Lors du forum de l’année dernière sur les diamants de laboratoire non déclarés, Tom Moses, directeur du laboratoire et de la recherche du Gemological Institue of America, a fait remarquer que les joailliers réclamaient depuis longtemps une « boîte noire » de détection des synthétiques, facile à utiliser, qui coûte 99 dollars et tienne sur un comptoir de vente.[:]
La semaine dernière, le GIA a annoncé la sortie d’un appareil qui, même s’il ne satisfait pas exactement ces critères, s’en rapproche beaucoup.
L’appareil, qui n’a toujours pas de nom, sortira à l’automne et dispose des caractéristiques suivantes :
– Il analyse les diamants artificiels ainsi que 97 % de toutes les pierres traitées sous HPHT.
– Il détecte les imitations, y compris la nouvelle moissanite capable de tromper les testeurs de moissanite.
– Il peut être utilisé sur des diamants D à Z naturels, sertis ou non, à partir de 0,005 carats.
– Il effectue une opération en quelques secondes.
– Il n’exige aucune formation spéciale pour être utilisé.
Mais ça ne s’arrête pas là. Ce nouveau joujou pourra tôt ou tard détecter les diamants roses (mais pas les autres couleurs), et même les pierres de couleur. Ces changements devraient être ajoutés grâce à des mises à jour logicielles ou matérielles. Les utilisateurs n’auront donc pas besoin d’acheter de nouvel appareil.
Quelques avertissements toutefois :
Comme d’autres appareils, le nouveau gadget du GIA ne détecte pas immédiatement les pierres synthétiques et traitées. Il les met de côté pour un test ultérieur. Toutefois, d’autres détecteurs recherchent principalement les types II. Celui-ci le fait aussi mais tient compte également d’autres critères, il a donc un taux de faux positifs plus bas que les machines précédentes, explique Tom Moses.
Le nouvel appareil peut détecter 97 % des pierres traitées sous HPHT. Certains pourraient faire remarquer qu’il ne s’agit pas de 100 %. Pourtant, comme l’affirme le directeur de la recherche et du développement, Wuyi Wang, il est rare d’avoir un appareil qui détecte à la fois les synthétiques, les pierres traitées et de surcroît les imitations.
Et puis il y a la question du prix. Le GIA le qualifie d’« abordable ». L’appareil sera probablement facturé entre 4 000 et 5 000 dollars, ce qui, admet Tom Moses, est un prix plus élevé que ce qu’aimeraient la plupart des professionnels.
Mais, affirme-t-il, « un microscope coûte aussi cher. La question est de savoir l’importance que l’on accorde à sa réputation. Une erreur peut être désastreuse. C’est un appareil qui, en quelques secondes, permet à un joaillier de se protéger. »
Il considère que le nouvel appareil servira de ligne de défense particulièrement efficace au comptoir de vente.
Ainsi, dans l’ensemble, l’appareil du GIA n’est peut-être pas précisément la « boîte noire » des synthétiques dont rêve le marché. Mais il s’en approche très certainement.