inflation, lié à la dépréciation de la monnaie.
Certes, une roupie plus faible favorise les exportateurs mais, comme l’a fait remarquer un sightholder basé en Inde, cette faiblesse de la devise affecte principalement les fabricants de petites marchandises. L’Inde reste bien le plus grand marché pour ces diamants. Il a ajouté que les joailliers se prémunissent actuellement contre cette défaillance de la roupie. Détenteurs d’un certain stock, ils peuvent essayer de vendre plus cher. Quant aux fabricants, ils doivent continuer d’acheter du brut au nouveau tarif, plus élevé. « Quand vous achetez en dollars, cela fait beaucoup plus en roupies », a-t-il ajouté.
Au lendemain du sight, les commentaires indiquent que la De Beers a maintenu des prix globalement stables en juin, avec des ajustements mineurs, à la hausse comme à la baisse, sur certaines marchandises. Les assortiments avaient été réadaptés pour le sight de mai, qui comportait une proportion plus importante de marchandises canadiennes de qualité supérieure. Les assortiments étaient plus réguliers en juin.
Un sightholder a affirmé que des prix et des assortiments cohérents apaiseraient les inquiétudes des sightholders en matière de rentabilité.
La plupart des participants, qui se sont entretenus avec Rapaport News, ont fait état d’une certaine prudence lors du sight. Les sightholders rencontrent toujours des problèmes de rentabilité dans leur approvisionnement en brut. En moyenne, le brut issu des principaux fournisseurs continue de se négocier à peu près au niveau du tarif sur le marché secondaire. De même, les marges bénéficiaires restent minces dans le secteur de la fabrication.
« Personne n’accélère ses opérations de fabrication pour le moment. La plupart des fabricants se concentrent sur la vente de taillé. D’ailleurs, la fabrication ne permet plus de marges, a indiqué un sightholder. Le brut se raréfie. Il est devenu si cher que les professionnels limitent leurs activités. C’est frustrant, cela n’intéresse plus personne. »
Varda Shine, la présidente exécutive des ventes mondiales aux sightholders de la De Beers, a récemment affirmé à Rapaport News que les prix du brut de sa société avaient augmenté de 5 % à 9 % depuis le début de l’année 2013. Selon ses affirmations, certaines catégories ont profité d’une croissance à deux chiffres en pourcentage sur la période.
Selon les estimations de Rapaport, les ventes de brut de la De Beers, lors des sights, ont reculé de 6 % en glissement annuel, à 2,89 milliards de dollars au cours du premier semestre 2013, qui regroupe les cinq premiers sights de l’année. Anglo American a prévu de communiquer le 26 juillet ses états financiers pour la période.