Le Botswana, quel avenir en dehors des diamants ?

Michelle Graff

Du moringa à l’écotourisme dans le delta de l’Okavango, le pays et ses dirigeants étudient les moyens de diversifier l’économie du Botswana.

Des éléphants pataugent dans le delta de l’Okavango au Botswana, au petit matin. L’écotourisme du delta devrait, selon les responsables du gouvernement, assurer l’essor des emplois et des revenus. (Photo de Chris Boyes/Projet Okavango Wilderness du National Geographic)

Note du rédacteur en chef : cet article a été publié pour la première fois dans la version papier de State of the Majors 2024. Cliquez ici pour consulter l’article complet (en anglais). Les investigations réalisées pour cet article datent des mois de janvier et février, avant l’annonce par Anglo American, société-mère de De Beers Group, de ses projets de cession du minier de diamants.

Le Botswana est un pays enclavé d’Afrique australe.

Malgré sa taille, à peu près l’équivalent du territoire français, le pays ne recense que 2,5 millions de personnes environ (contre 68,4 millions pour la France), ce qui en fait l’un des pays les plus faiblement peuplés au monde. 

Le pays a été un protectorat britannique, connu sous le nom de Bechuanaland, de 1885 à 1966, date de son indépendance.

En 1967, alors que le pays retrouvait sa liberté, De Beers a découvert une cheminée de kimberlite sur le site de ce qui allait devenir la mine Orapa. Cette découverte a eu de telles retombées pour le Botswana que la première usine de transformation de la mine est toujours représentée au dos du billet de banque de 20 pulas. 

En 1969, De Beers et le gouvernement du Botswana ont constitué la De Beers Botswana Mining Company, qui a pris la forme d’une joint-venture. La société est ensuite devenue la Botswana Diamond Company (Pty) Ltd., ou simplement Debswana, en 1992.

À l’origine, le gouvernement détenait une participation de 15 % dans la société mais a finalement acquis davantage de parts, pour atteindre 50 % en 1975. 

En juin 2023, De Beers Group et le gouvernement du Botswana ont signé un accord commercial de 10 ans, dont beaucoup considèrent qu’il sera le dernier.

Cet accord (dont la signature a été légèrement retardée) fait suite au dernier accord commercial décennal, signé en 2011, qui a autorisé le transfert des opérations d’assemblage et de ventes, de Londres à Gaborone, la capitale du pays, ainsi que la création d’Okavango Diamond Company. ODC procède aux ventes de brut pour le compte du gouvernement du Botswana, indépendamment de De Beers.

« Dans plusieurs dizaines d’années, lorsque nos successeurs se remémoreront la signature de cet accord commercial, ils seront surtout interpellés par la création du fonds Diamonds for Development, dépositaire de plusieurs milliards de pulas. » – Al Cook, De Beers Group


Les médias qui ont couvert l’événement se sont principalement intéressés au fait que le gouvernement du Botswana recevra une part de plus en plus importante de la production du pays dans les années à venir.

Or, l’accord porte également sur un point qui ne concerne pas le partage des diamants, à savoir la vie au Botswana une fois taries les sources de diamants.

Le fonds Diamonds for Development est une réserve financière qui devrait permettre de créer des dizaines de milliers de nouveaux emplois dans le pays, à la fois en élargissant l’industrie du diamant du pays et en soutenant la croissance des autres secteurs.

Même si les détails n’étaient pas encore finalisés au moment de la publication de cet article, les premières prévisions pour le fonds porteraient sur un investissement initial par De Beers de 1 milliard de pulas du Botswana (BWP), l’équivalent d’environ 75 millions de dollars.

D’autres contributions, réparties sur les 10 prochaines années, pourraient permettre d’atteindre les 10 milliards de pulas (750 millions de dollars). 

S’exprimant à ce sujet lors du Natural Diamond Summit organisé à Gaborone, au Botswana, en novembre 2023, Al Cook, le PDG de De Beers, a déclaré : « Peut-être que dans plusieurs dizaines d’années, lorsque nos successeurs se remémoreront la signature de l’accord commercial de diversification de l’économie du Botswana, ils seront surtout interpellés par la création du fonds Diamonds for Development, dépositaire de plusieurs milliards de pulas. »

« Notre partenariat avec la République du Botswana existe depuis plus de 50 ans, non pas parce que nous l’avons figé dans le marbre mais parce qu’il a évolué. Cette nouvelle version du texte traduit la vision du gouvernement, qui dépasse la seule extraction minière, et ne se contente pas de travailler uniquement sur les ressources naturelles, mais cherche à développer durablement la prospérité des populations du Botswana pour les décennies à venir. »

La durée de vie des mines du Botswana
Le Botswana, premier producteur au monde de diamants en termes de valeur, possède actuellement quatre mines de diamants opérationnelles : Jwaneng, Orapa et Letlhakane, toutes gérées par Debswana, ainsi que la mine Karowe, détenue et gérée par Lucara Diamond Corp.

Ensemble, ces quatre mines ont produit 25,1 millions de carats de diamants en 2023. Celles de Debswana représentent 77 % de la production annuelle totale de De Beers.

Jwaneng, la mine de diamants la plus riche au monde, a assuré plus de la moitié de la production totale de Debswana, même si ses opérations à ciel ouvert devraient être épuisées dans moins de 10 ans.

La mine Jwaneng devrait s’épuiser en 2036, selon le dernier rapport sur les ressources minérales et les réserves de minerai de la société Anglo American, société-mère de De Beers.

Elle comprend le projet d’extension Cut-9 actuel, le dernier projet à ciel ouvert destiné à prolonger la durée de la mine.

Après cette dernière extension, Jwaneng passera aux opérations souterraines qui, selon Debswana, pourraient prolonger sa durée de vie au-delà de 2050.

En janvier, De Beers a annoncé qu’après l’achèvement des études de faisabilité, le conseil d’administration de Debswana avait approuvé un investissement d’un milliard de dollars pour la phase suivante du projet.

Dans la mine Karowe de Lucara, les parties à ciel ouvert devraient s’assécher d’ici 2026 mais les opérations souterraines, qui n’ont pas encore débuté, pourraient prolonger l’exploitation de la mine jusqu’en 2040.

Un ouvrier observe la portion à ciel ouvert de Jwaneng, la plus grande mine opérationnelle du Botswana et la première mine de diamants au monde en termes de valeur. Jwaneng a produit 13,3 millions de carats de diamants en 2023, en très légère baisse par rapport à 2022.

Orapa devrait fermer en 2037, tandis que les opérations de sa mine satellite, Letlhakane, devraient se poursuivre six ans de plus, jusqu’en 2043.
                                                                              

Orapa et Letlhakane ont produit ensemble 11,4 millions de carats de diamants l’année dernière. (Il existe une cinquième mine au Botswana, un autre satellite d’Orapa appelé Damtshaa, mais elle a été fermée en 2021.)


Par conséquent, cela signifie qu’hormis de nouvelles découvertes ou des projets majeurs qui prolongeraient la vie de ses mines, il reste au mieux au Botswana 35 ans de production de diamants, une réalité dont le pays est bien conscient et qui fait l’objet de discussions depuis des années.

« Ce n’est pas nouveau ; nous savons depuis toujours que l’économie doit se diversifier. Il ne faut pas attendre que les derniers diamants sortent de la mine, ce ne serait pas une manière durable de développer l’économie », explique Wanetsha Mosinyi, qui a grandi au Botswana et occupe désormais le poste de directeur du développement durable et de l’investissement social pour De Beers dans le pays. 

« Depuis que je suis enfant, j’entends parler de la diversification de l’économie. C’est une réalité tangible. On en parle depuis toujours. »

Une vision pour l’avenir
Dans son discours sur l’état de la nation de 2023, prononcé en novembre et diffusé en direct partout dans le monde sur Facebook, Mokgweetsi Masisi, le président du Botswana, a souligné l’impact significatif des vicissitudes du marché du diamant sur son pays.

Dans son discours, le président a annoncé que la croissance économique du Botswana avait ralenti, passant de 5,8 % en 2022 à 3,8 % en 2023, une baisse qu’il a uniquement attribuée à la faible demande de diamants bruts.

Le taux de croissance annuel moyen de 2023 n’a pas atteint les 6 % nécessaires pour faire passer le Botswana d’un pays aux revenus intermédiaires de la tranche supérieure à un pays aux revenus élevés, selon les références de la Banque mondiale, l’un des objectifs énoncés dans Vision 2036, le plan actuel du pays sur 20 ans.

« Telle est la raison pour laquelle nous intensifions nos efforts afin de transformer l’économie. Le développement économique durable doit demeurer au premier plan de l’agenda du gouvernement », a déclaré le président Masisi.

Huit ans se sont déjà écoulés dans le plan Vision 2036 du Botswana, son second plan sur 20 ans. Développé en 2016, l’année où le pays a célébré les 50 ans de son indépendance, il fait suite au premier plan national Vision, qui portait sur la période 1996-2016.

Le plan Vision 2036 s’articule autour de quatre piliers : le développement économique durable, le développement humain et social, l’environnement durable, ainsi que la gouvernance, la paix et la sécurité. 

« Il est primordial que le Botswana se diversifie et y parvienne grâce aux revenus issus des diamants. » – Wanetsha Mosinyi, De Beers Group


Wanetsha Mosinyi affirme que, lorsque De Beers a développé son plan de développement durable 2020, appelé Building Forever, elle a tenté d’aligner ses objectifs sur ceux établis par le gouvernement dans Vision 2036.

L’un des principaux objectifs communs consiste à transformer le Botswana en une économie basée sur la connaissance, un point que le président Masisi a répété à plusieurs reprises dans son discours.

À cette fin, De Beers a passé en revue les compétences disponibles, en collaboration avec l’organisation à but non lucratif International Youth Foundation, pour « obtenir une vue d’ensemble du véritable défi que représentent les jeunes et l’emploi, en identifiant les carences en matière de compétences », affirme Wanetsha Mosinyi.

Selon l’étude, le Botswana forme de nombreux diplômés en technologies de l’information qui ne sont toutefois pas aguerris aux technologies les plus avancées, comme l’intelligence artificielle ou l’Internet des Objets (IdO), ces appareils dotés de capteurs, d’une capacité de traitement et d’un logiciel permettant d’échanger des données avec d’autres appareils et systèmes sur Internet. 

(Parmi les exemples les plus connus d’appareils de l’IdO figurent les voitures connectées et les appareils à porter sur soi, comme l’Apple Watch ou la montre Samsung Galaxy, bien que l’usage et les possibilités de l’IdO dépassent largement les marchés de grande consommation.)

Le président Masisi a également évoqué dans son discours une volonté de s’orienter vers les exportations et de moins dépendre des importations.
L’agriculture figure parmi les domaines identifiés par le Botswana comme possible source de nouvelles exportations ou d’intensification des exportations.

Wanetsha Mosinyi envisage de développer une autre semence, le moringa, une plante qualifiée de « super-aliment ».

Des travaux sont en cours pour déterminer les régions du pays où le sol conviendrait à la culture du moringa, un arbre résistant à la sécheresse et capable de produire des produits dérivés de grande consommation – huiles, thés, jus, poudres et capsules – à des fins d’exportation, d’après ses déclarations.

En 2019, De Beers s’était associée à quatre autres organisations pour lancer un projet de plantation d’arbres moringa dans la province de Limpopo en Afrique du Sud, où se trouve la mine Venetia, et qui concernait 60 agriculteurs. Le minier cherche à reproduire ces efforts au Botswana, explique Wanetsha Mosinyi.

Le Botswana explore une autre façon d’élargir le tourisme, mais avec une composante durable.

L’attrait du delta
Dans l’indice du développement du tourisme et des voyages (TTDI) 2021 du Forum Économique Mondial, le Botswana s’est classé 76e sur les 117 pays étudiés. 

L’indice référence les facteurs et politiques appliqués par chaque pays et permettant le développement du secteur du voyage et du tourisme qui, à son tour, contribue à l’économie du pays.

Le Botswana est remonté de deux places depuis la dernière publication de l’indice, progressant conjointement à ses voisins géographiques.

Le pays a également dépassé tous les autres pays d’Afrique subsaharienne à l’exception de deux d’entre eux, l’île Maurice (n° 62) et l’Afrique du Sud (n° 68).

Selon le rapport, l’Afrique subsaharienne « a profité de la plus forte amélioration des performances TTDI depuis 2019 ; dix-sept pays sur les 21 couverts par l’indice dans la région ont amélioré leurs scores TTDI. Néanmoins, la région reste en retard par rapport à d’autres, ce qui entrave les formidables possibilités dans le secteur des voyages et du tourisme. »

« L’opportunité touristique pour l’Afrique dépend de différents facteurs, en particulier de sa compétitivité tarifaire et des possibilités d’un tourisme vert. Or, plusieurs obstacles freinent le tourisme et les voyages dans la région. Le soutien du gouvernement à ce secteur pourrait être accentué par une amélioration de la collecte des données et du marketing. Le tourisme vert pourrait notamment profiter d’une promotion en ligne plus efficace et d’un accent particulier mis sur le développement durable et écologique. »

Les attractions touristiques du Botswana sont, bien entendu, les safaris – des circuits dans les parcs nationaux comme Chobe et Nxai Pans pour tenter de repérer les « Big Five », les cinq mammifères emblématiques d’Afrique – mais Wanetsha Mosinyi affirme que le gouvernement s’intéresse particulièrement à ce que l’on appelle l’écotourisme.

Ce terme marketing décrit la tendance actuelle consistant à voyager vers des sites naturels et qui implique, généralement, de se déplacer de manière écologique, d’interagir avec la faune et la flore de manière responsable, de découvrir les difficultés imposées à cet écosystème et de contribuer à des actions de préservation ou de faire des dons.

La rivière Cuando en Angola est l’une des sources du delta de l’Okavango (Photo de Kostadin Luchansky/Projet Okavango Wilderness de National Geographic).

« L’écotourisme représente une opportunité », explique Wanetsha Mosinyi, notamment dans le delta de l’Okavango, où le gouvernement souhaite que la fréquentation soit limitée mais que l’expérience soit de haute qualité.

Autrement dit, cette opportunité coûtera cher mais elle sera mémorable.

Ce delta intérieur, l’un des plus grands au monde, est situé au nord-ouest du Botswana.

Les terres sont toutes protégées, certaines dans le cadre de la réserve animalière de Moremi, et d’autres au sein de fiducies privées ou de sociétés de tourisme.

Or, le delta fait partie du grand bassin de l’Okavango (également connu sous le nom de bassin du Kalahari), qui ne bénéficie pas du même niveau de protection. Le bassin s’étend sur le sud de l’Angola, l’est de la Namibie et le nord du Botswana et est alimenté par les pluies des hauts-plateaux de l’Angola.

Depuis 2015, National Geographic travaille à assurer une protection permanente et durable pour le bassin via le projet Okavango Wilderness.

En 2021, De Beers s’est engagée à aider la mission du projet Okavango Wilderness du National Geographic pendant cinq ans en apportant des fonds et des ressources pour protéger les espèces menacées, soutenir les mesures de préservation, développer l’emploi pour la population et sensibiliser le public à l’importance de la région.

Wanetsha Mosinyi affirme que, grâce au partenariat établi avec National Geographic, De Beers souhaite obtenir des informations sur l’impact du changement climatique dans la région et autonomiser les populations locales en leur apportant ces connaissances.

L’objectif du minier est de délivrer des bourses aux résidents de la région pour leur permettre de mieux connaître l’environnement dans lequel ils grandissent, de devenir des scientifiques et d’œuvrer eux-mêmes à la protection du delta.

« Ainsi, si le marché du diamant connaît des difficultés, l’économie pourra s’équilibrer. Il s’agit d’un point vraiment essentiel, explique Wanetsha Mosinyi. Le Botswana doit absolument se diversifier et le faire grâce aux revenus des diamants. »

Imaginer l’avenir
Même si les mines de diamants du Botswana, comme ailleurs dans le monde, finiront par s’épuiser, une multitude de métiers liés à la joaillerie pourront subsister, puisque les stocks actuels sont recyclés et parce que le désir humain de porter des bijoux n’est pas près de disparaître.

L’un de ces métiers est celui de designer de bijoux.

Les travaux des créatrices européennes Jeanne Toussaint (1887–1976), Suzanne Belperron (1900-1983) et Elsa Peretti (1940-2021) continuent d’influencer le design de bijoux contemporain.

Leurs noms sont régulièrement mentionnés comme des sources d’inspiration (ou, comme pourraient le dire certains, d’imitation) et les bijoux qu’elles ont créés il y a des décennies sont toujours convoités sur les marchés de collectionneurs. 

Dès lors, pourquoi les designers du futur, qui créeront des bijoux dans 50 à 100 ans, ne pourraient-ils pas idolâtrer des designers du Botswana, producteur de tant de diamants ?

Le designer de bijoux Caiphas Othomile a trouvé l’inspiration pour la couronne de Miss Botswana 2022 dans une autre des ressources naturelles du Botswana, le sorgho.

Le designer Caiphas Othomile, créateur de La Calla Jewellery, est le triple vainqueur des Shining Light Awards de De Beers, qui s’inscrivent dans le cadre de l’initiative des designers de De Beers Group et vise à cultiver et mettre en avant les talents du design dans les pays producteurs de diamants.

Caiphas Othomile ne pensait pas, en grandissant, qu’il deviendrait designer de bijoux. Les bijoux, dans son esprit, étaient réservés aux grandes occasions, comme les mariages. Il n’envisageait nullement de choisir cette carrière. Mais il était doué dans les activités artistiques, et le dessin en particulier.

Son travail est tout en fluidité et grâce et Caiphas Othomile affirme trouver l’inspiration dans le monde qui l’entoure.

Pour dessiner la couronne du concours Miss Botswana en 2022, Caiphas Othomile a observé le sorgho, une autre ressource naturelle essentielle au développement du Botswana.

« Telles sont les histoires que je veux raconter, même ailleurs dans le monde. Je souhaite produire des bijoux contemporains, avec lesquels une personne, même étrangère au pays, peut trouver des affinités », affirme-t-il.

Khumo Makwa, autre lauréate des prix Shining Light et fondatrice de 89 Carat Street, n’envisageait pas non plus de devenir créatrice de bijoux, bien qu’elle ait été en contact avec les diamants dès son plus jeune âge.

Elle explique : « Les diamants m’intriguent depuis que je suis toute petite. À l’époque, je vivais à Jwaneng, une ville minière. Mon grand-père, qui travaillait à la mine, nous racontait des histoires de diamants. J’étais curieuse d’en savoir plus dès ma plus tendre enfance. »

Après avoir obtenu l’équivalent de son baccalauréat, Khumo Makwa a été sélectionnée pour étudier la comptabilité à l’Université du Botswana, mais elle a rapidement compris que ses aspirations créatives n’étaient pas nourries.

Elle a alors changé de voie et commencé à étudier la bijouterie en Afrique du Sud. Elle adorait la mode mais ne souhaitait pas devenir designer. L’idée de passer sa vie à certifier des diamants l’ennuyait, Khumo Makwa a donc décidé de créer des bijoux.

Le pendentif Okavango Delta, lauréat d’un prix, par la designer Khumo Makwa.

Elle a ainsi trouvé une façon d’exprimer son amour à la fois pour l’art et les diamants. À l’instar de Caiphas Othomile, elle crée des bijoux qui sont autant de prétextes pour raconter des histoires sur le Botswana.

Sa collection Okavango Delta rend hommage aux merveilles du monde naturel, explique-t-elle. Elle se souvient de l’un des discours du président Mokgweetsi Masisi, qui avait déclaré, à propos du delta : « C’est comme si Dieu l’avait quitté hier à peine. »

La collection voulait représenter non seulement la beauté de la région mais également les liens étroits entre les différentes formes de vie et l’équilibre délicat du monde naturel qui s’y trouve. 

La collection, affirme-t-elle, en appelle aussi « à la sensibilité de chacun », et nous rappelle l’importance de préserver la région pour les générations futures.

« Le delta est une merveille naturelle, affirme Khumo Makwa. C’est l’artère vitale de notre nation. »

Source National Jeweler

Photo de Chris Boyes/Projet National Geographic Okavango Wilderness