Carlsbad, Californie – Le Gemological Institute of America a rayé de ses listes quatre clients associés à des centaines de diamants qui lui avaient été adressés. [:]Ces diamants ont été soumis à un traitement non déclaré, qui améliore leur couleur jusqu’à trois teintes mais qui s’estompe avec le temps.
Les quelque 500 diamants sont passés par le laboratoire du GIA à Ramat Gan, en Israël, ces derniers mois, et circulent désormais sur le marché. Mardi 12 mai, le GIA a lancé des avertissements sur ce traitement temporaire, qui n’a toujours pas été identifié, et demande à tous les professionnels qui seraient détenteurs des 424 pierres potentiellement traitées de les renvoyer au GIA pour qu’elles soient de nouveau examinées (près de 76 pierres sur les 500 ont déjà été réexaminées par le laboratoire).
La grande majorité des pierres sont des 1 carat ou plus, l’assortiment contenant également plusieurs pierres de 3, 4 voire même 5 carats. Un bond de 3 teintes de couleur pour des pierres de cette grosseur équivaudrait à un écart de prix important ou, comme l’a observé un acteur de l’industrie, à « une manne » pour les vendeurs.
Parallèlement, le GIA a résilié les contrats clients des sociétés liées aux pierres, le laboratoire « ayant de bonnes raisons de soupçonner » qu’elles étaient au courant du traitement et qu’elles ne l’ont pas déclaré, a affirmé Stephen Morisseau, porte-parole du GIA.
Les sociétés sont répertoriées en ligne comme suit : EGSD Diamonds Ltd., LYE Diamonds Ltd., Romok Abramov et Yair Matatov.
Aucune de ces quatre sociétés n’était joignable par téléphone aux numéros indiqués en ligne, tous du type 972-54-397, autrement dit des numéros de téléphones portables du système cellulaire de la bourse diamantaire d’Israël.
Une seule sur les quatre, Romok Abramov, a accepté de communiquer sur l’affaire par e-mail.
Dans ce courrier, il affirme que « la quantité de pierres qui peut être envoyée au GIA par un même compte est limitée » et « Gabi », de EGSD Diamonds, qui aurait atteint cette limite, lui a demandé d’envoyer des pierres en son nom. « [Je] n’ai jamais vu aucune de ces pierres et je ne sais absolument pas si elles ont été traitées », a indiqué Romok Abramov.
Le GIA a confirmé qu’effectivement, il existe des limites pour l’envoi de pierres à son laboratoire de Ramat Gan. Stephen Morisseau a également expliqué que le laboratoire avait mis en place une procédure autorisant ses clients à demander à un autre client d’envoyer des pierres en son nom, mais qu’il ne savait pas si cette procédure avait été appliquée dans le cas présent.
Le GIA a affirmé qu’il avait averti les bourses diamantaires de cet incident. Dans un communiqué, publié le mercredi 13 mai, la bourse diamantaire israélienne a expliqué avoir convoqué son conseil d’administration en urgence à l’annonce de la nouvelle et « convenu d’identifier les suspects » ; elle aurait agi immédiatement pour « engager les mesures nécessaires ».
Stephen Morisseau a affirmé que le GIA n’avait pas encore identifié le traitement appliqué mais qu’il « poursuit activement ses recherches ».
Le laboratoire a découvert ce traitement de couleur potentiel lorsqu’un client (différent des quatre noms cités précédemment) a acheté l’un des diamants. Le traitement a commencé à disparaître, lui laissant un diamant d’une teinte de couleur bien inférieure à celle qu’il avait payée.
Il a renvoyé la pierre au GIA pour qu’elle soit réexaminée. C’est ainsi que le GIA a découvert le traitement et associé cette pierre à des centaines d’autres qui avaient été envoyées par les quatre sociétés.
Bien que le GIA n’ait pas encore tiré de conclusions définitives, Stephen Morisseau a affirmé que le laboratoire « a des raisons de croire » que les quelque 500 pierres avaient été traitées mais qu’il ne pourrait réellement se prononcer qu’après les avoir réexaminées.
Il a ajouté que d’autres laboratoires du GIA partout dans le monde faisaient l’objet d’une surveillance en la matière.
Les chiffres du rapport sur les pierres potentiellement traitées sont publiés sur GIA.edu. Toute personne ayant acheté l’un de ces diamants ou y ayant accès est priée de bien vouloir les envoyer à n’importe quel laboratoire du GIA pour un examen rapide et gratuit.
Source National Jeweler