La nouvelle directrice exécutive et le président présentent leur stratégie .[:]
Le Responsible Jewellery Council (RJC) planifie actuellement sa stratégie pour aider les détaillants à garantir la source éthique de leurs bijoux pour les consommateurs, mais aussi le respect des références requises en termes de développement durable.
Le groupe, dont le mandat consiste à établir des références pour le marché des bijoux, fêtera son 15e anniversaire en 2020 et réfléchit à la prochaine étape de son développement, ont expliqué Iris Van der Veken, directrice exécutive nouvellement nommée, et David Bouffard, président du conseil, dans un entretien avec Rapaport News lors du salon JCK Las Vegas début juin.
« Nous devons nous intéresser aux 15 prochaines années, a souligné David Bouffard. Nous avons face à nous une nouvelle génération de jeunes consommateurs qui recherchent les garanties qu’apporte le RJC. Bon nombre de nos membres sont des détaillants. Nous devons développer une boîte à outils pour aider ces sociétés à tirer parti de leur adhésion au bénéfice des consommateurs. »
Bien qu’aucune assistance de la sorte n’ait été encore présentée aux détaillants, David Bouffard envisage de proposer des outils en ligne et des contenus pour les réseaux sociaux que les joailliers pourront utiliser pour mettre en avant leur participation au RJC.
À ce jour, le RJC a surtout cherché à augmenter le nombre de ses adhérents dans la sphère du B2B (transactions entre entreprises) mais les consommateurs ignorent globalement ce qu’il fait ou ce qu’il représente. Développer des méthodes permettant aux détaillants d’utiliser le RJC pour améliorer leur marque est un aspect sur lequel l’organisation à but non lucratif va se concentrer par la suite, a-t-il ajouté.
La croissance géographique
Le RJC est passé de 14 sociétés fondatrices en 2005 à près de 1 200 membres aujourd’hui. Ils évoluent dans les secteurs de l’extraction, de la fabrication, du gros et du retail, dans les segments de l’or, du platine, des diamants, des pierres de couleur et de l’argent du marché des bijoux.
En plus de faire passer le message aux consommateurs, la direction du groupe pense que le nombre d’adhérents peut encore augmenter, évoquant des opportunités en Asie et en Amérique du Sud, mais également sur ses marchés plus établis que sont l’Europe et l’Amérique du Nord.
Ce travail va au-delà du simple recrutement de nouveaux membres, a souligné Iris Van der Veken, qui a rejoint le RJC en avril. Il vise également à mieux sensibiliser les membres existants à son code de pratiques et à la façon dont ils peuvent améliorer la mise en place des références du groupe.
Des objectifs durables
Le RJC a récemment mis à jour son code de pratiques, afin d’y inclure les pierres de couleur et l’argent et d’aligner ses exigences de due diligence sur celles de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les révisions ont également fixé de nouvelles références pour détecter les synthétiques non déclarés et fournir des mises à jour de ses directives sur les pratiques de travail, les questions des droits de l’homme, les références environnementales et une meilleure intégration des genres et des groupes vulnérables.
Iris Van der Veken considère que le code de pratiques offre un cadre fort pour aider les sociétés à faire avancer leur programme de développement durable et qu’il aide l’industrie à s’aligner sur les 17 objectifs de développement durable des NU (SDG). « Lorsque nous cherchons à déterminer comment aborder les 15 prochaines années, notre stratégie porte sur la croissance durable, sous l’égide des SDG, a-t-elle ajouté. Ces objectifs offrent de grandes opportunités et nous devons établir comment y contribuer en tant qu’industrie. »
Créer des communautés
Dès le départ, le RJC a eu pour objectif d’aligner l’industrie sur un ensemble de pratiques commerciales responsables et d’approvisionnement éthique. Alors que l’organisation entre dans sa nouvelle phase, certains des membres les mieux établis demandent une plus vaste participation en travaillant exclusivement avec d’autres membres du RJC.
Ainsi par exemple, Rio Tinto, un membre fondateur, exige de ses partenaires qu’ils soient certifiés par le RJC. De même, Signet Jewelers encourage l’adhésion de ses parties prenantes et environ 95 % des achats du joaillier proviennent de sociétés certifiées par le RJC, a noté David Bouffard, vice-président des affaires d’entreprise chez Signet. Un tel modèle génère une « intéressante communauté de fournisseurs », a-t-il expliqué.
Pour que le RJC atteigne son objectif, à savoir susciter la confiance chez les consommateurs qui achètent des bijoux, il est essentiel de travailler ensemble et de créer de telles synergies, a ajouté Iris Van der Veken.
« Le tout est d’installer la confiance chez les consommateurs, plus conscients que jamais des choix qu’ils font et des problèmes de développement durable, a-t-elle déclaré. Il faut qu’ils aient confiance dans le fait que le produit qu’ils achètent en ligne ou dans une boutique dispose de ce cachet et satisfait les exigences d’approvisionnement adéquates. Ils doivent savoir que le RJC a la capacité d’y parvenir. »