La chaîne d’approvisionnement des diamants retrouvera ses niveaux d’avant la pandémie entre 2022 et 2024, entraînée par les reprises économiques en Chine et aux États-Unis, d’après Bain & Company.
« Nous avons constaté un formidable intérêt et un retour de la croissance pour les diamants naturels, aussi bien aux États-Unis qu’en Chine, une fois que les confinements ont été levés et que les boutiques ont commencé à rouvrir leurs portes, a indiqué Olya Linde, associée chez Bain, à Rapaport News. La croissance a été très solide. Honnêtement, nous ne pensions pas qu’elle soit aussi rapide. »
La demande de bijoux en diamants devrait repartir en Chine début 2021, a déclaré Bain lundi 8 février dans son rapport annuel sur l’industrie, mené en partenariat avec le Antwerp World Diamond Centre (AWDC). Bien que le marché national des bijoux en diamants ait souffert pendant la pandémie, il s’est rapidement repris après la levée des confinements. Les États-Unis retrouveront les niveaux d’avant le virus entre 2021 et 2022, avant la plupart des autres pays, grâce aux multiples plans de relance proposés par le gouvernement, d’après Bain. Les redémarrages en Inde et dans les pays émergents n’interviendront pas avant 2023 ou 2024.
Parallèlement, l’offre de brut restera stable, aux environs de 100 millions de carats par an au cours des 10 prochaines années. Les excès de stocks, cumulés en 2020 alors que les ventes étaient réduites au minimum, et la production issue de la réouverture des mines compenseront la fermeture du gisement Argyle et l’absence de nouvelles mines, a expliqué Bain. Au cours des trois à cinq prochaines années, la production devrait croître de 0 % à 2 % annuels, ce qui permettra de rééquilibrer la chaîne d’approvisionnement.
Une fois que les excès de stocks se seront écoulés dans la chaîne d’approvisionnement, la demande de bijoux en diamants à long terme dépassera l’offre de brut. La demande de bijoux devrait augmenter à un rythme moyen de 2 % à 3 % chaque année entre 2023 et 2030, a fait remarquer Bain.
Toutefois, la crise économique actuelle devrait être plus grave que celle de 2009 et l’incertitude qui va de pair avec elle continuera de peser sur le marché. Si l’amélioration de 5 % à 8 % des prix du brut et des ventes, rapportée en janvier, se maintient, la reprise du marché pourrait intervenir plus tôt que prévu. En revanche, si le virus connaît une recrudescence, une récession à double creux pourrait voir le jour, a averti Bain.