Anvers – Le Antwerp World Diamond Centre et Bain & Company, cabinet de conseil, viennent de publier leur sixième rapport annuel mondial sur les bijoux en diamants. [:]
Portant sur l’année 2015 et le début de 2016, le rapport indique que la consommation des diamants est entrée dans une « phase de modération » après avoir augmenté entre 2012 et 2014.
La demande est au plus haut chez les consommateurs américains, ce qui s’est traduit par l’amélioration des revenus en magasins comparables chez les grands détaillants de bijoux en 2015, comme Signet Jewelers Ltd. qui détient et gère les boutiques Kay Jewelers, Jared the Galleria of Jewelry et Zale.
En 2015, le retail des bijoux en diamants a augmenté de 3 % à taux de change constant partout dans le monde mais baissé de 2 % en dollars américains. Cela est dû en partie aux ventes réalisées en Chine. Les ventes sur le continent ont été vigoureuses mais les dépenses des touristes ont diminué à Hong Kong et Macao.
Selon le rapport, les ventes de brut ont perdu 24 % en 2015, les fournisseurs ayant réduit leur production pour s’adapter à la baisse de la demande des consommateurs, à la hausse des stocks et à la baisse des prix du brut.
Les marges bénéficiaires ont été parmi les plus faibles de ces dernières années : la demande a ralenti et les cours du taillé ont baissé. Il faut associer à cela de hauts niveaux de stock ayant atteint des sommets chez les tailleurs qui se sont défaits d’environ 5 milliards de dollars de marchandises pour améliorer leurs liquidités.
Après une année 2015 difficile, les opérateurs de la filière intermédiaire se sont réapprovisionnés au premier semestre 2016 et les ventes de brut ont progressé de 20 %.
Or, cela n’est pas nécessairement positif, fait remarquer le rapport, car la demande de retail doit maintenant progresser pour s’adapter à l’offre.
Au premier semestre 2016, les ventes ont baissé chez les grands détaillants de bijoux, comme Signet, ce qui montre que le secteur de la filière intermédiaire risque d’être saturé.
S’intéressant au sujet le plus brûlant du monde du retail, à savoir la génération Y, le rapport mondial sur les bijoux en diamants affirme que cette génération comptait 900 millions de personnes en Inde, en Chine et aux États-Unis en 2015, avec des revenus d’environ 8000 milliards de dollars. Le rapport recommande à l’industrie de la joaillerie d’investir dans des opérations appropriées de marketing et de renforcement de la marque, ciblées sur la génération Y.
Dans l’ensemble, les perspectives pour le marché diamantaire sont bonnes. L’offre de brut devrait rester conforme à la demande au cours des trois prochaines années.
La récente baisse de la demande de brut devrait s’inverser et atteindre plutôt une progression d’environ 2 % à 5 % par an. La production de brut pourrait faiblir d’environ 1 % à 2 % jusqu’en 2030, ce qui devrait lisser les relations entre offre et demande, indique le rapport.
Toutefois, la croissance des classes moyennes en Chine et en Inde jouera un rôle essentiel à ce niveau.
D’après le rapport, l’industrie est menacée par les diamants de laboratoire, une possible récession aux États-Unis et un ralentissement de la consommation en Chine.
De plus, les acteurs diamantaires de la filière intermédiaire doivent « s’assurer un accès au financement et continuer à améliorer leur modèle commercial pour maintenir la rentabilité face à une possible volatilité des prix. »
Pour lire l’intégralité du rapport mondial sur les diamants 2016, rendez-vous sur le site Internet de Bain.com.