Le Gemological Institue of America annonce qu’un diamant blanc naturel, revêtu d’une couche extrêmement fine de diamant de laboratoire bleu, a été récemment adressé à son laboratoire de New York. [:]
Selon un article actuellement publié en ligne et prévu pour l’édition papier de l’été de Gems & Gemology, la pierre de 0,33 carat est un composite, constitué d’une surcroissance de diamant synthétique CVD de type IIb sur un diamant naturel de type Ia.
La couche de diamant de laboratoire n’est épaisse que de 80 microns (0,0076 cm) mais elle est suffisante pour que le diamant soit classé Fancy Blue.
Même si, a affirmé le GIA, la pierre n’a pas été présentée comme un diamant de laboratoire, certains aspects ont alerté les chercheurs.
Comme l’indique l’article, le diamant contenait à la fois des défauts d’azote et de bore. Les défauts d’azote sont les plus fréquents dans les diamants naturels, tandis que le bore est l’élément qui donne sa teinte bleue à une pierre. Il s’agit d’une impureté rare, raison pour laquelle les diamants bleus naturels sont si exceptionnels et si précieux.
Le GIA a affirmé qu’il était « très inhabituel » de constater la présence simultanée de ces deux éléments dans un même diamant. Ils avaient donc entre les mains un diamant mixte de type Ia et IIb. La dernière fois que le GIA a déclaré avoir trouvé l’une de ces combinaisons dans un diamant naturel remonte à près de 10 ans et cela figurait dans le numéro du printemps 2009 de Gems & Gemology.
Ensuite, une analyse détaillée, menée à l’aide de la machine DiamondView, a montré une zone de fluorescence jaune-verte en haut de la couronne, avec une limite clairement définie le long de la couche d’interface sur les facettes de la couronne.
Cet aspect, associé aux défauts SiV et à la phosphorescence, a convaincu les chercheurs du GIA que la couche supérieure était celle d’un diamant fabriqué à l’aide du processus de dépôt chimique en phase vapeur (CVD).
Une fois analysé avec DiamondView, le fond de la pierre affichait une fluorescence bleue mais pas de phosphorescence. Il montrait un motif de déformation dans le pavillon, deux aspects incompatibles avec un diamant naturel de type Ia.
Ce diamant n’est pas le premier à présenter une combinaison synthétique-naturel.
Le GIA a fait remarquer dans son article de recherche que l’on applique des pellicules de diamant CVD sur des diamants naturels depuis les années 60. L’ajout de couches de diamants CVD sur les diamants naturels a réussi pour la première fois en 1993.
Il s’agit toutefois de la première surcroissance synthétique sur un diamant naturel avec un grade de couleur fantaisie que le GIA affirme avoir jamais vu.
Comme l’a indiqué le laboratoire dans un e-mail adressé à National Jeweler mardi 2 mai : « Bien que le processus CVD ait été utilisé à titre expérimental pour appliquer une couche supplémentaire sur des diamants naturels, il est difficile d’obtenir un résultat favorable sur un diamant de qualité. »
Ce n’est apparemment plus le cas maintenant.
Les auteurs de l’article sont Wuyi Wang, directeur de la recherche et du développement du GIA, ainsi que Kyaw Soe Moe, Paul Johnson et Ulrika D’Haenens-Johansson, des chercheurs du GIA travaillant à New York.