Pour de nombreux novices, les diamants sont généralement associés à l’Afrique du Sud et rarement au Canada, même si ce pays en est l’un des trois plus grands producteurs au monde.[:]
La réputation des diamants canadiens a pâti de l’erreur historique de Jacques Cartier, le découvreur du pays à la feuille d’érable. Lors de sa troisième visite au Canada en 1542, il a découvert des pierres étincelantes à l’emplacement actuel de la ville de Québec. Jacques Cartier en a envoyé des échantillons en France, mais la pierre s’est révélée être du quartz ordinaire.
Ce clin d’œil de l’histoire est à l’origine du dicton « faux comme un diamant du Canada ».
Or, les pierres extraites au Canada n’ont rien de faux. En moins de 15 ans, le pays s’est taillé une place de choix dans la production mondiale de diamants : en terme de valeur, le pays est le troisième producteur mondial, derrière le Botswana et la Russie.
Les quatre mines canadiennes (trois dans les Territoires du Nord-Ouest et une en Ontario) ont produit 11,1 millions de carats en 2011 pour une valeur de 2,5 milliards de dollars. L’industrie du pays emploie 8 000 personnes et a généré des centaines d’opérations associées.
La ruée sur les kimberlites du Canada n’a pas ralenti et leur potentiel est énorme. Une nouvelle mine dans les Territoires du Nord-Ouest et une société diamantaire devraient être mises en service en 2015 dans la province de Québec, près de la baie James. Plusieurs autres projets sont également annoncés dans la Saskatchewan et dans le territoire du Nunavut.
La mise en service de ces gisements fera progresser la part du Canada dans la production mondiale de diamants de 15 % à 20 %.
Le prix moyen des diamants canadiens est élevé : 225 dollars/ct, contre 90 dollars/ct pour la moyenne mondiale. Selon Louis Perron, conseiller principal sur les diamants au ministère des Ressources naturelles du Canada, cette valeur est fonction du nombre de pierres de qualité, qui représentent la majorité des marchandises canadiennes, et qui sont plus nombreuses que les diamants de qualité industrielle.
D’après lui, cette valeur est également liée à leurs caractéristiques de « pureté, couleur, transparence et grosseur ».
Le sol canadien a produit de nombreux joyaux, le plus célèbre étant l’Ekati Spirit, de 78 carats (la taille d’une cerise), produit par la mine Ekati de BHP Billiton dans les Territoires du Nord-Ouest. Cette pierre, d’une transparence exceptionnelle, a été vendue aux enchères en février 2011 pour plus de 6 millions de dollars.
Le pays ne compte que quatre sociétés de taille des diamants, qui traitent la plus petite quantité de pierres précieuses extraites dans le pays. Parmi elles, figurent Embee Diamonds de Prince Albert, dans la province de la Saskatchewan, célèbre pour sa taille Sirius Star. Une taille originale du Sirius Star 80 présente en son milieu une étoile à huit branches, celle du Sirius Star 100 est dotée d’une étoile à dix branches ; quant à la taille American Star, elle présente une étoile à cinq branches. La taille Magen David, qui présente une étoile à six branches, a également été présentée au marché en 2012 pour célébrer les fêtes religieuses juives de Roch Hachana et de Yom Kippour.
Les diamants canadiens présentent divers avantages ; les sociétés qui les vendent garantissent que leur extraction respecte les règles du développement durable, de la protection de l’environnement et du respect des droits de l’homme.
L’industrie canadienne du diamant, composée des miniers, tailleurs et polisseurs, a établi un Code de conduite publié sur son site Web et qui répertorie les détaillants qui garantissent l’authenticité des diamants canadiens.
Ces pierres sont également faciles à « suivre » : dès l’ouverture de la première mine canadienne en 1998, des numéros ont été gravés sur tous les diamants produits dans le pays. Les utilisateurs sont ainsi en mesure d’établir leur origine exacte.